2020/05/07 - Conférence - Célibat sacerdotal

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NT: 


1° Dans le contexte du débat avec les pharisiens sur la lettre de répudiation et la notion d'adultère


Mt 19, 10-12 : “Les disciples lui disent: si telle est la condition de l’homme  envers sa femme, il n’y a pas intérêt à se marier. Il leur répondit: tous ne comprennent pas ce langage, mais seulement ceux à qui c’est donné. En effet il y a des eunuques qui sont nés ainsi du sein maternel; il y a des eunuques qui ont été rendu tels par les hommes; et il y en a qui se sont eux-même rendus eunuques à cause du Royaume des cieux. Comprenne qui peut comprendre.”


La clarification sur la situation du mariage visait à  restaurer le mariage dans sa dignité première. 


Or pour le célibat consacré (permanent et total) c’est une situation nouvelle.


Elle est inédite, car déterminée par la venue du Royaume des cieux.


C’est une exception eschatologique non obligatoire pour tous les disciples du Christ.

Certains hommes sont tellement pris par le Royaume des cieux qu’ils ne se marient pas.


En choisissant les Douze, Jésus n’en fait pas une condition sine qua non. 


Pas plus que les Apôtres dans les choix de leurs successeurs. 


Jésus propose plutôt le célibat comme un acte libre d’obéissance à la vocation spécifique (que l’on pourrait rapprocher de la situation du jeune homme riche, cf. Mt 19, 16-26).


Dans les cadres de la pureté rituelle, les premiers chrétiens avaient à clarifier le rapport entre la pureté sexuelle et le culte à rendre par le ministère sacerdotal à la manière du Christ. 


Choix du célibat sacerdotal par amour pour le Christ et pour le Royaume des cieux.


2° Dans le contexte de la méditation théologique sur la figure du Christ comme grand prêtre par excellence 


He 10,4 : “Il est impossible que du sang de taureaux et de boucs enlèvent le péché.”

Dans l'offrande parfaite de sa vie pour les hommes, le Christ devient le grand prêtre par excellence, une fois pour toutes.

Son offrande, son oblation est une consécration sacerdotale. 

La consécration sacerdotale doit opérer une transformation profonde dans l’homme qui la reçoit. 

Elle s’opère en Jésus dans sa chair (corps de souffrance, offrande dans l’obéissance) 

Son sacrifice prend succession de celui d’Aaron (5,4-5), mais en le dépassant (ps 110) et il est relié à celui de prêtre Melchisédek (7,17) à cause de sa valeur éternelle.


Dans AT l’efficacité du geste du prêtre qui offre un sacrifice dépendait de la pureté rituelle qui est assurée par la séparation afin de se protéger de toute souillure éventuelle. 


Dans le Christ et à partir de lui, il s’agit de bien d'autre chose: 

Être pur c’est être sanctifié par Dieu. 


Le baptême remplit cette fonction : ce n’est plus qu’une ablution pour se rendre libre du péché, c’est un moyen d’être sanctifié dans la profondeur de son être. 

La sanctification s’opère  dans l’offrande de la vie.


Cette offrande est particulièrement visible dans la consécration sacerdotale

Car celle-ci opère une transformation profonde. Elle s'opère différemment que dans le mariage ou chez tout baptisé.

Pour le prêtre (comme pour le mariage) cette consécration sacerdotale prend son origine  dans le sacrement de l’ordre; lequel prend la sienne dans le baptême.


C’est comme une avance sur les actes qu’il allait accomplir en tant que alter Christus. 

Il va le faire auprès des fidèles et pour le monde. 


Pour cause de sanctification, l’efficacité de ses actions ne dépend  plus de sa pureté rituelle.  Même un prêtre en état de péché grave accomplit efficacement les gestes et les paroles destinés pour la sanctification du peuple. 

Mais c’est dans la totalité de son engagement vers Dieu par adhésion au Christ (imparfaite de sa part mais rendue parfaite par la grâce de Dieu) que réside le célibat sacerdotal. 


I.Dernier Concile et depuis


1° Decretum de presbyterorum ministerio et vita  (7 décembre 1965)


no 3: “Les prêtres du Nouveau Testament, en vertu de leur vocation et de leur ordination, sont, d’une certaine manière, mis à part au sein du Peuple de Dieu, non pas pour être séparés de ce peuple ou de quelque homme que ce soit, mais pour être totalement consacrés à l'œuvre pour laquelle  le Seigneur les a choisis.”


Les prêtres sont pris parmi les hommes et vivent avec les hommes comme avec des frères. Le prêtre participe au ministère du Christ (le prêtre par excellence).


En Christ tous les fidèles deviennent sacerdoce saint et royal offrant des sacrifices spirituelles à Dieu par Jésus Christ (sacerdoce commun de fidèles).


Certains sont établis comme ministres investis du pouvoir sacré, conféré par l’Ordre d’offrir le sacrifice et remettre les péché (fonction sacerdotale du prêtre)


no 16 : “la continence parfaite et perpétuelle pour le Royaume des cieux, recommandée par le Christ Seigneur, et volontiers acceptée et observée de façon louable par un grand nombre de fidèles… a toujours été tenue en grande estime par l’Eglise, spécialement pour la vie sacerdotale.”


La mission du prêtre requiert de lui une disponibilité totale (cœur, corps et âme) au service de l’humanité  nouvelle que le Christ fait naître. 

Il est dans et face à l'Église

Il est l’icône vivante du Christ Époux.

Sa mission consiste à faire fiancer les fidèles à l'Époux unique qui ainsi devient signe vivant du monde à venir. 


2. Les papes récents

Paul VI  Sacerdotalis Caelibatus 1967

le premier pape à reconnaître les objections faites au célibat. 

choix du célibat sacerdotal par amour pour le Christ. 


Jean-Paul II Lettre aux prêtres, Jeudi saint 1990

dénonce l’idée de la supériorité du célibat consacré sur le mariage.

Pastores dabo vobis 1992 

le prêtre est responsable de cultiver son célibat.


Benoît XVI insiste sur la valeur de témoignage 


Pape François : “célibat est un don pour l’Eglise… je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel”  2019