2014/01/12 - Homélie - Baptême de Jésus.... Et le nôtre ?

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Le Baptême de Jésus est une manifestation et de sa divinité et de son humanité, Divinité par le fait de la présence de toute la Trinité. Une voix, celle du père se fut entendre « voici mon Fils bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ». Une image, celle de l’Esprit Saint qui se rend visible comme une colombe.  Humanité, par le fait que Jésus se soumet au rite  purement humain. Rite qui est celui de purification  à accomplir dans une démarche de  conversion (se laver du péché...) 


Le Baptême de Jésus c’est aussi une bonne occasion de nous arrêter sur notre propre baptême. Pour la plupart d’entre nous, nous avons reçu le baptême. Nous avons reçu la grâce de la vie, marque d’une vie pleine d’amour. Le baptême incorpore dans la vie du Christ et il incorpore en même temps et par là même dans la vie de l’Eglise.


Ainsi nous avons une double identité chrétienne : christique et ecclésiale.
Nous ne sommes pas clonés, mais greffés, chacun un par un.


Et donc nous gardons notre propre identité personnelle, individuelle. Cette identité  reste particulière, unique et irremplaçable.  « Greffé » veut dire ici que, par le baptême, nous avons trouvé un fond, voire une fondation qu’est le Christ lui-même. Lui qui comme le cep d’une vigne nous accueille pour faire circuler en nous sa  propre sève. Sa sève, vous vous-en doutez bien, est encore meilleure que la nôtre. Elle est  incomparablement meilleure que  celle que nous pouvons trouver de part notre simple appartenance  à la famille humaine, lorsque celle-ci fait de son  mieux  pour gérer  ses affaires sur terre.


Nous sommes greffés dans la vie du Christ. Mais nous le sommes dans  toute sa vie, donc aussi sa mort et heureusement ! jusque dans sa résurrection.  Nous sommes incorporés au Christ et par lui  à Dieu le Père. Ou plus exactement, nous sommes greffés sur la relation de Jésus à son Père. Nous y sommes greffés par les eaux (ne nous arrêtons pas sur le caractère bancal de la comparaison  qui n’enlève en rien à la vérité profonde) qui purifient et qui donne soif de Dieu.


Nous sommes aussi incorporés dans la vie de l’Eglise. Cette Eglise qui est le corps mystique. Au sens où elle est composée des membres qui reconnaissent la même foi, la même espérance et la même charité, celles du Christ lui-même. Ainsi faisant corps avec le Christ ils sont son corps mystique, celui qui accueille ses nouveaux membres. Cette Eglise  est aussi le peuple de Dieu. Elle l’est au sens d’un groupe de fidèles  qui entendent l’appel de Dieu, « écoutez-le ». Et qui y répondent pour se réunir dans la célébration comme celle de ce soir. Qui aussi entretiennent activement l’espérance que Dieu est plus fort que la mort et qu’il peut tout mener à la vraie vie, qu’il peut tout mener à son achèvement. Peuple qui enfin vit de la charité, cette capacité  inspirée par la foi à être présent auprès des autres. 


Nous sommes greffés sur une telle réalité d’Eglise, corps et peuple à la fois. Et en tant que ainsi greffés nous faisons partie d’une réalité  dont  la raison d’exister est de servir la relation entre Dieu et l’humanité.  Eglise est faite pour cela, servir la relation, sans discrimination aucune.


Comment nous y trouvons-nous ? 


Le Baptême de Jésus est une bonne occasion pour nous de revisiter les effets  de notre baptême sur notre vie et celle des autres, de notre entourage. Et à cette occasion de faire mémoire, au sens spirituel, de notre baptême pour nous dire, au présent de nos vies, dans l’intimité de notre coeur auquel Dieu seul a accès :
-par quelle eau  suis-je purifié,
-par quelle grâce suis-je sanctifié,
-de quelle force suis-je animé ?             
                                                                                AMEN