2014/01/19 - Homélie - Comment être chrétien actif.

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Baptême incorpore au Christ et à l’Eglise.
Double mission d’unité interne et d’annonce à l’extérieur.

 

Is 49, 3, 5-6 ; Ps 39 ; 1Co 1,1-3 ;  Jn 1, 29-34

 

1. Baptême incorpore au Christ et à l’Eglise.


Dans ce temps ordinaire du calendrier liturgique, nous poursuivons la vie de Jésus pour éclairer la nôtre. Aujourd’hui nous voyons Jésus qui est reconnu par Jean Baptiste. Cela nous rappelle la fête de la semaine dernière, celle du baptême de Jésus. Cela nous replonge dans notre propre baptême ou celui à venir. Nous savons que le baptême nous incorpore au Christ. Nous savons aussi que le baptême, par le Christ, nous incorpore à l’Eglise. L’accueil des futurs baptisés en début de la messe que nous venons de vivre le signifie.


Comment  se fait alors  une telle incorporation ? Par le greffe et non pas par le clonage. Nous sommes greffés, un à un, personnellement, tel que nous sommes. Dans la greffe les propriétés de celui qui est greffé sont sauvegardées. Donc notre personnalité, notre caractère, nos charismes propres à chacun sont uniques. Tout cela parce que dès la conception  nous avons une mission particulière à accomplir. Elle nous est donnée par Dieu  avec l’âme, cette parcelle de la vie divine en nous. 


C’est ainsi que dans le baptême nous reconnaissons notre vie divine déjà présente en nous. Parce Dieu nous connaît dès la conception, comme nous le rappelle la première lecture.


« Lui qui m’a formé dès le sein de ma mère pour être son serviteur ».


Ses paroles ne s’appliquent pas seulement à quelqu’un d’unique, que les chrétiens vont identifier dans le Christ. Elles s’appliquent à chacun de nous. Nous avons tous, chacun,  une mission, celle d’être le serviteur du Seigneur. Cela est confirmé dans le sacrement de baptême. Une telle mission permet de comprendre une  dignité qui vient de Dieu lui-même.


D’où une extrême attention à avoir  à la vie, à toute vie. D’où aussi la tendresse dans la manière de considérer le caractère unique de la vie. Tendresse qui doit aller jusqu’au pardon si nécessaire, lorsqu’une telle vie n’est pas respectée d’une manière ou d’une autre.     


Alors une fois incorporés, greffés, qu’est-ce que l’on va faire ? Quelle est cette mission pour chacun de nous ? Elle est double : à l’intérieur de l’Eglise et à  l’extérieur de l’Eglise. Et c’est encore la première lecture qui nous le dit. Etre serviteur c’est veiller à l’unité entre les membres de l’Eglise.


C’est la façon dont le dit  le texte du livre de prophète Isaïe  « ramener Jacob vers lui, afin que Israël  pour lui soit regroupé » Jacob, le père des douze tribus  d’Israël. Jésus va appeler douze apôtres pour continuer cette même intuition.  Celle de veiller sur la sécurité et l’unité : ramener et regrouper. C’est comme tels qu’ils sont  sanctifiés. St Paul en parle en début de sa fameuse lettre aux Corinthiens.


Aujourd’hui nous sommes dans la semaine de Prière  pour l’unité des chrétiens. Cette semaine se déroule depuis déjà presque un siècle dans l’Eglise catholique entre le 18 et 25 janvier. Elle est encadrée par les deux grandes fêtes, celle de la chaire de st Pierre, le 18 janvier et la conversion de st Paul, le 25.


L’unité des chrétiens, malgré toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer aussi bien chez nous que chez les autres fait partie du coeur de la foi. Elle n’est pas seulement à désirer elle est à  favoriser par l’ouverture à la conversion. Car c’est seulement dans la conversion au Christ que les uns et les autres nous pouvons nous rencontrer. 


Comment est-ce que je favorise cela dans ma vie ?
La moitié de chrétiens de HK sont non-catholiques. Nous les croisons sûrement.


2. Double mission :  d’unité interne et d’annonce à l’extérieur.


La seconde mission qui nous incombe est celle d’être témoins de cette incorporation au Christ et dans l’Eglise. Encore la première lecture qui nous le dit : « c’est trop peu que tu sois mon serviteur  en relevant les tribus de Jacob et en ramenant les préservés d’Israël, je t’ai destiné à être la lumière du monde »    


Et là,  l’on a envie de dire stop, c’est trop, déjà la première mission passe largement au-dessus de nos têtes. Et ceci pas forcement parce qu’elle ne nous intéresse pas, au fond on voudrait bien. Mais surtout  parce que la tâche  en question est tellement immense, que cela décourage durablement. Et pour  s’en convaincre, il suffit de voir comment peinent les responsables d’Eglises chrétiennes lorsqu’ils décident de se parler.


Parfois on est tenté de passer outre la première, et d’aller directement à la seconde. La mission d’annoncer semble pour certains presque plus facile. Or, l’on ne peut pas faire l’une sans l’autre. Les deux en même temps, tout au moins dans le désir, tout au moins dans la prière.


En dépit de toutes les difficultés que nous trouvons ou pourrons trouver sur le chemin de notre double mission, avançons donc en confiance, car selon st Paul : 


« à nous, la grâce  et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ »


La lumière du monde c’est le Christ : le jour du baptême nous recevons une bougie allumée au Cierge pascal pour signifier que c’est en Christ  que nous sommes lumière.  Quelle joie de le savoir et de le faire savoir, car quand l’on a quelque chose d’important à dire, c’est plus fort que nous, nous ne pouvons nous taire.