2014/04/05 - Homélie - 5e dim. de Carême

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« Lazare, viens dehors » : Dieu s’attaque au plus gros : briser les chaînes de la mort.


Avec les lectures d’aujourd’hui nous sommes dans la troisième étape de la présentation de la puissance divine.  Trois rencontres avec Jésus pour ponctuer notre marche à travers le Carême. Pour renouveler notre baptême ou pour certains pour se préparer à le recevoir.  Trois rencontres donc, dont chacune  change  la ou les personnes qui se laissent interpeller par sa présence, par ses gestes et paroles. 


Il y a deux semaines nous avons vu l’épisode de la femme samaritaine que Jésus rencontre au puits de Jacob. Elle a trouvé la clé pour comprendre sa vie. Elle a trouvé celui qui lui a  dit la vérité sur elle. Désormais elle veut qu’il devienne la source de sa vie. Dimanche dernier, nous avons entendu comment Jésus a ouvert les yeux à un aveugle de naissance, lequel ne s’est pas contenté de cela. Sa joie d’être physiquement guéri et donc en bonne santé, ne l’a pas empêché d’aller plus loin. Il s’est aussi laissé ouvrir les yeux de la foi.


Aujourd’hui nous voyons comment par Jésus Dieu s’attaque à plus gros : contre la mort. Comment il ouvre nos tombeaux, ces lieux de mort qu’il transforme en lieux de vie. Comment les désespoirs se transforment en espoir, comment l’inconscience ou méconnaissance ou voire même mauvaise conscience, sont éclairées, ajustées, rendues  au  bon terrain de la Vie.


Dieu s’attaque à la mort. La Bible nous en présente trois étapes.


1° une vision, comme une préannonce, une façon de se projeter dans un espace nouveau, inconnu jusqu’à lors. Le livre du prophète Ezéchiel  en contient d’autres passages pour dire ce dont Dieu est capable : ouvrir nos tombeaux.


2°Dans l’Evangile Jésus ramenant à la vie son ami Lazare. Ainsi, Jésus montre la toute-puissance de Dieu. Cette même puissance dont lui-même sera bénéficiaire peut après.


3°La progression que la Bible nous relate que  la manière dont Dieu s’attaque à la mort, est digne d’intérêt. Dieu agit en pédagogue. Il nous amène à la foi par paliers. Il le fait en nous montrant de pans entiers nouveaux de ce qu’est la foi en la vie plus forte que la mort, en la vie éternelle.  Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas tout comprendre tout de suite.  Ne nous étonnons donc pas si nous constatons des lacunes dans ce domaine !?!   


Nous accueillons tout cela dans notre vie sur terre.


Depuis notre baptême nous vivons sous l’emprise de l’Esprit (II lecture).  Mais le baptême ne nous a pas complètement libérés de l’emprise de la chair. Comme nous le rappelle Paul, la chair est corruptible et ceci à cause du péché et ainsi conduit à la mort (la mort et le péché se sont ligués ensemble).  L’Esprit, incorruptible, car venant de Dieu saint, est  notre vie parce que  par Jésus  nous sommes devenus des justes.  Cet Esprit habite en nous et il féconde notre vie, donne vie  à nos corps mortels.


Donc sous quelle emprise sommes-nous ?


Sous l’emprise de nos vies toutes  terrestres ? Ou sous l’emprise de l’Esprit qui donne vie ? Dans les deux cas nous obéissons  à quelqu’un ou quelque chose qui nous semble digne d’intérêt. Mais c’est seulement dans l’obéissance spirituelle que nous sommes en train d’exercer notre liberté.


Les deux  sœurs de Lazare,  exerçaient une telle liberté. Même si l’une court  et l’autre attend, toutes les deux font  cependant à Jésus un même reproche. Cependant l’une comme l’autre, chacune espère en la puissance dont Jésus est capable. Et les deux croient en sa divinité.


Comment dans notre vie, là où nous sommes, et  peu importe notre  tempérament, notre manière d’agir...  comment sommes-nous interpellés par leur attitude. Est-ce que nous sommes capables d’en dire autant ? Ou juste un peu ; ou plutôt laisser la réponse sous forme de question, d’attente etc. ?        


Quelque soit notre réponse personnelle, nous sommes face à une interpellation  qui suppose la foi en un tel Dieu constatée chez les autres et ou proclamée en Eglise.


De quelle mort voudrais-je me faire guérir ?


Une dépendance de ceci ou de cela, d’un aveuglement pour ceci ou cela etc.


Que Marthe et Marie, l’une ou l’autre, soient nos modèles !


L’une ou l’autre, ou les deux  qu’elles soient nos modèles pour grandir dans la foi. La foi en Dieu qui est plus puissant que la mort. Là, Dieu s’attaque  au plus gros et nous y invite à croire à l’incroyable :           


« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu’ Père je te rends grâce car tu m’a exaucé, Je savais bien moi,  que tu m’exauce toujours, mais si j’ai parlé c’est pour cette foule qui est autour de moi , afin qu’ils croient que tu m’a envoyé »