2014/08/31 - Homélie - 22e dim. ord.

Imprimer

« prendre sa croix et suivre l’autre »


Nous sommes des êtres de relations. Nous ne pouvons pas vivre, voire même survivre sans la présence des autres humains comme nous ; sans  parler évidemment de la nécessité d’établir de bons contacts avec les animaux, la nature, l’univers. A plus fort raison avec Jésus.


Dans mes lectures de vacances  se trouvait aussi un livre consacré à la place du cerveau dans la croissance humaine, croissance émotive et intellectuelle de l’enfant. Son titre « Pour une enfance heureuse »,  indique  l’objectif,  et son contenu donne des indications pour savoir comment y parvenir.


Le constat principal c’est  que nous sommes des êtres sociaux. Car le développement de notre personne se fait en fonction de la dose de bonnes émotions que nous avons recueillies de la part de nos parents, d’autres adultes etc.


Notre équilibre mental et spirituel (j’ajouterais) en dépend.


La partie de cerveau responsable de  la gestion des émotions et de la mémoire n’est pas développée chez les enfants qui n’ont pas eu l’affection nécessaire pour se construire de façon équilibrée sur le plan émotionnel et intellectuel. 


Nous  savions que le développement humain dépendait de la bonne dose de sécurité affective. Mais les auteurs de ce livre, tout en démontrant le processus chimique qui accompagne  la croissance affective et cognitive de l’enfant, constatent que la nécessité d’une bonne relation sociale en est l’impact vital et que la chimie en reflète seulement le degré d’une telle relation.       


Le livre ne le traite pas, mais d’autres travaux furent consacrés à l’étude de l’activité du cerveau en fonction de l’activité dite spirituelle, (prière méditation spirituelle...) et  ils ont démontré que plusieurs parties  de cerveaux responsables de relations « sociales » étaient en activité.   La religion et  surtout la foi  chrétienne (quoique pas uniquement) qui suppose une relation interpersonnelle est, d’une certaine façon,  liée à la dimension sociale.  Le fait de nous rassembler pour prier ensemble s’inscrit là-dedans.


Jésus nous demande de prendre sa croix et le suivre ! Qu’est-ce à dire sinon que nous sommes invités à être dans une relation avec lui ! Certes, une relation particulière, singulière, exceptionnelle.


Sans doute la plus exigeante, car souvent la moins concrète  lorsqu’il s’agit de croire sans voir ni l’objet de la foi ni les effets de sa présence ;  ou alors parce que justement très concrète, bien trop à notre goût comme  par exemple lorsqu’il s’agit de faire sa volonté alors que ce n’est pas (du tout !) la nôtre. Et que dire lorsque le ciel nous tombe sur la tête, comme à Jérémie et à tant d’autres qui privés de tout,  par la prière seule, témoignent coûte que coûte.    


Toujours est-il que nous sommes invités à être en relation avec lui. Et cette relation normalement ne peut se construire sans l’autre, au sens purement social au sens familial et le  plus large du terme.  Car aimer Jésus oui, mais à partir d’un modèle que nous recevons dans notre vie quotidienne à travers l’amour que nous recevons les uns des autres et à travers l’amour  qu’aussi nous donnons, comme Jésus le fait pour nous.


Dans cette rentrée scolaire, professionnelle, dans ce déménagement ou plutôt emménagement à HK pour beaucoup, dans cette recherche de sécurité affective, professionnelle, sociale, humaine, dans tout cela nous sommes invités à suivre Jésus  pour une enfance heureuse et la vie d’adulte pas moins heureuse que responsable.


Que notre vie soit traversée  par toute  cette force que nous appelons  la grâce, la grâce de pouvoir suivre Jésus, lui qui est plein de vie à partager.