2014/09/14 - Homélie - Croix Glorieuse

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CROIX GLORIEUSE


INTRO :


C’est la rentrée, retrouvailles avec l’école le travail la famille au complet ou presque. Plein d’énergie nous reprenons le rythme de la vie ordinaire. Y compris en venant ici. Même si nous nous retrouvons pour une messe au cours de laquelle est célébrée une fête étonnante.


Une fête étonnante, qui tombe tjrs un 14 septembre. Et si c’est un dimanche, la fête l’emporte sur le dimanche ordinaire. Emporte, concrètement veut dire que la couleur liturgique  n’est pas le vert, mais le rouge et que les lectures et prières de la messe sont celles prévues pour ce jour là. Pour sa part, le dimanche ordinaire accueille et porte en quelque sorte la grande fête qui s’y invite. Le titre de la fête Croix glorieuse dit quelque chose de particulier au sujet de cette Croix. Bien sur, il s’agit de la croix du Christ, celle  dont le bois, comme nous le chantons lors de la célébration de Vendredi-Saint  a porté le salut du monde.  


Mais Glorieuse veut dire quelque chose de très important du point de vue de la conséquence. Elle dit la victoire sur le péché et la mort. Ainsi la Gloire de Dieu s’y reflète. Et nous  pouvons en être fiers, comme nous le dit st Paul dans l’épître aux Galates citée dans l’antienne d’ouverture qui est prononcée normalement  lorsqu’il n’y a pas de chant d’entrée : « Que notre seule fierté soit la croix de notre Seigneur Jésus Christ. En lui nous avons  le salut, la vie et la résurrection, par lui nous sommes sauvés et délivrés. » (Ga6,14)


Tournes vers la Croix, source de notre salut, implorons la miséricorde de Dieu.


Homélie


C’est la rentrée, généralement pleine d’énergie et de courage. Pour la vie de notre foi aussi.


Nous sommes pleins de beaux projets : venir régulièrement à la messe, prendre le bon rythme de la prière quotidienne, de la méditation d’un passage de la Bible, de l’évangile du jour ou un autre. 


Et bien d’autres réactivent en eux le désir  d’être un peu plus gentil, c’est-à-dire mieux écouter et réagir,   avec les enfants ou les parents, le conjoint,  le collègue de travail etc.


Et tout cela parce que nous avançons dans notre vie de foi ou tout simplement prenons mieux consciences des enjeux de notre vie relationnelle. J’’en ai entendu parler chez certains.


Mais les bons souhaits généralement ne tiennent pas longtemps.  Comme chez le peuple hébreu  qui, tout content d’être libéré de l’esclavage vécu en Egypte,  est vite lassé d’un nouveau paysage et de nouvelles habitudes alimentaires. Il  en a assez de tourner en rond dans le désert, et aspire à entrer, enfin en terre promise, pleine de bons fruits et où ruissellent  lait et miel.


Comment faire pour que cela dure ? Nous le savons bien, que la motivation est à la mesure des enjeux et de ce qu l’on en a compris. Quels sont les enjeux pour notre vie par rapport à la foi ?


Le plus important, est celui de savoir que nous sommes déjà sauvés. Comment cela ? Ecoutons  la fin du passage de l’Evangile : Dieu a envoyé  son Fils  dans le monde... pour que par lui le monde soit sauvé »  Le bonheur en Dieu par Jésus Christ, c’est à dire le paradis,  nous est déjà donné, n’est-ce pas une bonne nouvelle pour cette rentrée. Mais il y a mieux, puisque nous sommes déjà sauvés, notre vie sur terre consiste donc « seulement » à l’accueillir. Dieu ne nous prend pas pour des automates, nous sommes doués d’une liberté de choisir. Au moins de temps en temps, au moins pour des choses les plus importantes.


Comment  l’accueillons-nous, ce salut et ce paradis ? Comme nous le pouvons. Et surtout avec la grâce de Dieu. Mais encore, évidemment en le désirant. Parfois avec  immense joie et  clarté, parfois plus difficilement. Lorsque  les choses se mettent en travers de notre route, le doute s’installe, et le désir disparaît. Et à la place de l’espérance entretenue par un tel désir, voilà  déception et aigreur voire désespoir ; une descente dans les ténèbres pour ne pas dire en enfer.


Jésus lorsqu’il était sur la croix  est descendu très bas, au plus profond de la misère humaine. Il l’a fait en toute humilité, sans se prendre pour un superman. Il a pris la condition de serviteur. Serviteur qui se penche sur la misère des autres pour les amener à sa lumière.


Tournés vers la Croix, source de notre salut, implorons la miséricorde de Dieu.