2015/02/22 - Homélie - 1er dim. de Carême

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ARC-en-CIEL :  beauté  comme signe de l’élection divine.


L’évangile d’aujourd’hui, par son côté âpre de la lutte contre les tentations, montre la puissance divine à l’œuvre. Mais dans la première lecture nous trouvons aussi de la beauté et dans la seconde le fondement théologique explicite de la foi en Dieu qui sauve.

Ainsi nous sommes dans le temps du Carême. Dans le rite des cendres  reçues comme invitation d’aller à l’essentiel par le dépouillement et réorientation vers le salut que  sans cesse nous efforçons  d’accueillir, nous  entrons dans le carême par l’essentiel.

Mais, cette entrée peut avoir des caractéristiques  austères du rappel de la mort  que le péché entraine et donc l’invitation à la mort pour le péché. C’est dire que c’est peu engageant, pas seulement lorsque l’on a 15 ou 30 ans et l’envie de voir la vie  pleine de belles couleurs traverser le corps et l’esprit.

Heureusement qu’il y a l’arc-en-ciel. Oui, la beauté du phénomène naturel au service de la symbolique spirituelle parle peut-être davantage qu’austérité et exigence. Regardons de plus près  en quoi cela peut nous être utile dans notre vie spirituelle durant le carême.

Ceci n’est pas visible immédiatement, mais les extraits de la Bible donnés en méditation pour aujourd’hui, sont tous traversés par le fil rouge qu’est celui de l’élection et de ses conséquences.

Ceci est surtout visible dans l’histoire de Noé. 

Après les premières difficultés apparues dans la vie de la couronne de la création qu’est l’homme, Dieu tout en prenant acte de la sortie des premiers hommes du paradis, les poursuit comme des fugitifs. Il ne les laisse pas tranquilles. Il a toutes les bonnes raisons pour se fâcher contre eux et montrer sa colère. Mais à chaque fois une étape de plus est franchie dans leur relation que l’on découvre amicale et bienveillante. Dieu désire le bonheur de l’homme.  Pour montrer que cela est possible à partir de quelques-uns, il choisit Noé et sa famille et le monde vivant y est entrainé également.

Il élit Noé et en lui l’humanité nouvelle, celle qui lui sera obéissante. Comme nous  connaissons la suite, nous savons que même pour Dieu cela n’était pas de tout repos.

Mais une chose est sûre, Dieu n’a pas envie de punir indéfiniment, car c’est aussi un cercle vicieux. La Bible raconte comment le croyant apprend à connaitre la volonté de Dieu. 

Dieu fait donc un pacte avec Noé et par lui avec l’humanité renouvelée. A partir de ce « reste », qui est,   du point de vue spirituel,  génétiquement modifié, Dieu rétablit dans le cœur de l’homme sa confiance.

Confiance chaque fois expulsée par le péché et que l’homme par lui-même est incapable de rétablir. C’est cela le sens de l’arc en ciel comme signe d’une telle obstination de la part de Dieu à l’égard de notre condition humaine, marquée par la faiblesse  à être fidèle à Dieu  et donc lui faire confiance.

Et la beauté de l’arc-en-ciel est d’une importance capitale. Elle nous invite à mettre le meilleur de ce que nous pouvons ressentir au contact avec la nature,  au service de la bonne relation les uns avec les autres. Tout ceci à cause d’un tel Dieu.

C’est notre mémoire qui est réactivée, pas celle de Dieu. La manière dont l’auteur de la Bible s’exprime  peut prêter à confusion, mais il porte sur le caractère irrévocable de l’engagement de Dieu à notre égard.

Et ce Dieu nous invite, comme le dit st Paul,  à un engagement de notre part. Nous qui sommes baptisés dans les eaux  qui sauvent,  nous sommes donc invités à l’engagement envers Dieu comme une réponse au sien. 

C’est une logique toute biblique, qui nous parle dans la mesure où nous entrons dans cette logique. Sinon, cela va résister jusqu’à parfois l’expulsion d’un tel message de notre conscience. Durant le carême il est bon de se mettre à l’écoute de cette invitation.

Réactiver la bonne mémoire de notre propre baptême en découle. Alors durant ces 40 jours ne restons à pas à sec sur le chemin de notre foi. Le passage par le désert, ne pas synonyme de la sécheresse spirituelle, bien au contraire, il est le chemin vers la fontaine d’eau vive, vers celui qui sauve.

Comment ne pas le dire avec l’auteur du psaume :

« Seigneur enseigne-moi tes voies, fais-moi connaitre ta route... »

Toute l’assemblée est invitée à dire cette prière de psaume tous ensemble.