2006/02/26 - Homélie - « Laisse-toi aimer par le Seigneur »

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Le thème de la journée mondiale de la santé.


Deux volets.

1° on m’appuyant davantage sur les lectures.
D’abord un fait : dans les cadres de préparation au mariage, en regardant avec les fiancés les expressions qui désignent  les futurs marié dans les formules de l’échange des consentements, j’entends de la part de ces futurs mariés qu’ils préfèrent le terme de mari et de femme à ceux d’époux et d’épouse.  Pourquoi ? Parce que ces termes évoquent trop l’aspect formel, car l’on les trouve dans les formules officielles de l’état civil de mariage. A chacun ses références ! Or, ces expressions sont typiquement bibliques et s’appliquent à la fois à la situation conjugale et de relations entre Yahvé  et son Peuple (d’Israël). Dans le livre d’Osée Israël est qualifié d’épouse,  Quant à l’Evangile, le terme d’Epoux est  appliqué à Jésus. Dans Osée l’Epouse est infidèle mais l’époux est fidèle et ceci  de manière constante. Dans l‘Evangile tant que l’Epoux est parmi les convives, ceux-ci  doivent être dans la joie, il y aura un temps où il leur sera enlevé et à ce moment ils jeûneront. Les deux images prises dans la vie ordinaire de l’époque ont pour but de faire comprendre que ce qu’il y a de neuf dans l’Epoux qui se présente aussi comme un vin nouveau doit modeler toute la vie de ces convives. 

2° en m’appuyant sur un texte d’un père de l’Eglise, Cyrille de Jérusalem (IV s) qui, parlant de la catholicité (au sens d’une parole bonne à entendre et à en vivre par tout le monde), dit que l’Eglise est catholique parce qu’elle est capable de guérir tous les maux du corps et de l’âme.
Pour le moins étonnant ! Comment cela ? Le commentaire du frère Emile de la communauté de Taizé d’il y a 10 ans peut aider. En ce temps de dote sur l’homme, où la tentation pour beaucoup  est de vivre comme fasciné et obnubilé par le mal et les échecs de nos sociétés, l’Eglise donne une expression unique de sa catholicité lorsque, remplie du Ressuscité, Elle libère les hommes d’un sentiment  de fatalité et les accorde à leur liberté, lorsqu’Elle les aide à situer leur action dans un combat où l’amour est déjà victorieux.

Dans un combat où l’amour est déjà victorieux.
Le chrétien est doublement concerné par cet amour qui est déjà victorieux :
Car il est déjà orienté vers Dieu qui est la source de cet amour déjà victorieux (‘je sais ce qu’il y a en face’).
Et en même temps, il est appuyé sur le Christ qui révèle la plénitude de cet amour ; appuyé de deux façons :
-d’une part  sur la Parole de Jésus ‘la où deux ou trois sont en mon nom, je suis avec eux’ et ‘ce que vous avez fait à un de ces petits c’est à moi que vous l’avez fait’  et
-d’autre part sur le Christ  de l’Eucharistie qu’est son corps et son sang c’est à dire le don de la plénitude de son amour divin vécu et assumé humainement, celui  donc qui se donne en partage  dans chaque eucharistie qui en même temps est  celui que nous formons à plusieurs en se laissant transformer par Lui.