2007/11/18 - Homélie du 18 novembre

Imprimer

1° Intro

Les lectures nous font sonner le glas. Pour qui sonne le glas se posait la question le vieux Hemingway. 

Les troubles, les destructions, les guerres, les catastrophes en tout genre, nous font réfléchir sur la pérennité de notre histoire et de nos projets.
Fins dernières, la fin de l’histoire, la révélation des priorités du point de vue de Dieu.

2° Prenons une comparaison.

Nos vies ressemble à cela. A un funambule. 

Le funambule marche  sur une corde suspendue en l’air. Normalement, pour s’y maintenir, il faut tenir une barre qui prolonge les bras et  procure la stabilité - toute relative par ailleurs -  le minimum de l’équilibre indispensable  pour ne pas tomber. A  un bout de cette barre qui prolonge les bras de funambule, se trouve l’histoire et à l’autre l’eschatologie (fins dernières).  Si cette barre  n’est pas bien équilibré, si d’un côté c’est plus léger ou plus lourd que de l’autre, c’est encore pire que sans la barre du tout, juste avec les mains.

3°  Sans ou avec.

C’est vrai, il y en a parfois des équilibristes  qui  réussissent  à marcher ainsi sans rien, juste avec les bras bien tendus. Ils réussissent   pendant un certains temps. Mais toute une vie comme cela, est-ce vraiment possible? Mystère, mystère...

4° Pèse lourd ?

A une extrémité de la barre tenue dans le main du croyant se trouve « le poids de l’histoire » et à l’autre le poids de son contraire, c’est à dire de la fin de l’histoire, donc la manifestation de ce « Jour du Seigneur ». Le poids de l’histoire pour nous les chrétiens, qu’est-ce à dire ? Sinon que c’est le poids du Christ lui-même qui pèse plus ou moins lourd dans nos vie (justement !).  Mais comment pèse-t-il, lui, le Christ?  Ce Christ, pèse  en allégeant  notre fardeau. Comment ? En nous proposant de prendre sa croix et ainsi nous « procurer le repos ».

Et pour le poids de l’autre côté, le poids de la fin, c’est ce même Christ  qui donne de l’espérance et pèse lourd (justement !) dans nos  projections, dans nos attentes, dans nos désirs,   sur ce que cela sera un jour pour nous.

5° Pèse lourd, ou pas !

Pèse lourd et de manière équilibré de deux côtés, ou pas. Tous ces cas de figures sont à envisager.  La comparaison nous inviter à  aller jusqu’au bout du raisonnement.
 
Attention à ne pas se contenter de le faire peser juste un petit peu,  pas lourd, justement ! Juste  pour avoir de quoi  nous contenter de nos quelques projets qui par ailleurs,  sont, tout compte fait, chichement envisagés, en comparaison avec ce que Jésus  nous propose comme perspective. Jésus nous le rappelle aujourd’hui « Prenez garde ne pas vous laisser égarer,  car beaucoup viendront sous mon nom… » Et ils sont légion, au sens biblique de la  multitude de « mauvais esprits » qui cherchent à nous faire égarer. Ils prennent des formes très diverses, plus attrayantes les unes que les autres. Des faux dieux, de faux prophètes, on en n’a pas fini avec.   

6° Et cela va encore plus loin ! 

Nous avons nos projets, nos avenirs à envisager et à réaliser, surtout quand on entre dans la vie d’adulte.  Quoi de plus normal, de plus naturel, de plus humain et digne de l’homme. Certes, rien à se reprocher, et même quand les choses ne se passent pas forcement comme prévu….

Et pourtant l’Evangile nous dit que cela ne suffit pas, voir même que c’est dangereux de s’en cantonner à cela. Pour quoi ? parce que un jour ! « ce que vous contemplez,  des jours viendront, il n’en restera pas pierre sur pierre ». Tous nos projets, forcement jamais aboutis ni achevés, seront mis à mal par cette arrêt de l’histoire qui est déjà pressenti dans les persécutions dont parle Jésus à propos de la destruction du Temple et qui font comprendre qu’il est nécessaire d’envisager la vie autrement qu’à partir de nos propres projets.

7° Décidément, les priorités de Dieu ne sont pas les nôtres ? !

On a envie de répondre pas l’affirmatif ! Mais pas si vite ! Surtout, si l’on considère que Dieu et nous même, nous avons quelque chose en commun et  qui nous tient à cœur tout autant, à lui qu’à nous : c’est la Vie.

Certes, nous ne la voyons pas dans la même perspective, avec la même profondeur. On peut par contester le fait qu’Il la voit passablement mieux que nous. Et pour tant, d’ordinaire cela ne nous fait pas grand chose, car dans ce cas là nous avons les oreilles pour ne pas entendre et les yeux pour ne pas voire. Quelle tristesse d’en être ainsi privé des facultés que procure la foi.

8° Question de foi.

Dans l’Evangile de hier, Jésus posait cette question, quand le Fils de l’homme (en parlant de lui) viendra sur terre, trouvera-t-il de la foi sur terre. Terrible question !

Ne nous troublons pas par l’incapacité d’y répondre, car il a dit aussi, la ou deux ou trois sont en mon nom je suis parmi eux. Quoi de plus rassurant et de plus nourrissant. Et nous pouvons être certains que les occasions pour rendre témoignage à une telle foi au Christ qui donne la VIE ne manqueront jamais.