2015/12/06 - Homélie - 2e dim. Avent

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« Préparer les chemin du Seigneur »


Le temps de l’avent c’est le temps de la préparation pour accueillir ce Jésus qui vient. C’est renouveler le désir de l’accueillir vraiment, dans la vérité et dans la joie.

Baruch  et Luc citent Isaïe qui à l’époque encourageait les juifs exilés en Babylone de garder l’espoir. Espoir  portant sur la réalisation de la promesse de Dieu, celle de les sauver, de les libérer de leur  esclavage. L’esclavage c’est toujours humiliant. Et eux l’étaient de milles façons, blessés dans leur  foi, ainsi exposée à des rudes épreuves. Chaque année par exemple, ils étaient obligés de construire dans le désert une route pour la fête de dieu païen Mardouk.

Le temps viendra où ils auront à travailler pour une autre route. Celle, sur laquelle passera la Gloire du Seigneur, leur Dieu. Là, ils n’auront pas à travailler en vain, mais, ils auront à travailler pour accueillir l’auteur de leur espérance et de leur joie. Et déjà le fait qu’ils entendent un tel appel du prophète signifie que dans leur cœur, ils y travaillent déjà.

Dans ce temps de préparation de Noël, nous sommes invités à nous poser et à regarder de quoi est faite notre vie. Nous nous occupons de la vie de nos familles existantes  et ou à fonder, de la société dans son ensemble. Nous essayons d’aplatir tant et tant de routes, souvent si compliquées de nos relations les uns avec les autres. Et il n’y a pas que l’adolescence pour  être dans des chemins complexes. C’est alors, nous  pouvons nous poser la question suivante, pour qui travaillons-nous, pour Mardouk ou pour le Christ.


J’entends dans mon oreille interne, les réponses possibles :

Mardouk,  je ne connais pas, au Christ, je ne  suis pas certain de vouloir y être, et ceci pour mille raisons différentes. Donc je travaille pour moi-même et ceux que j’aime. Pour nous qui sommes issus de la civilisation occidentale, la troisième voie semble en effet se présenter comme la plus plausible, comme la plus immédiatement accessible, évidente.  C’est la voie de l’humanité autohumanisée. Celle où l’homme,  une fois libéré de tous les dieux Mardouk, Dieu de Chrétiens  y compris, peut enfin agir seul. C’est la voie où l’on cherche par ses propres moyens à accéder au bonheur et le préserver tant que possible. Le mythe de la Tour de Babel y plane toujours. La Bible  contient ces récits qui  témoignent  de l’histoire des hommes qui  cherchent à échapper à la présence de Dieu révélé.

Les lectures d’aujourd’hui nous mettent sur la voie du Seigneur, « préparez la route au Seigneur «. Ils nous aident à comprendre comment  être au travail pour le Seigneur plutôt que Mardouk, car in fine c’est l’un ou l’autre. Nous sommes faits ainsi, nous avons besoin de nous vouer à une force plus grande que nous même, y compris lorsque nous sommes dans la voie de l’humanité autohumanisée.  Nous sommes religieux par nature. Mais la cible n’est pas forcement la même. Parfois cela peut être, tout simplement une bonne humanité sans aucune référence  religieuse, juste une vie humaine désirée comme bonne.

Mais aujourd’hui, ces lectures retentissent comme un appel à la conversion. Elle est toujours  nécessaire, si l’on veut vraiment accueillir le Seigneur qui vient.


Où et comment je l’accueille déjà. Méditons quelques instants là-dessus. Le Christ est cet autre que nous avons secouru d’une manière ou d’une autre. « Tout ce que vous aurez fait pour l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’aurez fait ». Et aucun homme n’est démuni de moyens pour rendre le monde meilleur. Nous aussi, si nous le faisons, ce n’est pas pour nous vanter. C’est pour constater comment Dieu par son esprit est déjà à l’œuvre dans nos vies. Et comment, il a déjà permis d’aplatir le chemin, construire l’autoroute au milieu du désert pour permettre  aux esclaves de toutes natures de revenir à la cité de la Joie véritable. Et que ce désert est déjà devenu la terre verte et riche en fruits et différents remèdes.

Après avoir fait ce travail positif, pour pouvoir reconnaitre la grandeur de Dieu, nous pouvons aussi regarder ce qui fait obstacle. Notre conscience déjà bien formée humainement dit des choses. Et lorsqu’elle est enrichie, consolidée, éclairée  chrétiennement, nous savons encore mieux ce qui fait obstacle dans notre propre vie à la venue du Messie. Sans vouloir faire de catalogue plus ou moins complet, juste  deux  pistes pour la réflexion

- Est-ce que je suis dans la confiance en la vie et dans la confiance en Dieu ?

- Est-ce je suis dans des actions qui m’éloignent du Christ ?

Car si nous arrivons à poser un regard de vérité sur cela, c’est-à-dire être capable de discerner en acte et en vérité, nous pouvons alors vivre une conversion pour le pardon des péchés. La célébration d’aujourd’hui avant et après la messe se déploie pour nous y aider. Profitons-en, il y des opportunités à saisir. Dieu est bon et il veut le bonheur de l’humanité, ne ratons pas l’occasion pour l’entendre dans le pardon qui exprime sa miséricorde.    AMEN