2016/02/14 - Homélie - 1er dim. de Carême

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Une offrande particulière

Les lectures nous y invitent et le temps de carême en fournit le cadre.


* 1° Le peuple d’Israël sous la conduite de Moïse, offre à Dieu des produits de la terre. Il le fait de façon bien différente des autres religions, où il s’agit de demandes pour obtenir les bienfaits dont les divinités connaissent le secret.

Trois choses y sont à souligner qui peuvent nous être utiles ; la première étant fondamentale pour les deux suivantes.

     - A° Le peuple d’Israël fait l’offrande en signe de reconnaissance pour avoir été sauvé, libéré.

     - B° Il le fait  en faisant  la profession de Foi : ils croient en un Dieu qui est l’auteur de ce qu’ils vivent, tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, c’est l’œuvre de Dieu, « Il nous a conduit en ce lieu », y compris dans cette chapelle.

     - C° Ils accomplissent le geste de mémoire, concret, symbolique et matériel à la fois.

Ces trois étapes sont bien présentes dans la messe :

     - Nous venons avec le cœur plein de reconnaissance ; le chant de Gloire à Dieu, bien que  non chanté durant le Carême, l’exprime ; la reconnaissance de cette grandeur de Dieu pendant le Carême est directement rattachée  à l’ensemble de la messe,  et en particulier à la Profession de foi et la Doxologie qui termine la prière Eucharistique.

     - Profession de foi. 

     - La procession des offrandes : fruit de la terre et du travail des hommes. Voici l’offrande prélevée sur les bien que tu nous donnes (I prière eucharistique)


*2° Comment le temps de Carême est-il donc un cadre pour y approfondir le sens de l’offrande de notre vie à Dieu ? 40 jours, c’est une période intégrée dans l’horloge spirituelle de notre vie. Et chaque année nous repassons par le même cycle. 

Offrande de Reconnaissance qui permet de faire mémoire, comment faire ?

     - A° reconnaissance pour les bonnes choses, OUI : pour les moins bonnes ou franchement mauvaises ???, mais si elles permettent de découvrir  les bonnes ? Pourquoi PAS !  (st Ignace, st François, st Augustin…) Reconnaitre le péché que l’on regrette amèrement comme le lieu de prise de conscience de l’Amour de Dieu et de sa Miséricorde.

Et surtout en aboutissant à la reconnaissance pour  et de toutes sortes de misères qui humilient le désir d’être à la hauteur devant Dieu. C’est quand on se sent humilié que l’on peut alors, seulement humblement, reconnaître  sa pauvreté et sa misère. Et ainsi on peut permettre à Dieu de faire son œuvre en nous. Mais avant que cela n’arrive, beaucoup d’orgueil  doit tomber.  Et il en tombe durant  toute une vie  sincèrement tournée vers Dieu.

     - B° le fait de professer la foi ne peut pas être séparé de l’offrande  d’une telle vie. Car si la reconnaissance de cette pauvreté est possible, c’est seulement face à un Dieu plein d’amour et de tendresse, ayant goûté à cela une fois on entre dans une heureuse relation, et désormais toute sorte d’idoles qui nous collent à la peau, on les fouit  à toutes jambes. Le Carême aide à approfondir les deux, notre pauvreté et SA richesse.

     - C°  Durant le carême nous essayons de faire mémoire de l’offrande de la vie de Jésus inaugurée au désert (méditer sur le chemin de croix par exemple, lire la passion et la méditer…) Et à la lumière de la sienne nous essayons de comprendre la nôtre.

Concrètement :

1 Suis-je dans la reconnaissance à Dieu, directement ou indirectement (par mes parents, mon conjoint etc…) d’avoir reçu le don de la vie, d’avoir reçu le don de la foi ?

2 Quelle pauvreté je lui offre en signe d’une telle reconnaissance ?

3 Est-ce que ma foi en lui grandit, s’approfondit, s’épanouit, murit, gagne en liberté d’aimer… ?