2016/03/20 - Homélie - Rameaux

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La fête des Rameaux nous permet de revivre les différentes étapes  de la vie de Jésus et par lui les différentes étapes de notre propre vie humaine et chrétienne. Étapes de la joie partagées à l’occasion d’un événement joyeux, fête d’ anniversaire, les vacances, le premier diplôme ou une médaille sportive , le premier salaire, rencontre du partenaire de la vie,  mariage, naissance des enfants, leur baptême etc. Mais aussi hélas étapes ou périodes de la vie ou momentanément ou durablement quelque chose n’allait  pas bien dans notre vie, voire franchement très mal.  Et ceci souvent à cause de sentiment d’abandon voire de trahison.


Dans l’évangile de Luc (seulement) nous avons cette phrase de Jésus s’adressant à Pierre : Simon, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc quand tu seras revenu affermis tes frères (Lc22,32). Elle exprime une suprême délicatesse de Jésus à l’égard de son disciple. Sûrement cette délicatesse permettra à Pierre de se relever après la trahison et revenir vers Jésus.


Si Pierre a trahi, aucun disciple n’en est épargné, peu importe  la limite ou le degré. Mais plus généralement aucun être humain n’ est épargné, ni comme auteur ni comme victime.  C’est un constat général qui s’applique aussi à tout croyant. Tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, chacun tombe dans une telle trappe. Le croyant expérimente ce que la nature humaine porte en elle comme germe. Le pouvoir de trahir y est contenu et ceci, quitte à le redire, de mille et une façons. La foi détecte cela avec plus d’acuité, celle d’un croyant qui non seulement fait du mal à son prochain, mais fondamentalement blesse Dieu lui-même.


Le seul remède, non pour ne pas y retomber, mais plutôt savoir comment se relever,  est donc la prière confiante immergée dans l’écoute de la Parole de Dieu. La première lecture nous en dit l’essentiel. Le serviteur souffrant qu’est Israël en Exil en Babylone a une oreille ouverte à Dieu. Ce (Un te) serviteur qui, malgré ce qui lui arrive, a une oreille ouverte, écoute la parole de Dieu et par conséquent se laisse instruire. Les premiers chrétiens vont identifier ce Serviteur soufrant au Christ lui-même.


Nous pouvons donc faire le lien avec la seconde lecture sur le Christ et son obéissance sans trahir, tout en étant trahi lui-même. Pour accomplir sa mission il demeure en confiance. Rien n’altère sa décision. Une telle fidélité entraine dans l’entourage la  persécution. Quelqu’un ou quelque chose n’est pas d’accord avec une telle attitude.


Obéir : ob-audire : mettre son oreille devant la parole. 


Obéir : être dans une attitude de dialogue parfait.