2016/06/12 - Homélie et prières - 11e dim. ord.

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Introduction


Nous voici ensemble, en communauté pour célébrer la présence du Christ parmi nous et en nous. C’est lui qui nous rassemble, c’est aussi lui qui nous nourrit.

Nous sommes heureux de nous retrouver avec vous qui, dimanche dernier, avez fait votre première communion. C’était lors d’une messe spéciale, uniquement pour vous avec vos familles et amis.

Ce soir vous revenez pour vivre votre seconde communion, cette fois ci en présence de tous ceux qui sont à la messe parce que c’est la messe dominicale.

Ce Christ qui nous rassemble, il nous donne aussi son amour. Il le donne parce qu’il est miséricorde et  pardon, plein de tendresse et d’attention à notre égard. À la suite du roi David et de la femme de l’évangile demandons donc à Dieu, le pardon pour notre péché.


Prière de Collecte


Dieu tout puissant, nous croyons que tu nous rejoins dans nos vies et que c’est toi qui mets en nous une joyeuse espérance pour notre vie sur terre et pour notre vie dans le ciel.

Tu sais, que nous sommes fragiles, et nous savons que sans le secours de ta  sainte grâce nous ne pourrons pas vivre en amitié avec toi.

Aide-nous   à désirer ce qui est bon pour nous pour ainsi répondre à ton amour, Toi qui es miséricordieux et bienveillant à notre égard.

Nous te le demandons par Jésus-Christ notre sauveur et notre Dieu qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et dans les siècles des siècles. AMEN

I. Dans l’Évangile d’aujourd’hui Dieu se manifeste comme présent avec son amour à  travers sa miséricorde. C’est l’histoire de Jésus qui est invité au repas chez un notable. A l’époque lorsque  on lançait une invitation à quelqu’un, c’était en même temps l’occasion d’organiser un banquet, c’est-à-dire inviter d’autres personnes. Ce que Simon a fait. Et à l’époque le banquet était semi publique, c’est-à-dire la porte de la pièce où  se déroulait le repas était entre-ouverte, de sorte que n’importe qui pouvait entrer. Mais dans un cas pareil, on n’est jamais à l’abri d’une surprise.  Et ce qui se passe cette fois-ci. La femme entre et  se met aux pieds de Jésus, et nous connaissons la suite.

Par certains aspects, la communauté chrétienne est fondée sur ce même modèle, celui d’un banquet. Évidemment ce n’est pas le notable Siméon qui nous rassemble, mais Jésus. Évidemment aussi, que le repas que nous prenons ce n’est pas un repas ordinaire pour nourrir nos corps.  Mais, sûrement, comme dans tout banquet : 

- nous nous réunissons pour la convivialité.

- en venant à la messe, nous nous réunissons pour prier ensemble,

- et à plus fort raison pour prendre soin les uns des autres (d’une manière ou d’une autre)

- c’est le bonjour avant la messe c’est le sourire pour accompagner le geste du signe de la paix, c’est la prière universelle, c’est le pot après la messe avec toutes les nouvelles échangées comment signe de l’attention à l’autre

- en somme, nous nous réunissons pour passer du temps ensemble à cause et en présence de Jésus.

Et surtout une de caractéristiques d’une communauté chrétienne qui doit être calquée sur le modèle de banquet de l’époque de Jésus, c’est d’être ouverte à tout venant.  D’être ouverte à tous ceux et celles qui pensent que leur place n’est pas forcément, ou n’est pas du tout ici parce que ceci ou cela :

- parce qu'ils n’ont pas appris les prières pour partager le temps avec nous - parce qu’ils pensent ne pas avoir la foi, comme nous lorsque nous osons la dire dans le crédo - parce qu’ils pensent qu’ils ne sont pas dignes pour de raisons de morale personnelle ou de justice sociale - et pour plein d’autres raisons. 

Alors que Jésus a accueilli la femme de  mauvaise vie avec une simplicité qui était à la mesure de l’audace de la femme à son égard. Donc pourquoi ne nous accueillerait-il pas aujourd’hui par l’Église que nous formons. Et il y a différentes manières de lui répondre, c’est-à-dire de l’accueillir dans notre vie. Quel accueil donc je réserve à ce Jésus présent en mes frères et sœurs ?  Celui de la femme qui reconnait avoir été immergée par l’amour ? Et donc nous  accueillons les autres en son nom dans la mesure où nous l’accueillons, lui Jésus. Lui Jésus, il a différentes façons de accueillir. Comme la femme et le débiteur de la parabole que Jésus raconte, c’est-à-dire en accueillant la tendresse de Dieu (le geste de la femme signifiait la reconnaissance) Ou, hélas,  celui de Simon qui visiblement manquait de respect à l’égard de Jésus, car il n’a même pas fait ce qu’il était prévu dans le code social. 

Le pape François dans son document annonçant l’ouverture de l’année jubilaire sur la miséricorde (cité dans Amoris Laeticia après le synode sur la famille) dit d’une Église  qu’elle «a pour mission d’annoncer  la miséricorde de Dieu, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous. L’Épouse du Christ adopte l’attitude du Fils de Dieu qui va à la rencontre de tous, sans exclure personne » (358, AL39) et plus haut en comparant l’Église à une mère, le pape constate ; « une mère qui en même temps  qu’elle exprime  clairement enseignement objectif, ‘ne renonce pas à  au bien possible même si elle court le risque de se salir avec la boue de la route »... Mais quand nous le faisons notre vie devient toujours plus merveilleuse » AL30


Avant le NOTRE PÈRE


II. Vous qui aller communier pour la seconde fois ce soir, vous allez accueillir ce Jésus en prenant part au repas convivial où Jésus lui-même se donne en nourriture. Dans ce pain consacré qui devient son corps, nous communions à l’amour de Dieu.

Dimanche dernier, la communion avait le goût de la joie, de premières retrouvailles, d’une ouverture à une nouvelle vie.

Aujourd’hui cela aura le goût de consolidation, de renforcement de ce qui a été initié dimanche dernier. Et samedi ou dimanche prochain, il aura le goût d’un début d’une habitude. Car vous aller peu à peu prendre le bon rythme de venir ici même ou ailleurs. Venir pour vous nourrir d’une telle présence qui nous fait du bien et qui est surtout bonne à vivre.

Mon expérience de la première et des premières communions est très forte. C’était déjà au début de grandes vacances en juillet. Après le dimanche de la grande fête, nous revenions tous les soirs de la semaine pour communier la deuxième,  troisième, jusqu’à huitième fois. Donc tous les jours c’était la fête, mais de façon différente. Car vécue de  plus en plus dans l’intimité, à l’intérieur. Alors que  le côté extérieure perdait de son éclat. Le souvenir du repas avec sa convivialité était très présent dans la mémoire. Les cadeaux, certes continuaient à faire plaisir et le gâteau que l’on finissait le lendemain et surlendemain, prolongeait le goût de la fête à la maison. Mais tout cela finissait par ne plus avoir de l’importance, hormis peut-être un cadeau ou l’autre. Comme nous le savons, le plus grand cadeau c’est celui de la vie avec Jésus.


Après la communion.  Seigneur Jésus


Tu t'es laissé inviter par Simon le pharisien. Tu n'as pas eu peur du ridicule en te laissant traiter comme un dindon de la farce avec les apparences des honneurs dont tu n'avais rien à faire et sans le désir ni de te reconnaître ni de te rencontrer, ce  qui a sûrement attristé ton âme. Pourtant tu y es allé. Tu devais pressentir que là aussi quelque chose d'important aller se produire. Ce surcroît d'amour qu'exprimait le geste de la femme inondée elle-même par la douceur du pardon. Ce moment-là il ne fallait pas le rater. C'était une occasion de catéchèse pour dire  l'infinie tendresse de Dieu pour tout pêcheur qui se l'avoue humblement. La petite histoire que tu racontas nous est parvenue comme le mot clef d'une grande importance : À qui on a pardonné beaucoup, il exprime beaucoup de reconnaissance. À qui on a pardonné tant? À celui qui s'est laissé inonder par l'infinie tendresse de Dieu dont tu es l'icône vivante. Tu es cette icône aujourd'hui pour nous comme tu l'as été à l'époque pour Simon le pharisien et pour la femme pécheresse. Chacun d'eux était invité à profiter de ton passage. Chacun pouvait le faire à son rythme. Comme eux nous sommes invités à le faire : comme la femme chez Simon ou comme Simon sûrement pouvait le faire à cause de la femme. Nous t’accueillons dans notre vie par ta parole, par ton corps partagé, par la tendresse qui vient de toi et que nous exprimons les uns à l’égard des autres. Amen