2017/01/21 - Homélie - 3e dim. ord.

attention open in a new window ImprimerE-mail

Unité chrétienne, qu’est-ce que j’en fais ?


À l’occasion de la semaine de prière pour l’unité entre les chrétiens (17-25 janvier), je vous propose cette méditation sur notre manière  de pouvoir aborder l’unité.

L’unité est au cœur de la foi chrétienne. Elle est d’abord l’unité intime avec Dieu et ceci à l’image des relations entre les trois personnes de la Sainte Trinité. La prière de Jésus relatée par st Jean ch. 17 est sans équivoque. S’adressant à son Père, il dit : « Garde les unis en ton nom… pour qu’ils soient uns, comme nous-même »,  

Et pourtant, comme dans la vie individuelle, à l’intérieur de chacun d’entre nous, ainsi aussi dans la vie collective, communautaire, cette unité fait si souvent défaut. Toute communauté chrétienne est soumise aux tensions internes. Comme dans un couple pour savoir comment éduquer les enfants, dans la communauté chrétienne aussi les avis divergent pour savoir comment vivre la foi et la transmettre.

La première lecture nous rappelle que les communautés chrétiennes sont héritières  de l’histoire du peuple juif, mais l’histoire qu’elles assument.  Elles portent donc en elles les échos des difficultés à vivre la foi de façon unie chez le peuple d’Israël, qui fut la majeure partie de son existence divisé entre le Royaume du Nord et le Royaume  du Sud.  

Mais également les communautés chrétiennes portent évidemment en elles les échos des difficultés à vivre la foi de façon unie dans les générations  passées. Que l’évocation du jansénisme et  du gallicanisme (à vos ordinateurs pour savoir de quoi il est question dans ces deux mots) en France suffise pour constater un tel héritage et les effets sur l’unité de nos communautés. Car, tout cela se laisse ressentir dans les communautés chrétiennes qu’il nous arrive de fréquenter de façon passagère ou durable.

L’unité entre les royaumes divisés du peuple d’Israël pouvait être signifiée seulement par le fait de porter la même promesse, ce que les prophètes à leur risque et péril parfois ne manquaient pas  de rappeler avec insistance.

Les chrétiens sont aussi divisés entre  les différentes églises. Nous sommes au milieu de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Chaque année, à la même époque, les catholiques avec les représentants de différentes églises issues notamment de la réforme occidentale tentent à dépasser ces divergences structurelles. Ils le font de façon symbolique, sans vraiment pouvoir arriver à la communion ecclésiale digne de ce nom. C’est-à-dire arriver à la communion qui se solderait par une sorte de  reconnaissance mutuelle de cette unité  garantie déjà par le Christ et désirée par ces églises.

Faute de pouvoir donc aller jusque-là, les représentants de ces différentes églises se mettent à prier ensemble et à faire des gestes symboliques pour prouver leur bonne foi, tout au moins dans le désir d’être unis dans la même communion ecclésiale. Et pourtant, souvent Ils les font tout en réactivant les souvenirs des blessures qui ne sont toujours pas cicatrisées et qui font mal quand on y revient.

Vincent Pallotti (fête 22 janvier) dans la première moitié du XIX s. a initié à Rome la semaine de l’Epiphanie, manifestation de Dieu pour tous les peuples. Et ce fut pour lui l’occasion de prier pour l’unité des chrétiens, en y intégrant dans ces célébrations des orthodoxes chaldéens qui alors se trouvaient à Rome. En ceci il est considéré comme précurseur de cette idée  d’organiser chaque année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

Dans cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous avons aussi à réactiver ce désir de l’unité. Désir qui consiste de voir tous les chrétiens capables sinon de vivre ensemble, tout au moins de prier et d’accomplir ensemble des gestes de charité au nom du Christ sauveur.  

Nous avons aussi à nous poser cette question que pose st Paul : à qui j’appartiens, avec qui je m’identifie, vers qui va ma confiance, d’où je tire la force pour vivre ?

Après avoir répondu à ces questions, je peux aller plus loin. À savoir me poser la question sur ma place dans la communauté  et ceci sous un angle particulier à savoir celui qui me permet de savoir comment je favorise l’unité de la communauté dont je fais partie. 

Autour de quoi je l’envisage en priorité : prière, rencontres amicales,  messe de dimanche, liturgie en général, action caritative, idée politique, choix de modèle éducatif, etc... ? 

Où que ce soit mon point d’appui,  je peux  favoriser l’unité ou au contraire la  soumettre aux pressions supplémentaires et l’éprouver dans sa structurelle fragilité.  AMEN