2017/01/29 - Homélie - 4e dim.ord.

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Chrétiens combien sont-ils ? 

De combien de divisions la pape dispose-t-il ?

S’il est très facile de répondre à la première question, il est en revanche bien plus difficile de répondre à la seconde. Comment identifier les chrétiens, comment les reconnaître ? Les lectures d’aujourd’hui nous placent devant cette question. Dans les Béatitudes, Jésus trace  l’avenir de ses disciples. Leur avenir est à situer dans  l’attitude que les chrétiens adopteront par la suite en nom du Christ. 

Mais, même les autres, ceux qui ne connaîtront pas Le Christ, seront finalement comptés parmi ses élus, ceux qui seront accueillis par Dieu. Si toutefois, ils vont accomplir les gestes considérés par le Christ comme bons, des gestes comptant pour la vie éternelle. 

En effet, on ne peut pas séparer les Béatitudes  de la parabole du Jugement dernier (Mt25), de tout ce que cette parabole signifie : « tout ce que vous avez fait pour un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait »

Les chrétiens reconnus par le Christ, combien sont-ils ? Personne ne le sait, car personne n’est dans le cœur de ce Christ qui, lui seul, est capable de voir en profondeur jusqu’à le savoir. 

Dans la première lecture (Sophonie) en parlant du peuple d’Israël l’auteur biblique le désigne comme le petit nombre. C’est ce petit reste qui demeura fidèle y compris dans l’adversité et la grande épreuve. Le petit reste, l’expression devint porteuse d’un sens théologique. 

Seuls, ceux qui résisteront aux assauts d’infidélité à la Loi divine, auront droit de porter un tel titre. Cela suppose un combat pour être fidèle. 

Cela suppose aussi un travail quotidien visant à constamment renouveler la confiance qui, à cause des adversités de la vie, sera érodée, laminée, tellement affaiblie qu’il faudra justement la réactiver le plus souvent possible. 

Ceux qui appartiennent à Dieu et au Christ, tous et peu importe leur condition sociale, savent parfaitement que leur fierté d’être quelqu’un d’important ne leur vient que du fait d’être croyant. Même si rien que cela est déjà beaucoup. 

Mais c’est la vérité et st Paul ne se trompe pas en le rappelant à qui veut l’entendre : « celui qui veut être fier, qu’il mette sa fierté dans le Seigneur ». C’est de cette fierté là qu’il est question dans le rituel de baptême lorsque le prêtre résume en quelque sorte la profession de foi, en disant au sujet de cette profession, qu’il s’agit de la foi que nous sommes fier de proclamer dans le Christ Jésus. 

Le reste d’Israël c’est un petit peuple pauvre et humble, qui n’a pas de tromperie à la bouche, et sans aucune importance aux yeux du monde. 

C’est à ce petit peuple que Dieu a daigné révéler son dessein d’amour pour l’humanité toute entière. Ce sont ces petits et leurs semblables qui portent le poids de la mission, belle mission. 

Et Dieu saura leur susciter des disciples qui vont annoncer une telle bonne nouvelle, mais aussi des prophètes qui vont rappeler les conditions de son accueil.  

Les béatitudes seront réalisées par un petit nombre, car dans les béatitudes c’est le monde à l’envers, mais surement pour toujours, à ce que toute chose soit ainsi retournée par Dieu à son avantage comme une crêpe. 

C’est ainsi que le Royaume de Dieu est dès maintenant en marche. AMEN.