2017/03/30 - Homélie - Funérailles de Kelly

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L’évangile que nous venons d’entendre vient comme une parole de Vie : vie de Dieu pour la vie de l’homme.  St Jean rapporte cet échange entre Jésus et ses disciples comme une étape de leur formation. Thomas discute avec Jésus à ce sujet. Jésus annonce son départ et invite ses disciples à le suivre. Certes pas tout de suite, mais en son temps, lorsque leur vie aussi aura pris fin. Thomas exprime le désarroi des autres apôtres qui peut-être n’osent pas dire ce qu’ils ressentent et ce qu’ils pensent  au fond d’eux-mêmes.  


Le départ de Kelly sa mort, si jeune, provoque colère désarroi, interrogations… en vous ses plus proches et en nous les autres qui communions à notre façon à votre souffrance. Sa mort nous provoque au sujet de la vie et la manière dans nous pouvons la mener sans elle. Non, plutôt avec elle, mais différemment, bien différemment. 


Elle qui était si attachée à vous ses sœurs et à son frère,  et vous quatre à vos parents, elle vous entraine aujourd’hui sur cette pente de l’existence qui est marquée par la présence de la mort au cœur de votre vie. Elle qui avait prévu de revenir ici à Hong Kong et à Singapour et que vous attendiez de pieds fermes. Elle qui vous impressionnait toujours par sa joie de vivre et sa force d’aller de l’avant, mener des projets et surmonter les difficultés… Elle savait où aller dans la vie  et comment y aller.


Jésus, dans l’évangile nous rappelle qu’il nous faut savoir où aller dans la vie pour savoir en suite comme y aller. Nous avons tous le désir d’une vie heureuse et sans événement tragique, de quelque nature que ce soit. Alors que la vie trame à sa façon  le fil de notre existence. Ce fil est pour la plupart du temps  indépendant de notre volonté. Nous avons juste parfois la possibilité de lui apposer  notre marque, notre sceau personnel. Nous le pouvons par le choix de la direction de notre vie, par le choix de personnes dont nous voulons nous entourer. Et surtout nous le pouvons par l’acceptation de ce que nous ne pouvons pas éviter. 


Mais comment accepter l’inacceptable ? On peut se résigner, courber le dos et laisser passer le sort s’abattre sur nous. On peut aussi, tout en endurant l’épreuve lui trouver une issue, voire un sens. Mais faut-il des événements aussi dramatiques que la mort de votre sœur, tout comme celle de votre maman il y a plus de dix ans pour garder le cap sur l’essentiel ? Non pas que le cap n’y était pas. Le mariage, l’enfant à naître en sont des preuves suffisantes.  


Seulement, lorsque la mort fait irruption dans notre vie, désormais nous ne sommes plus les mêmes. La mort nous transforme et à sa manière nous façonne et notre vie n’est plus comme avant. Qu’en faire ? Sûrement continuer à vivre sans la nier. La mort bouleverse et bouscule le point d’appui de notre vie et de notre espérance. 


La réponse de Jésus à la suite de la parole de Thomas est une invitation à entre dans sa vérité, sa vie et son chemin. Les trois n’en faisant qu’un. Que l’Esprit Saint nous aide à traverser les ravins de la mort et nous conduise sur les chemins de la vie.