2017/05/14 - Homélie - 5e dim. de Pâques

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1° Chemin, vérité et vie. Les trois mis ensemble, cela semble un peu beaucoup.  


On préfère choisir selon les circonstances de la vie. Et cette dichotomie n’est pas propre à notre génération. 


Si Jésus insiste sur les trois, c’est parce qu’il sait que c’est difficile de les faire coïncider tous trois dans la vie chrétienne  et surtout tout le temps. 


Souvent, on est d’accord pour faire un petit bout de chemin avec ce Jésus. Surtout quand on est enfant attiré par ce Jésus. Mais  l’on l’’est moins pour le faire toute une vie. 


Car en effet à ce moment-là, la vie et la vérité seront à faire coïncider avec son chemin de vérité et de vie. Au point de n’en faire qu’un, tout au moins dans le désir profond et sincère. 


Sinon, on peut aussi se borner à faire un petit bout de chemin sans compromettre notre vie avec la sienne. Et encore moins prendre les paroles de Jésus pour la vérité de nos vies. 


C’est déjà si tentant de séparer notre vie de la sienne dans les circonstances d’une vie relativement facile et épargnée de gros drames imposés par l’histoire et ses violences. Mais que dire dans des situations de grandes épreuves ? 


2° Comment tenir les trois ? C’est le sujet du dernier film de Martin Scorsese intitulé ‘Silence’. 


Que veut dire la fidélité à Jésus et à sa vérité dans une situation de persécution comme au Japon au XVII siècle ? 


Une vérité contre une autre ;  grave dilemme pour les missionnaires jésuites de l’époque. 


Et surtout, comment imaginer de donner sa vie par fidélité pour un Jésus,  dont on sait que son silence  peut être si assourdissant, qu’il conduit au doute et au désespoir.


3° Et donner sa vie dans ce contexte, n’est-ce pas trop? 


Ce fut presque plus facile  pour un certain Maximilien Kolbe, ce franciscain polonais qui a donné sa vie pour un autre à Auschwitz. 


Ce lieu sinistre d’extermination massive j’ai pu le revoir la semaine dernière lors d’un voyage avec un groupe de chinois de Hong Kong sur le thème de Suffering and Mercy. 


4° C’est autour de la souffrance et comment la dépasser que se situe la question jusqu’où suivre Jésus.  Quel sens a-t-elle, la souffrance, surtout celle qui  est considérée comme inutile, car provoquée par l’obstination de ne pas l’éviter ?  


5° Le Chemin de Jésus  conduit au repos dans le ciel. Là où il y a beaucoup de demeures préparées.


 Et la vérité d’une vie plongée dans l’amour, certes, non sans souffrance, si nécessaire, est le signe du désir de vouloir y aller. 


 Comme pour le héros du film, c’est dans le silence que l’on entend la voix de ce Jésus compatissant et présent sans qu’il s’impose, ni avec sa présence, ni avec ses réponses. Amen