2017/05/21 - Lettres ouvertes - Communions

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Lettre ouverte aux enfants, 


Chers enfants, 


 Chacun d’entre vous, vous m’avez écrits une lettre pour dire, pourquoi vous voulez faire votre première communion. Je les ai toutes lues, deux fois. Une première fois, en les recevant. Et une deuxième fois, ce matin. J’aurai aimé  répondre  à chacun d’entre vous personnellement, mais cela me semblait impossible. Pour cette raison j’ai choisi de vous répondre à tous ensemble par cette lettre ouverte, ce qui veut dire public. Cette lettre vous est destinée, mais les autres peuvent en prendre connaissance. 


Tout d’abord, je voudrai vous remercier pour l’implication de votre part dans la rédaction de votre lettre.  Parfois avec un joli dessin qui accompagne votre explication.  Déjà pour cela merci !


L’un d’entre vous déclare : ‘Je suis prêt à mettre beaucoup d’énergie et mon cœur pour préparer ma première communion’ Vous parlez de votre envie de faire la communion pour mieux connaître Jésus, Dieu, et savoir le goût de l’hostie. 


Pour le goût, vous en avez goûtez hier. Ce n’est pas fameux, n’est-ce pas ? Le goût peut avoir deux sens. Celui que je ressens dans la bouche. Mais aussi, ce que je ressens dans mon cœur.  Le goût de l’hostie dans la bouche n’est pas fameux. Il est plutôt neutre, presque sans goût. Il n’y a pas de quoi d’exciter les papilles gustatives. Mais, comment c’est dans notre cœur ? Cela dépend de chacun.


 Si je suis dans la joie, le goût de l’hostie dans mon cœur est aussi plein de joie car je communie au bonheur que Dieu m’offre par son fils Jésus.  Si je suis dans la tristesse, le goût de l’hostie dans mon cœur a quelque chose de la consolation de ma tristesse.  Car je communie à l’amour que Jésus exprime pour aider les malheureux comme moi à ce moment. Comme dit l’un d’entre vous, ‘communier c’est accepter cet amour de Dieu et de suivre les règles qu’il nous donne pour mieux l’écouter et comprendre la Parole de Dieu’. 


Pour toutes ses raisons, vous avez envie de faire votre communion. Vous y êtes préparés grâce à l’aide de vos parents et catéchistes qui vous ont conduits jusqu’à ce jour. Vous avez envie de grandir avec Jésus. Lui, le meilleur ami et guide qui est tout amour et qui non seulement désire votre bonheur. Mais qui vous y accompagne sans faute. Vous le priez tous les jours, comme on fréquente  les plus souvent des amis qui nous sont très chers. Mais, si les amis, on ne peut pas les voir tous les temps, parfois ils habitent loin, avec Jésus pas de contrainte de cet ordre-là. On peut le trouver partout. Il suffit d’y être branché. Vous lui parlez, mais aussi vous en parlez autour de vous, car la foi en lui vous donne beaucoup de joie et vous voulez la partager, cela va de soi. 


Vous croyez en Dieu,  certains le disent ouvertement. D’autres disent en plus le désir de grandir dans cette foi. Vous désirez mieux connaître ce Jésus et progresser dans la foi. De progresser sur le chemin de la foi, de vouloir croire en Dieu toute votre vie. Voire même, entrer dans la foi du Seigneur. Oui, tel est en effet l’objectif de la foi chrétienne. Croire en Dieu comme Jésus croit en son Père. Jésus nous donne un exemple pour savoir comment croire. Communier c’est d’avoir faim d’une telle foi.  Comme dit l’une d’entre vous, ‘Je souvent faim à la messe’. Et donc la faim physique devient une expérience concrète pour savoir comme répondre à la faim spirituelle.  Communier c’est donc être dans le bonheur  de Dieu durant la semaine qui est remplie de joies, ‘même si  il y a des évaluations à faire ou défis à surmonter’. 


Quand vous dites que la communion est faite pour que  les gens rencontrent Dieu et Jésus-Christ pour le bonheur, là encore vous est dans le mille. C’est exactement cela, chaque communion rapproche de Dieu. Car par chaque communion on permet à Dieu de prendre peu à peu  notre vie sous sa protection et sous son autorité. Et on communie lors de la messe, qui est une fête de tous les amis de Jésus. Lors de chaque messe qui est une ‘célébration de la résurrection’ on apprend comment ‘avoir la même pensée pour Dieu’. Comment à partir d’une telle même pensée, avoir le même cœur pour les autres !


Et vous êtes conscients des conséquences d’une telle intimité avec Jésus. Déjà partager le bonheur de ses moments  avec les amis de caté, avec les autres. Mais aussi, vous promettez de ‘partager, ne pas mentir, ne pas faire de mauvaises choses’… à devenir meilleurs chrétiens. 


  Et évidemment comme dit l’un d’entre vous, vous pouvez être fier  de vous. Car avec la communion vous franchissez une nouvelle étape, vous devenez plus grands, vous  le désirez en vous.  Vous voyez comment ce désir profond de bonnes choses que Jésus vous indique, peu à peu prend place des simples envies. Car enfants, vous vous exprimez surtout par les envies de ceci ou de cela, et la communion en fait partie. Sachez, qu’en devenant grand, vous allez peu à peu vous laisser guider dans votre vie par bien d’autres choses que de simples envies. Les grands les savent bien. Et cela s’appelle une vie responsable. 


Chers enfants, dans quelques instants vous allez goûter à ce goût de Dieu dans votre vie. Les papilles gustatives de votre cœur et de votre âme sont déjà bien prêtes à s’en réjouir. La bouche s’y prépare aussi, mais juste comme un lieu de passage. 


Je vous souhaite longue vie dans cette amitié avec Jésus dans la communion à sa vie. Je prie pour vous pour que vous l’aimiez et gardiez ses commandements. Jésus lui-même prie pour vous, comme pour chacun de nous. A celui qui croit, Jésus se manifeste. Il est dans la communion et il est dans la fête qui va suivre chez vous en famille, parfois en présences des grands parents et du  parrain et de la marraine du baptême. Bonne fête et de la belle joie, 


 Vôtre, Père Rémy Kurowski

 

 

 

Lettre ouverte parents,


Chers parents, 


Elle sera plus courte, mais avec la même intention. Celle de vous accompagner dans votre rôle de parents. Vous avez accompagné votre enfant, parfois plusieurs à la fois. Vous l’avez fait avec un sérieux qui n’enlève en rien à la joie de voir votre enfant ainsi grandir et s’épanouir dans la vie. Vous avez écrit la lettre à votre enfant, cela le fait grandir dans son aspiration  à être capable de répondre à votre amour et à l’amour de Dieu en eux et en vous. 


Pour certains d’entre vous cela a supposé de réaménager l’agenda avec plus d’effort que pour d’autres. Pour tous, cela était une grande occasion de grandir à votre tour. Car comme vous le savez les premiers éducateurs des parents sont leurs enfants. Et nous tous, qui avons accompagné vos enfants, nous en avons aussi ressenti les effets.  Mais cela n’enlève en rien non plus à notre responsabilité commune, partagée, chacun selon son statut, vis-à-vis de vos enfants et de leur démarche. 


Les enfants attendent de vous que vous soyez capable de les aimer tels qu’ils sont. Mais ils désirent que vous les aidiez à devenir ce à quoi ils sont appelés par la vie et par Dieu dans leur vie. La communion permet ce croisement de deux chemins. Ils attendent de vous que vous leur disiez que vous les aimez. Que vous les guidiez avec ‘douceur et respect’, selon les paroles de st Pierre, dans la deuxième lecture.  Vos enfants ont une vraie conscience morale. Ils savent bien distinguer entre ce qui conduit au bien et ce qui en éloigne. Ils cherchent à ce que vous les consolidiez dans cela. Et cela passe par la prière et la messe. Prière quotidienne et messe hebdomadaire. Ces deux choses ne sont pas négociables. Négociable est le chemin pour y parvenir, mais pas l’horizon. Pensez-y si cela n’est pas très clair dans vos têtes, ne le reportez pas sur vos enfants. Ils n’y sont pour rien. Ayez le courage de dire que vous êtes en chemin. Ne vous enfermez pas dans les pensées personnelles qui vous ont conduits à constater les apories de choix qui vous ont conduit à des ‘no mans land’. Car de telles pensées ne sont pas fécondées par la grâce de Dieu. Ne vous étonnez pas qu’elles n’y conduisent pas non plus. 


Vos enfants ont besoin de votre exemple, ne plafonnez pas culturellement leur rapport à la spiritualité. Puisque vous avez ouvert par le baptême la vanne qui y conduit, ce n’est pas à vous de décider comment va-t-elle être remplie. Confiance en Dieu est à ce prix. Mettre au centre l’épanouissement de votre enfant à partir de la foi, en est la conséquence. Il y va de la fécondité spirituelle que personne ne maitrise, mais que la communion favorise. Si vous aimez Jésus et suivez ses commandements, il se manifeste à vous. Si vous avez de difficultés avec cela, il a des lieux pour en parler et échanger. Est-ce que vous priez pour voir plus clair dans la vie et dans la foi ? N’ayez pas peur d’avancer sur le chemin de vérité. C’est la vérité qui rend libre. Elle passe,  pas seulement par  les clarifications, mais aussi par  le pardon, comme les enfants l’ont fait hier et avant-hier. La qualité de leur démarche de communion et de toute une vie chrétienne dépend de la qualité de votre accompagnement.  Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il a déjà accompli en vous  et en vos enfants.  Et je vous encourage à être dans une telle action de grâce pour la vie et ses merveilles.  Bien à vous, P. Rémy Kurowski