2017/07/09 - Homélie - 14e dim.ord.

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Qui peut suivre Jésus ?  suite


Déjà la semaine dernière les lectures nous posaient cette question. Et aujourd’hui sous une autre forme elle nous revient comme un boumerang.   Dieu révèle ses mystères aux tout-petits. Il exerce sa bienveillance à leur égard. Mais ils le cache aux sages et aux savants. St Paul nous donne la clé pour comprendre cela. Il distingue entre vivre selon la chair et  vivre selon l’Esprit.


 Vivre selon la chair c’est vivre sans Dieu, loin de lui, parfois contre lui. C’est compter uniquement sur ses propres forces. C’est se fier exclusivement à notre intelligence et nos forces humaines. C’est vivre comme Adam, celui du paradis perdu. C’est vouloir devenir Dieu à la place de Dieu, car sans compter sur son aide. Vous serez comme de dieux, n’a-t-il pas entendu ?! Nous le savons bien, tout le bonheur que nous cherchons sans Dieu et parfois contre lui, tourne au vinaigre et devient notre propre malheur. Certes, nous pouvons nous contenter de peu, de  si peu. D’un petit bonheur aux dimensions de notre désir de vivre chichement dans le périmètre de sécurité durement acquis et âprement défendu. Mais nous sommes alors en mode de survie. Nous ne sommes pas épanouis, à l’aise. Il nous manque l’essentiel. Il nous manque l’Esprit de Dieu, l’Esprit du Christ.


Car vivre selon l’Esprit, c’est nous laisser guider par lui. C’est lui passer les commandes de notre vie. Comme par exemple lorsque  j’ai un problème avec mon ordinateur, j’appelle un spécialiste. A distance, je lui permets d’entrer dans mon ordinateur, je lui passe les commandes de mon ordinateur. Quand quelque chose ne va pas fort dans notre vie, nous acceptons que l’Esprit de Dieu prenne les commandes de notre vie. Nous crions au secours, nous y abandons, car il devient notre, seule planche de salut. Mais Dieu ne s’offusque pas face à un tel traitement de notre part. Car patiemment il nous relève.  Comme le père et la mère qui attend son enfant parti sur des chemins de traverse. 


Vivre selon l’Esprit c’est d’accueillir comme le jour de notre baptême sans cesse ce Dieu qui veut faire chez nous sa demeure. C’est renouveler un tel désir au moyen de la prière quotidienne. C’est prendre au sérieux la présence divine dans nos vies, au point de nous en nourrir dans chaque eucharistie. Manger le corps du Christ c’est permettre à Dieu d’être notre maitre. 


Vivre de l’Esprit ce n’est pas seulement respecter les règles et règlementations diverses. Vivre de l’Esprit ce n’est pas seulement d’être loyal par rapport à la loi et les personnes qui la représentent. Vivre de l’Esprit c’est de renoncer à la violence et sa puissance destructrice. 


Voilà ce qui est révélé aux  tout-petits, ceux qui se considèrent comme rien aux yeux de la  chair. Les tout-petits pour qui l’Esprit et tout qui les accueille et les fait vivre. Les tout-petits pour qui le joug de Jésus est facile et léger. Car libérés de contraintes inutiles et concentrés sur l’essentiel à savoir l’amour. Aime et fait ce que tu veux, disait souvent ma mère en citant saint Augustin.  Car allégé par l’amour que Dieu insuffle en nous.  Alors qui peut suivre Jésus ? Sûrement vous et moi, si nous le voulons bien, si nous acceptons qu’il fasse sa demeure en nous. Est-ce facile, sûrement pas, car lutte incessante entre la chair et l’esprit est livré en nous et nous avons besoin de la grâce de Dieu pour que l’Esprit l’emporte en nous. AMEN