2018/02/11 - Homélie - 6e dim. ord.

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Imiter Jésus.


Pourquoi venir à la messe ? Pourquoi se marier à l’église ? Pour imiter Jésus. Peu, beaucoup, à la folie. Et consciemment ou pas, chacun décide du degré d’implication dans une telle imitation. La décision est référencée sur le principe du plafonnement culturel. J’ai décidé, ou plutôt ma culture ambiante a décidé pour moi que être catholique c’est cela. Quelques références culturelles sous-poudrées de quelques gestes et faits pour l’agrémenter.  À Noël, à Pâques, un mariage, un enterrement… Et pas autre chose. 


Et si cela ne correspond pas avec ce qui est considéré comme foi chrétienne de l’intérieur de l’Eglise ? Dans ce cas-là, tant pis pour ceux de l’intérieur. Ils n’ont qu’à s’adapter à ma situation. Et d’ailleurs c’est ce qu’ils font pour la plupart du temps. Car on vous accueille là, où vous êtes. Et on le fait pour vous aider à grandir. Est-ce que vous voulez grandir encore et encore ? Grandir dans la foi, jusqu’à l’imitation de Jésus ? 


Mais ne vous forcez pas. Juste répondez dans votre for intérieur. Et suivant la réponse, regardez comment cela se met en relation avec la demande  de mariage, ou d’autres sacrements pour vous ou pour vos proches ? Comment y trouvez-vous  une cohérence ? Et si vous la voulez cette cohérence, comment allez-vous faire pour replacer certaines choses qui empêchent actuellement une telle cohérence ? 


Imiter Jésus Christ. « De l’imitation de Jésus », c’est le titre d’un petit livre d’il y a plusieurs siècles. Attribué à un certain Thomas d’à Kempis. Ce fut à l’époque un succès de librairies. Pendant longtemps ce livre était le plus édité après la Bible. 


C’est Paul dans la deuxième lecture qui nous met sur cette piste d’imitation. Et il n’y va pas par quatre chemins. Il se donne lui-même pour exemple pour savoir comment imiter le Christ. Et si Paul le dit ce qu’il en est convaincu. Et sa conviction n’est pas un effet d’imagination sortie d’un esprit perturbé qui serait atteint de syndrome de mégalomanie affabulatrice. 


Paul sait de quoi il parle.  Mais Paul c’est si loin, en quoi cela nous concerne-il ? Si sa conviction est si profonde, c’est qu’il vit dans une intimité avec le Christ qu’il imite. Et il l’imite dans sa vie et jusque dans sa mort. 


Quelles sont nos personnages de références ceux que nous avons suivis ou avons envie de suivre. Jésus-Christ  en ferait-il partie ?  Si c’est non, pourquoi ? Et si c’est oui pourquoi aussi ? 


Faut-il passer par Paul (imitez-moi) pour imiter le Christ ? Par-delà le rapport de référence, Paul veut ouvrir ses lecteurs  à la totalité de la vie chrétienne et donc missionnaire. C’est en fonction de l’objectif final que l’on comprend tout le reste, tout le reste doit y être subordonné. Et l’objectif final c’est la Gloire de Dieu.  


Donc imiter Paul c’est sûrement ne pas perdre de vue l’objectif, la gloire de Dieu. Tout doit y être engagé : boire manger, dormir, se reposer, apprendre (la vérité) désapprendre (les illusions) construire, détruire, placer, replacer… TOUT ! 


Tout doit être engagé pour rendre gloire à Dieu. C’est aussi vrai dans l’attitude vis-à-vis des Juifs que des païens ainsi que des membres de l’Eglise (de Dieu). Mais cela suppose pouvoir s’adapter à tout le monde. S’adapter sans jamais perdre de vue l’objectif. 


C’est d’un tel objectif qu’il s’agit dans la fondation d’un couple chrétien par le sacrement. Il est fait en vue de fonder une famille. Est-ce que vous avez déjà envisagé, imaginé que votre couple et famille dans sa fondation et dans sa destinée va reposer sur le Christ et son amour ? Si oui, l’imitation de Jésus-Christ deviendra votre référence. 


Certes, lui va se présenter sous différents aspects, comme ami, guide, maître et surtout comme sauveur. Sauveur de quoi ? De votre amour et de votre engagement consenti ! Comment cela ? Nous sommes suffisamment grands pour savoir comment sauver notre amour. Évidemment, prenez votre responsabilité, elle vous échoie. 


Mais, si en plus vous le faites avec le Christ, normalement vous avez une longueur d’avance sur le cours de choses.  Vous serez capable de détecter des petites tâches (difficulté, incohérence…) à peine visibles à l’œil nu. Mais perceptibles aux yeux de la foi. Pour cela il faut chausser les lunettes de la foi. C’est ce  que Dieu souhaite à tous. Et nous en reparlerons sans doute à l’occasion de votre accompagnement.  Amen