2018/05/13 - Homélie - Célébration de professions de foi

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Introduction  générale : 

Soyez tous les bienvenues, vous qui entourez ces jeunes et partagez la même foi chrétienne, vous qui partagez la même aspiration spirituelle, vous qui partagez la même aspiration humaine de voir l’être humain grandir) partir du meilleur de lui-même. 

Jubilez, criez de joie, 

C’est par ce chant que nous venons d’ouvrir cette belle célébration de professions de foi. La messe d'aujourd’hui est une fête particulière. C’est une fête à laquelle nous sommes tous conviés. 

Fête au cours de laquelle Dieu nous invite à ressentir les effets de sa présence bienveillante. Mais une telle invitation pour être accueillie suppose de s’ouvrir à quelqu'un de plus grand que soi. Et de le désirer au plus profond de nous même. Le désirer en toute confiance, par un acte de foi. 

Si nous sommes prêts, nous pouvons entrer de plein pieds dans la messe en nous laissant renouveler par les effets de notre propre baptême. Toute cette messe est marquée par la réactivation des effets du baptême. 

Vous y êtes préparés de façon ultime par la retraite de hier. Ceux qui sont aujourd'hui autour de vous, avec vous, pour vous, sont là pour être heureux témoin de votre croissance dans la foi. 


Intro à la première lecture

Choix de Matthias : prototype de la manière de vivre en communauté. 


Homélie :

1° Nous venons d’entendre toute une série d’extraits de la Bible. Aujourd'hui surtout du Nouveau Testament. Mais aussi le psaume (102) qui tout entier est une action de grâce, une expression de la joie d’être croyant : « Bénis le Seigneur au mon âme ». C’est aussi un rappel à avoir une bonne mémoire au sujet de ces bienfaits de Dieu dans nos vies : «n’oublie aucun de ces bienfaits »  Et pour ne pas les oublier, nous réactivons le bon souvenir de notre baptême. 

La remise de croix avant le chant et la procession de la procession nous rappelait l’entrée dans la communauté chrétienne. Par et dans ce signe de Croix reçu et fait sur nous même, nous nous nous rappelons jusqu’où va l’amour de Dieu pour nous. Il va à l’infini de son pardon et de sa fidélité rappelée chaque fois que nécessaire. 

L’aspersion, comme geste de l’accueil du pardon de Dieu nous a rappelé la puissance du geste de l’eau le jour de notre baptême.  Lavés, bien plus, régénérés dans l’Esprit de Dieu, nous sommes désormais promis à une vie nouvelle. Et le vêtement blanc le signifie. 

Dans quelque instant vous allez dire avec vos mots, comment vous accueillez la foi chrétienne, la foi de l’Eglise. Puis nous allons dire ensemble avec vous, la foi de l’Eglise, telle que celle-ci est formulée dans le Crédo. 

2° Vous arrivez à l’âge ou les décisions importantes pour votre vie seront à prendre. S’orienter dans la vie, c’est prendre une bonne direction. Comment la trouver ? Quand je me sers d’un GPS, parfois celui-ci tourne en rond, semble lui-même perdu. Tellement il y a de parasitages qui troublent la bonne lecture. C’est pareil avec les instruments dont nous disposons pour nous orienter dans notre vie. 

L’adolescence c’est la période où de telles décisions sont à prendre. Mais l’adolescence qui est une invention sociale de la société moderne (autrefois les enfants, s’ils y allaient, ils quittaient l’école plus tôt pour travailler et fonder famille) peut se prolonger au-delà du raisonnable. Juste un exemple parmi tant d’autres. Celui qui touche à la question de la foi. Croire ou ne pas croire et si oui comment y croire.  

Nous en avons parlé dans certains groupes lors de la retraite de hier. Quelqu’un disait, la résurrection de la chair je n’y crois pas. Alors que quelqu’un d’autre disait je crois en tout ce que la Bible et l’Eglise dit de croire. Au moins de deux côté  cela méritait d’être clairement énoncé. 

3° Regardons de prêt : La personne qui disait qu’il était impossible que les morts ressuscitent, disait vrai dans son raisonnement. Son imaginaire ne pouvait pas admettre autre chose que ce que le logiciel naturellement développé pouvait lui fournir comme conclusion. Les morts ne ressuscitent pas, c’est logique et c’est croyable. Prétendre l’inverse, c’est purement, incroyable. C’est alors que j’ai essayait de dire que le propre de la foi chrétienne enracinée dans la foi du peuple juif, c’est de croire aux vérités incroyable. Il y en a deux essentielles, celle sur la résurrection et celle sur le pardon gratuit, par pur amour, comme Dieu seul peut le faire de l’ennemi, et donc l’interdit absolu de vengeance. Mais la différence entre croire que et croit en est fondamental. Je crois que ceci ou cela est possible, qu’il fera beau demain que j’ai quelque choses de passer l’année  en quatrième, etc. Alors croire en la résurrection c’est avant tout faire confiance aux témoins qui nous en raconté ce qu’ils avaient vu de leur propres yeux de chair et ce qu’ils sont compris de leur yeux de la foi. 

J’ai donc proposé de prononcer ces paroles dans le crédo avec les autres. Et voir l’effet ce que cela fera, peut-être que la grâce de Dieu l’ouvrira à la compréhension de cette vérité de la foi chrétienne. Peut-être pas, car  avec dieu c’est rarement selon notre volonté, mais selon la sienne. Donc humilité d’abord et en tout. Mais déjà dire les mots qui portent un sens que je ne comprends pas, ou avec lesquels mon imaginaire (à cause du logiciel qui y est intégré)  n’est pas d’accord, c’est dire à Dieu le désir de dépasser cet obstacle. Et pourquoi chercher à dépasser de cette façon l’obstacle ? Et si le doute tenaillait, peut-être tout cela n’est pas vrai, la preuve, pour es uns c’est vrai, mais pour tant d’autre pas. Alors comment choisir et est-ce que je saurai un jour. 

 

4° Et là, je reviens à la question de doute. Combien de fois j’entends dire que croire doit s’accompagner du toute. Arrêtons-nous quelques instants. Prenons l’exemple d’un couple qui s’aime, ils se sont choisis. Si ils ont donné  leur vie l’un à l’autre, c’est dans la situation de confiance à 100%. Sinon ce ne serait pas un vrai couple, au sens chrétien du terme tout au moins qui implique fidélité et indissolubilité.  

Quand il sera plus grand il choisira, ce qui veut dire que pour nous ce n’est pas très important, ce qui est le plus important ce qu’il fasse comme il entend. Donc à quoi sert l’éducation ?  À orienter et non pas à désorienter. Il y a déjà tant de source de parasitage de la boussole qui s’affole et indique tout et n’importa quoi. Va-t-on encore ajouter du point de vie chrétienne ? Si oui c’est parce que la foi des adultes que nous sommes n’est pas aboutie, elle n’est pas une confiance. Elle n’est pas un acte de l’abandon en Dieu, elle n’est qu’une recherche raisonnable d’un équilibre à trouver dans la vie entre les différentes forces. 

5° Est-ce que Abraham a douté, est-ce que Jésus a douté, jamais, relisez la bible, Abraham et Moise ces sont posés pleines questions pour savoir comme répondre à l’appel, mais pas sur l’appel lui-même, même mère Thérèse de Calcutta, dans ses nuits d’absence de sentiment de la présence de Dieu elle doutait de sa capacité à répondre à l’appel de dieu dans cette situation. 

Est-ce Pierre a douté, il a flanché, pauvre mort de trouille, non je ne le connais pas, et pleura amèrement. Est-ce que l’Eglise quand elle affirme dans le crédo elle doute un instant sur la vérité qu’elle avait reçue ? Jamais, elle peut et doit douter de savoir comment y être croire dans l’annonce et fidèle dans la vie de ses membres. 

6° C’est que Jésus demande dans sa prière dans l’Evangile adressé au Père ; je ne te demande pas que tu les retire du monde amis que tu les préserve du mauvais. Eh, oui, le mauvais est aussi dans cette intégration du doute dans la foi, ce qui veut dire que nous obéissons au Mauvais, au malin qui distille à sa façon  le soupçon. Et tout est déjà infecté.

Jésus prie pour que nous soyons unis entre nous, à cause de notre relation intime avec lui.  Comme il l’est avec son père et l’Esprit. L’intimité avec lui est le seul moyen de passer du raisonnable dans la foi à l’acte de foi qui suppose un saut dans la confiance. En d’autres termes utilisons la raison dite scientifique à bon escient, là où elle doit être appliqué, mai n’en faisons pas un fourre-tout inefficace, voire dangereux risquant de nous enfermer dedans. 

7° S’il est tout à fait légitime à l’âge adolescent, celui de la construction d’une orientation, n’est pas être sûr de bon choix, en revanche,  en tant que adultes qui leurs indiquons le bon chemin, nous ne pouvons agir qu’en adultes. A savoir en tant que ceux qui savent l’essentiel (sinon il y a des cours de rattrapages en soirée ou en weekends)  ceux qui sont sûrs de certains choses. Et nous demandons pardon pour cela aux jeunes dont nous avons la responsabilité. 

Mais aujourd'hui c’est une fête de la foi retrouvée, raffermie, sans aucun doute le beau cadeau du ciel que nous avons envie de partager autour de nous. Amen.