2019/10/06 - Homélie - 27e dim. ord.

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Nous sommes tous éprouvés dans notre foi.


Comme pouvait l’être le prophète Habacuc de l’époque du désastre de l’exil, déportation, destruction. 

Comme Timothée dans la deuxième lecture qui était un missionnaire itinérant avec ou à la suite de Paul. 

Comme les disciples dans l’Évangile qui font une demande concernant leur foi. Malgré leur désir d’être dans la foi,  leur foi est éprouvée.


Nous avons le désir de croire. Nous l’avons depuis notre baptême, ou même sans avoir reçu ce don dans le sacrement ou en vue de recevoir le baptême. Mais notre foi est éprouvée dans les difficultés. Et les difficultés peuvent être nombreuses.


Habacuc est submergé par le mal qui l’entoure, sûrement parce qu’il a développé une grande sensibilité à tout ce qui contredit le salut. La réponse du Seigneur est simple. Il faut tenir le cap pour avancer. Pour cela il lui demande d’écrire un projet de vie, à partir d’une vision. 


N’est-ce pas aussi notre question?  Où est-il ce Dieu, alors qu’autour pillage et violence, disputes et discordes se déchaînent. C’est surtout dans des situations aussi délicates qu’il nous faut être attachés à l’espérance et écrire dans notre tête tout au moins un projet de notre vie.


Et Timothée dans la deuxième lecture est pris par une sorte d’érosion de sa foi. Paul le réconforte, en lui demandant de raviver la foi, ce don gratuit de Dieu qui est déjà en lui. N’est-ce pas aussi le mal de notre époque. 


C’est si facile de se décourager. On dit que la jeune génération manque d’espérance, car pour beaucoup l’espoir d’une vie désirée est quasiment nul. Il suffit de regarder ce qui se passe ici et maintenant à Hong Kong. 


Les apôtres demandent à Jésus qu’il augmente leur foi (de leur faire augmenter la foi,) que l’on peut aussi traduire par obtenir la  certitude de la connaissance. Les disciples sentaient bien qu’il leur manquait quelque chose. La certitude de la foi contre les doutes peut-être même maladifs. 


Quelles sont leurs motivations profondes pour demander cela? Sont-ils satisfaits de la réponse de Jésus: si vous aviez la foi gros comme une graine de moutarde…. 


Se voient-ils (à) faire obéir les arbres? C’est contraire à la nature, un arbre est pour être enraciné quelque part. Jésus leur fait comprendre qu’il est le maître de la nature, comme il est le maître du sabbat.


Ceux qui reçoivent de lui l’enseignement, reçoivent aussi ses propres pouvoirs. Pouvoir d’aimer en son nom. Et ceci peut conduire à faire chavirer la loi naturelle qui normalement dicte le réflexe de survie. 


Or, par amour, fort d’un tel pouvoir, on est capable de tenir le cap de Dieu. Plusieurs saints reconnus comme tels par l’Eglise ou pas en témoignent.L’exemple de Maximilien Kolbe est pour moi le plus éclairant.  


Notre foi est facile sur un terrain facile de notre vie. Mais les terrains des difficultés exigent une foi plus profonde,  fondée davantage sur la confiance. Et cela suppose persévérance. Et les difficultés sont le lot de tous et de chacun. Est-ce que je crois que Dieu est capable de me faire traverser ces difficultés.  


La foi est donc comme une graine qui germe et devient une belle plante. Un arbre capable d’abriter les oiseaux du ciel. C’est une force vitale, spirituelle. Une graine germe si elle est dans la glèbe de Dieu. Cultivons donc le jardin de notre foi.  


Nous pouvons nous sentir découragés, partagés, incompris, révoltés contre tous et Dieu y compris. C’est dans ces moments que le désir d’être dans la foi devient un cri de cœur salutaire. 


Et en toutes circonstances comme dit le psaume: Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut. Amen