2019/12/15 - Homélie - 3e dim. de l'Avent

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Intro


Le troisième Dimanche de l'Avent, c'est le dimanche de la joie, Gaudete, réjouissez vous car le Seigneur vient. Nous sommes dans la joie pour une telle bonne nouvelle. Mais nous sommes aussi dans la joie parce qu'une telle bonne nouvelle nous transforme, change radicalement. Nous sommes dans la joie, à cause de notre désir d'être de nouveau dans l'amitié avec Dieu et nos proches. Dimanche dernier nous étions au désert pour entendre l'appel à la conversion. Aujourd'hui nous y sommes encore, mais avec le cœur plein de cette joie. Après l'homélie nous aurons la possibilité de concrétiser une telle joie dans le sacrement de la réconciliation. 


Homélie


Désert, courage, patience et endurance. Et jour par dessus tout. Quatre  mots clefs des lectures d'aujourd'hui. Ils nous permettent de comprendre l’objectif de la foi chrétienne: accueillir le cadeau de la vie offert par Dieu pour l’éternité. Cela nous transforme et met notre cœur, notre âme, notre corps en joie.


Le temps de l’Avent c’est le temps d’attente joyeuse pour accueillir ce cadeau. Il y a un seul moyen pour l’accueillir, c’est  la conversion. Chacun de ces quatre mots la situe, la décrit à sa façon et en dit quelque chose de particulier.


Désert d’abord. Il y a deux manières de l’aborder. La première, c’est comme dans la première lecture,  celui de la sécheresse, du manque d’eau,  de la fragilité de la vie qui frôle parfois la survie. Ce désert est à quitter, à chasser. Il est à transformer en terre fertile riche de la vie. 


La deuxième manière d’aborder le désert, c’est comme dans l’évangile. Jésus y parle de Jean-Baptiste qui était au désert pour y vivre simplement en s’adonnant à la prière et à la recherche de la présence de Dieu dans sa vie. Ce désert là est nécessaire pour qui  veut chercher le sens de la vie en vérité. 


Aller au désert c’est prendre du temps pour soi, comme nous ce soir. Prendre du temps pour nous même, à quelques jours des fêtes de Noël marquées par les retrouvailles familiales et  entre amis. Ce désert nous permet de nous y retrouver, nous y retrouver en Dieu qui veille sur nous. C’est le temps de l’action spirituelle, d’une démarche de pardon pour être en vérité. 


Pour aller au désert il faut du courage. Courage de la décision d’abord, car cela ne va pas de soi. Après tout pourquoi y aller? Quelle est la motivation pour aller au désert? 


Si c’est pour s’entourer d’autant de bruits que d’habitude, en effet, ce n’est pas la peine. C’est pour nous retrouver en vérité. Certes, mais  sommes-nous persuadés que c’est vraiment nécessaire? 


Pour la plupart du temps, inconsciemment nous attendons que des circonstances inévitables nous y poussent. Si ces sont  les bonnes circonstances, c’est plus facile, comme par exemple fonder une famille, naissance des enfants. Mais cela peut être déclenché par un coup dur, un problème au travail, de santé, voire carrément  un drame qui nous touche de près. 


Combien de temps faut-il passer au désert? Le temps nécessaire.  Jean-Baptiste y  a passé plusieurs années. Jésus lui-même a passé quarante jours.  Moi, une fois j’ai passé 8 jours. C’était du trekking à thème spirituel. Trekking sur les traces de Charles de Foucauld en Afrique du nord. Juste avant que la zone ne soit fermée aux baroudeurs comme moi. Nous sommes invités ce soir à y passer une partie du temps de la messe. 


Quand on est déjà  au désert avec courage, il reste à faire activer la patience: patience devant notre faiblesse surement constatée dans un tel désert. Patience de Dieu en somme de qui nous apprenons comment être dans une attente heureuse. 


Attendre le pardon de Dieu qui est déjà  virtuellement donné, car Dieu ne retient pas nos fautes. Il faut seulement pouvoir l’accueillir dans nos vies, notre corps, notre esprit, mais dans notre âme d’abord. AMEN