2020/05/24 - Homélie - 6e dim. de Pâques

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Dieu tourne le malheur en opportunité missionnaire. 


C’est l’expérience que nous faisons dans notre vie de croyants. C'était ainsi dès les origines.  Les premiers disciples étaient persécutés à Jérusalem, c’est pourquoi ils partirent se disperser dans la région. Philippe, l’un de Sept diacres  institués pour être au service de la parole de Dieu au travers la vie concrète (cf. la lecture de dimanche dernier), s’en va en Samarie pour y trouver refuge. Mais cela ne l’empêche pas d'être missionnaire en toutes circonstances, comme Pierre, Paul et tant d’autres. 


Dans cette période de pandémie sont nombreux les témoignages de vraies conversions. Celles où on est retournée comme une crêpe. Par exemple bouleversant fut ce témoignage d’un médecin italien qui s’est converti à l'hôpital au chevet des mourants. 


Lui-même, il était bouleversé par l'attitude d’un patient, un homme assez âgé qui très paisiblement abordait la mort imminente. Son secret était la foi, cet homme est mort la bible dans la main. Le médecin en question et son collègue, se sont alors mis à prier en constatant qu’ils étaient devenus croyants de façon instantanée.  Alors qu’ils avaient l’habitude de se moquer de la religiosité de leur parents respectifs et de leur croyances, en les considérant comme des arriérés. 


Dieu tourne le malheur en opportunité missionnaire.  Ce fut aussi le cas du fondateur de ma congrégation saint Vincent Pallotti qui pendant la peste à Rome a fondé plusieurs congrégations religieuses nées dans le besoin d’organiser la vies de nombreux orphelins etc. Le frère du pape Jean-Paul II est mort comme jeune médecin lors de l’épidémie en contribuant de la sorte au renforcement de la foi du jeune Karol. 


Dieu tourne le malheur en opportunité missionnaire. Lors de la pandémie en cours nous avons aussi appris à approfondir la foi pour beaucoup d’entre nous en nous tournant davantage vers la prière. Et dans l'organisation de la vie pastorale il fallait trouver de nouvelles voies pour rester en contact les uns avec les autres, et être ainsi missionnaires. 


Quand Philippe est parti en Samarie,et fait ce travail missionnaire, Pierre et Jean sont venus alors de Jérusalem pour signifier l’unité de la foi déjà présente dans les différentes communautés. La multiplications du nombre de communautés à cause des persécutions n’était pas synonyme de la divisions en plusieurs églises désunies, voir hostiles les unes à l’égards des autres, comme c’est souvent devenu depuis. 


Les disciples ont réussis à être agents d’unité. Étaient-ils plus à l’écoute de l’Esprit saint, probablement, étaient ils plus humbles, pas exclu non plus. Sûrement ils étaient dans la confiance en Dieu et dociles à sa grâce. 


Dieu se révèle dans nos vie de façon progressive.  Souvent dans notre vie nous refaisons un chemin semblable à celui fait par les membres du peuple de Dieu dans l’ancien et le nouveau testament. L’ancien testament  montre Dieu le Père très clairement, mais  le Fils confusément. Le nouveau, révèle le Fils et permet d'apercevoir l’Esprit Saint. 


Depuis, dans le temps de l’Eglise, l’Esprit saint est parmi nous. De façon progressive et souvent à travers des situations éprouvantes, il nous donne la claire vision  de lui-même et de sa place. Il nous permet de discerner le bien et nous éloigner du mal, pour réaliser la volonté de Dieu en toutes circonstances.  


Dans notre vie personnelle nous sommes amenés à faire ce chemin qui permet de découvrir dans un ordre ou un autre, la totalité de l'amour de Dieu pour nous. 


Dieu tourne le malheur en opportunité missionnaire et il le fait de façon progressive en dessillant peu à peu les yeux de notre foi. Pour qu'enfin nous puissions voir de quel amour nous sommes aimés et où cela nous conduit. Amen