2020/06/01 - Homélie - Pentecôte

Imprimer

Encore orphelins de messe publique, mais pas pour bien longtemps. Dès la semaine prochaine nous aurons la possibilité de nous retrouver à la Chapelle samedi  soir. En attendant nous continuons dans le style élaboré pour cette période de confinement. Donc une homélie comme un supplément à l’enregistrement des commentaires bibliques des lectures de ce dimanche disponible sur le Whatsapp de la communauté catholique francophone de Hong Kong, entre autres.


Les disciples reçoivent l’Esprit Saint. Pour s’y préparer ils vivent une sorte de quarantaine qui ne dure que neuf jours. Il le font dans l’attitude de prière confiants en l’avenir avec Dieu. C'était une toute première neuvaine de l’ère chrétienne, déjà connue dans le judaïsme. Et depuis de génération en génération jusqu'à nous cette préparation se fait de façon plus ou moins semblable. Les plus concernés sont ceux qui se préparent à la confirmation. 


Entourons les de notre prière et de notre bienveillance chrétienne pour les soutenir dans leur démarche. Ils vont découvrir, comme nous l’avons déjà fait, ce qu’est la force de l’Esprit dans la mission. Et si nous l’avons pas découvert, tout en ayant reçu le sacrement ou pas, c’est une occasion pour nous tous de nous  poser cette question: Qu'est-ce que cela change? 


Sans répondre directement à cette question les lectures nous introduisent dans la compréhension générale de ce qui est l’Esprit Saint et de sa place dans la vie chrétienne. Partons d’un seul constat qui se fait comprendre à partir de la foi: l’Eglise et donc chacun de nous nous ne vivons que dans et de l’Esprit Saint. Le reste  qui n’est pas de lui n’est pas non plus de la foi. Le rôle de l’Eglise, sa mission c’est d’être facteur de réconciliation avec Dieu et entre nous, toute l’humanité entre ses membres. Elle l'exerce de la façon la plus profonde au travers du sacrement de réconciliation. Mais la question, aujourd’hui comme à l'époque de Jésus est aussi soulevée.


Qui peut pardonner, sinon Dieu seul. Certes, c’est dans ce sens que le don de l’Esprit Saint pour agir efficacement est nécessaire. Ce don a été confié à toute l'Eglise et s'exerce en particulier pour ce qui est du sacrement aux ministres ordonnés au titre de l’appartenance au sacerdoce du Christ grand prêtre. La légitimité de l’Eglise à pardonner est enracinée dans ce don, par lequel nous sommes tous concernés. Ce ministère de pardon s’exerce par le pouvoir de l’Esprit Saint et au nom de l’amour de la Trinité divine. 


L'Eglise vit dans et de l’Esprit Saint qui en est son âme. C’est l’âme du corps  du Christ que nous formons  qui nous permet de tendre vers l’unité intérieure et en rayonner autour. C’est l'Esprit Saint qui unifie le corps du Christ avec sa tête qu’est le Christ lui-même. La vie de l’Eglise en dépend totalement et sans cela ne serait que la grotesque caricature d’une institution religieuse désuète et dépourvue de toute utilité terrestre et sociale. A quelle Église je veux appartenir et comment je la reçois comme animée de l’intérieur par l'Esprit Saint? Comment me soutient-il dans ma vie quotidienne et dans mes responsabilités?


Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. Et qu’il rafraîchisse la mienne, celle de ma foi, celle de mon âme et celle de mon corps  qui se trouveront    encore plus embellis. Amen.