2020/09/06 - Homélie - De la charité fraternelle dans la fraternité charitable

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Les lectures d’aujourd’hui mettent en lumière la responsabilité des uns à l’égard des autres à l'intérieur de la communauté d’Eglise. Pierre au nom de nous tous a reçu les clefs du Royaume à faire activer dans l’Eglise. La sainteté de Dieu se communique déjà par la grâce de l’œuvre de salut du Christ à son corps qu’est l’Eglise. Au point que les portes de l’enfer ne pourront l’engloutir. Une telle garantie ne dispense pas d’une vigilance à exercer dans la vie de l’Eglise. 


Notre expérience nous fait comprendre qu’il nous est plus facile de suivre le péché que la vertu, que nous sommes plus facilement influençables par le mal que par le bien.

L’évangile d’aujourd’hui nous donne quatre étapes dans lesquelles s’exercent la vigilance.

1° en tête à tête, dans une intimité de la rencontre en toute discrétion et en confiance mutuelle. On peut espérer que c’est l’immense majorité des situations, car du coup tout est résolu et on n’a pas besoin d’aller vers d’autres étapes. C’est aussi d’une certaine manière le cas de la confession sacramentelle, puisque depuis la fin de la chrétienté antique cette forme de pardon de péché s’était imposé dans l’Eglise. 

2. en présence d’un témoin, toujours avec la même délicatesse empreinte de bienveillance et dans la discrétion d’une intimité partagée.

3. le recours à l'information publique est un acte extrêmement grave de conséquence et ne doit jamais être pris à la légère. Il ne peut se faire qu’à la suite d’un long et spirituellement minutieux discernement. 

4. La décision d’exclure de la communauté est un acte encore plus grave. Le pape François demande à ne jamais exclure, serait-il en contradiction avec Paul. Paul qui demande à exclure, alors que Jésus était ami des publicains et de pécheurs? Le raisonnement taillé à la serpe pourrait s'arrêter là dans ses conclusions. Evidemment c’est bien plus complexe et simple à la fois. Complexe car cela demande un examen minutieux ce qui prend du temps, et simple car Jésus ne se contredit pas quand il est l’ami des publicains et de pêcheurs et en même temps s’oppose au mal d’où qu’il vienne.  


Comment faire alors quand quelqu'un s’obstine à refuser la vérité? Prêcher patiemment la Bonne nouvelle, disent les uns, alors que d’autres vont chercher à susciter en lui la honte devant l’abomination de son péché. Dans les deux cas, il s’agit de conduire le pêcheur à la conversion.


Mais en quoi cela nous regarde? En avertissant l’autre, nous sauvons notre vie. Nous détenons la clé du Royaume, si ne pouvons pas faire autrement, il y a  la prière. Prier pour la conversion des pécheurs c’est  une des œuvres  spirituelles de miséricorde, tout comme celle de les avertir. Amen.