2009/02/12 - Homélie - Funérailles de Bernard

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Bernard a livré un combat acharné.

Nous sommes tellement liés les uns aux autres,
Que sans eux nous ne pourrions pas naître, ni vivre, ni même mourir.

Bernard en était un exemple d'exception.

Nous sommes tellement liés les uns aux autres
Qu'il nous faut des liens d'amour pour pouvoir  rompre avec la vie sur  terre.
Afin que cette vie-ci n'y soit plus dans sa quotidienne minutie.

Tant que les liens d'amour  ne sont pas reconstitués en totalité
Il nous est impossible de partir librement ! C'est la loi de la gravité de l'Amour.
Et qui a le droit de nous en priver ?  personne, ni dans notre vie, ni dans notre mort.

Bernard a livré un combat acharné.

Comment ses liens peuvent-ils donc l'être ? Comment reconstituer ces liens d'amour ?

Par les impulsions des pardons provenant des tréfonds de la terre en écho des tréfonds des cieux remués aux entrailles et qui parcourent toutes les liaisons entre les uns et les autres.
Et en les parcourant, ces impulsions réparent les liaisons pour en faire des liens indélébiles d'un amour que plus rien ne pourra faire chavirer et qui ne se trompe pas sur sa destinée. Amour qui ne se dérobe pas  à la souffrance - son contraire - qui lui est en même temps si victorieusement semblable.

Une fois tous ses liens réparés, la vie de celui qui s'en va est préparée.
Préparée à partir et dans un au-delà, vu d'ici,  prêt à s'accomplir.

Bernard a livré un combat acharné.

Et aujourd'hui nous entendons dans nos corps sa rage de vivre.
Sa rage de vivre et notre incapacité à le suivre
Car tout en étant si liés les uns aux autres
C'est dans ce relâchement que la totalité de sa vie, à lui, Bernard - accomplie par la mort -nous est imposée.
C'est dans ce relâchement imposé que  nous nous trouvons bien seuls pour le vivre.

Bernard a livré un combat acharné.

A notre tour, dépêchons-nous de réparer les liens qui n'attendent que nous faire vivre !
Et si ce rêve devenait une réalité qui s'en plaindrait ?
Certainement pas celui qui, jusqu'à la rage, a envie de vivre.
Ces paroles d'espérance, qui pourra, qui voudra, qui osera  - dans la tranquillité de son âme sans trouble au visage -  les suivre ?
Personne, sans confiance partagée, personne sans être à son tour mal mené.   

                                                  *

Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure. Comment ne pas la trouver dès maintenant puisque nous sommes déjà  dans une maison remplie du désir de si bien vivre ? !