2010/08/15 - Homélie - Assomption

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Dieu fait pour tous ce qu'il a fait pour Marie :

 

Telle est le sens de la fête d'aujourd'hui, la fête de l'Assomption ; Marie après une vie que l'on connaît est montée au ciel. Cette montée  avec son corps est bien évidemment une preuve de la foi de l'Eglise en la résurrection.  Marie conçue sans péché  et toute sa vie durant en en étant exempte ne pouvait terminer son parcours terrestre que de cette façon-là.  Lier la mort et la corruption corporelle (comme dit st Paul)  à la présence du péché, c'est tout simplement affirmer dans la foi le lien entre le monde matériel et le monde spirituel. C'est dire qu'il n'y a pas seulement de séparation ente les deux, mais qui de plus est une osmose au point de faire influencer l'un par l'autre et ceci de façon très forte jusqu'à en engager le pronostique vital.  Le corps et l'esprit sont indissociables. Trois cas de figures que nous connaissons, celui de Jésus lui-même, de  Marie et de chacun d'entre nous chrétiens peuvent nous éclairer là dessus. .     

 

Marie de ce point de vue-là est en situation charnière entre Jésus et nous.

 

Jésus pleinement Dieu et pleinement Homme est l'icône de la vie de Dieu, il reflète dans sa vie corporelle la vie de Dieu qui est en lui, ce qu'il a montré à la Transfiguration, la fête qui  précède d'une bonne semaine celle de l'Assomption, puisqu'elle a lieu le 6 août.
Marie est l'icône de la vie avec Dieu, car cette vie de Dieu elle l'accueille dans sa propre vie à tout instant de son existence, elle l'accueille dans l'acte de foi qu'elle fait. Contrairement à Jésus qui, d'une certaine façon comme Marie tout en faisant  confiance absolue à son Père et ainsi faisant un acte de foi, cependant ne  le fait  en tant que  Dieu lui-même, Fils de Dieu qui s'adresse à son Père.
Et tous les autres, les saints, ils sont l'icône de la vie avec Dieu, comme Marie, mais dans le corps qui  contrairement au sien et celui  de Jésus, n'est pas exempt du péché.

 

La difficulté du combat dans les trois reste cependant toujours la même :  Jésus étant  pleinement homme tout comme Marie et chacun d'entre nous et  donc rien n'est épargné ni à Jésus ni à Marie de ce qui fait le lot de la condition humaine de tout chrétien. La différence ce que, dans le cas de Marie, en tant que l'icône de la vie avec Dieu et, dans le cas de Jésus, en tant que l'icône de la vie de Dieu lui-même, ils les sont  dans la totalité de leur vie, à tout moment de leur existence, même aux moment de pires tentations pour Jésus et des souffrances    pour les deux.

 

Or, les chrétiens tentent à être cette icône  dans la mesure où ils  arrivent à accueillir  la grâce de Dieu qui leur est toujours donnée et moyennent  quoi ils deviennent une telle icône de plus en plus lisible.

  

La  fête de l'Assomption  est une grande fête de la foi en la résurrection.
La première lecture qui relate la visitation de Marie chez sa cousine Elisabeth, nous fait comprendre que la foi est une question de rencontre. La foi naît  de la rencontre. Dans la Visitation la joie de dire la foi  la renforce chez les deux femmes qui se la disent et la fait naître chez les autres. A la parole de la salutation l'Enfant à tressailli et les deux enfants (Jean-Baptiste et Jésus) dans les ventres de leurs mères se communiquent cette joie.

 

Dieu fait pour tous ce qu'il a fait pour Marie.

 

 Je ressens le besoin de nommer quelques paroissiens récemment disparus et qui m'ont personnellement marqué en tant qu'icône de la vie avec Dieu : Françoise Huet, Mme Thiebault, Mr Labourasse, leur vie y compris dans la période qui précédaient leur décès étant marquée par un rayonnement fort de la foi en la résurrection. Et aujourd'hui leur témoignage soutient note espérance.

 

Que Marie qui a partagé avec Jésus son fils la condition d'être sans péché et avec nous et Jésus toute notre condition humaine, que par le témoignage de sa vie elle nous éclaire sur notre foi et les conditions nécessaires pour la garder ferme en nous et en rayonner, tout au moins de temps en temps tel un phare lointain pour la joie des autres.