2012/05/19 - Homélie

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I.

En ce  Septième dimanche de temps de Pâques,   nous nous trouvons entre l’Ascension du Christ et la venue de l’Esprit dans la Pentecôte. C’est surtout les actes des Apôtres  racontant l’épisode de l’élection de Mathias, le remplaçant de Judas, qui nous  place très exactement, dans cette période-là.

Aujourd’hui nous nous arrêtons donc entre le départ du Christ ressuscité et le don de l’Esprit. En effet cet Esprit va bientôt être envoyé sur les apôtres, sur l’Eglise naissante, communauté de disciples dont les membres  porteront désormais courageusement, la foi en la résurrection  du Christ et la leur. Mais pour l’heure ils n’en sont pas là, ils sont entre les deux et avec eux nous aussi s aujourd’hui.

Le calendrier liturgique constitue  en général - l’étape d’aujourd’hui en est une parfaite illustration -    une sorte de catéchèse pour nous guider dans l’approfondissement toujours plus grand de la foi, en nous permettant, à cette occasion de voir, où  en sommes-nous dans notre vie .

C’est au moyen de la parole de Dieu que nous pouvons le faire et en vivre.  Car la Parole de Dieu contenue dans les Ecritures n’est pas  un  document attestant d’un passé figé. Elle est  une initiation à la vie de Dieu et en Dieu. A ce titre elle est catéchèse en nous permettant de vérifier où nous en sommes-nous dans notre vie personnelle. Car de fait, Dieu est  une source de vie toujours renouvelée au moyen de la grâce de la foi. 

Mais pour bien comprendre cet épisode des Actes des Apôtres narrant le choix de Mathias, il nous faut regarder de près dans les deux autres textes bibliques que sont l’Evangile et la deuxième lecture.

 

 

II.

Jésus, dans ce grand discours qui précède la passion  prie pour  ceux  qui vont venir. Juda vient de partir quittant la table pour faire sa  besogne, trahir son maître. Pour le moment, Jésus prie donc en l’absence de Juda, mais certainement sans l’oublier.
Jésus sait combien d’autre Judas semblables à celui là vont mener leurs projets au lieu d’être dans l’attitude de docilité à l’égard de la volonté de Dieu le Père qui ne désire que le bien véritable de chacun.
Combien de trahisons  par les péchés de toutes sortes qui ne sont pas encore résorbé dans la Miséricorde  infinie de Dieu. 
Combien de récupérations idéologiques  et politiques, plus ou moins grandes et de toutes sortes, de  graves gauchissement  philosophiques et  affectifs, qui s’infiltrent dans les esprits de beaucoup, à l’intérieur de bien des communautés,  portant ainsi une atteinte grave à l’unité de ces communautés, unité  tant désirée par Jésus lui-même. 

Tout cela attend d’ être résorbé dans la miséricorde infinie de Dieu.

 

 


III.

Si Jésus prie avec tant d’insistance  en faveur de l’unité des ses disciples, c’est précisément en connaissance de cause. Lui, il sait ce qu’il y dans le coeur de l’homme, il sait combien ce coeur est fragile car vulnérable à l’égard  de tant de vents de doctrines (comme le prévient saint Paul dans la lettre aux Ephésiens).

Mais il sait  combien c’est difficile de dire le vrai ‘oui’, le vrai ‘amen’, dire oui, dire amen  réellement, profondément, inspiré par la foi de l’Eglise pour le salut de chacun et de tous. 

Il sait qu’avant tout nous avons besoin d sa prière. Sans méconnaître la grande, et décisive même pour notre vie de foi, valeur de notre prière, il est évident que sa prière est le fondement même de la nôtre, comme la prière de Jésus Le Notre Père que nous répétons après lui, nous sommes invités à prêter  très attentivement l’oreille à sa prière et en ressentant les  véritables vibrations de son désir,  en faire le nôtre.

Afin que nous puissions y parvenir, il nous a fait don de la Parole de
Dieu : ‘je leur ai fait le don de ta parole’ dit-il à son Père. Parole qui n’est pas une parole en l’air, mais qui est une Parole vivante, souffle de Vie, parole de vérité. Et son désire de  nous consacrer dans la vérité, n’est pas synonyme de nous conserver dans la vérité, comme en met des sardines en conserve en attendant  le moment propice pour l’ouvrir et s’en nourrir. 

 

 


IV.

En effet  l’apôtre, l’envoyé, n’est pas nostalgique d’un passé futur et encore moins d’un passé passé, il est nostalgique de l’Eternité. 

Et ça change tout ! Car cette nostalgie-là donne la bonne direction pour une vie pleine et épanouie, une vie comme Dieu le désire.     Consacrer dans la vérité veut donc  dire purement et simplement -  et toute la Bible va dans ce sens –  initier sans cesse par le souffle de l’Esprit, car la vie en apnée, n’est pas une vie très normale et une vie sans respiration prolongée finie par se perdre.   

C’est seulement en tant que tels, en tant que sans cesse initiés, que les disciples sont à leur place véritable, c’est-à-dire en prenant conscience que  ‘ils ne sont pas de ce monde’. Et c’est en tant que tels  qu’ils sont envoyés dans le monde.  Et  en principe, nous en faisons partie. 

Et nous pouvons être certains que ce Jésus veillera toujours sur nous, comme il nous l’a promis. 

‘Puisque Dieu  nous a tant aimés, nous devons  aussi nous aimer les uns les autres.’               

                                        Amen !