2012/09/09 - Homélie

attention open in a new window ImprimerE-mail

C’est la rentrée pour la plupart de  nous. Pour certains, comme moi,  c’est une rentrée nouvelle, toute nouvelle. Avec le décalage horaire à peine absorbé, j’essaie d’écouter, de comprendre, de retenir, de ne pas mélanger  ni les noms de personnes ni ceux de lieux, hiérarchiser les priorités. M’y retrouver, car beaucoup de choses sont nouvelles. Dans cet environnement tout nouveau mon attention est particulièrement sollicitée, elle est de mise, pour survivre, j’exagère à peine ! Mais pour réussir dans cela, il  me faut bien entendre, avec l’oreille attentive. En effet, il ne suffit pas d’écouter, faut–il encore entendre. Quel sacré chemin spirituel et quelle maîtrise  de soi dans une vie aussi agitée que la nôtre ! Excitante, certes, très intéressante à bien des égards, mais tout de même !? Quel sacré chemin spirituel  non pas pour survivre, mais pour vivre, bien vivre et in fine vivre bien !


Jésus dans l’Evangile d’aujourd’hui nous propose tout cela. Savoir entendre pour vivre bien, pas au sens moral, même si  ceci est évidemment à prendre en compte, mais au sens encore plus profond, au sens justement spirituel. Comment sommes-nous disposés  à écouter pour entendre ? Le chant bien connu nous le rappelle : ‘prête l’oreille de ton cœur’.   Avoir le coeur qui écoute ! Mais, faut-il des situations bien exceptionnelles pour être vraiment à l’écoute ? Est-ce possible tout le temps ? Certainement pas ! Ce n’est pas tous les jours que l’on prend de grandes décisions personnelles, en couple en famille ou même au travail, décisions qui engagent notre vie entièrement. Vous voyez bien comment cela  marche. Mais dans toutes ces situations, lorsque la décision importante s’impose, d’une manière ou d’une autre, ceci résulte d’une écoute passionnante, attentive, d’une écoute à l’intérieure de laquelle se fait entendre quelque chose  que vous n’ayez  jamais entendu, ni compris.


Dans le domaine de la foi, cette question de l’écoute véritable est, bien entendu, encore plus forte, puisqu’elle engage au nom de la Loi d’amour et donc de charité, telle que le Christ nous la montre dans toute sa propre vie. Une de plus grandes joies dans ma vie de prêtre était de voir à la messe un PDG s’assoire à côté d’une femme de ménage et, le moment venu,  se  donner l’un à l’autre le geste de la paix au nom du Christ qui a fait et continue à faire des choses admirables. Ce geste de paix que nous allons échanger  juste avant la communion  est aussi ce  moment particulier où le Christ ouvre nos oreilles pour entendre et délie notre  langue pour parler correctement : ‘Que la Paix du Christ soit toujours avec vous’.