2012/09/30 - Homélie - 26e dim. ord.

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I.  Le Messie se révèle par sa puissance !


Jean l’un de Douze, disait à Jésus : Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent


Que cette  seule citation  serve de point de départ pour le développement proposé.


Comment identifier la nature de la demande de Jean ? 
En identifiant la question ou plutôt  la personne qui est en cause : Quelqu’un qui  fait quoi ?
Qui chasse des mauvais esprits ! 
Mais avant même répondre à cette question, il faut s’en poser une autre :


Mauvais esprits, qui sont-ils ?


Les démons, les diviseurs, ceux qui se séparent de Dieu en mettant de la zizanie dans nos vies humaines. Zizanie mise à deux niveaux : vertical, entre nous et Dieu et horizontal, entre nous, les humains.  Le mal absolu,  dans l’opposition à la volonté de Dieu, Un esprit qui s’installe chez quelqu’un pour faire oeuvre maléfique de jeu d’influence en insinuant la bonne route lorsqu’il dit ‘que ma volonté soit faite’. Et ceci évidemment en opposition avec ce que Jésus nous a appris dans la prière du Notre Père : ‘Que ta volonté soit faite’


Qui peut chasser de tels mauvais esprits ?


La puissance spirituelle maléfique ne peut être enlevée que par une autre puissance spirituelle encore plus forte que celle-ci ! Cela semble logique. 


Alors qui est-ce cette puissance encore plus forte que l’autre ?


C’est là qu’il nous faut revenir au texte :
 ‘nous avons vu quelqu’un chasser  les mauvais esprits en ton nom’  Au nom de qui ? De Jésus que les Douze  suivaient en apprenant ce que voulait dire que d’être disciple ?  Certainement pas, puisque ce quelqu’un n’était pas de ceux-là.
En fait, cet autre, dont le comportement trouble Jean et les autres,  il agit au nom de Messie, pas au nom de Jésus qu’il ne connaissait pas puisqu’il ne le suivait pas.
Il agit au nom du Messie, Jean le dit ‘en ton nom’. Quel est donc  ce nom véritable que Jésus porte, sinon celui d’envoyé de Dieu, oint, (messie veut dire oint)  pour accomplir une mission unique. 


Jean et les autres disciples suivaient Jésus qui peu à peu se révélait comme Messie. Ils comprenaient cela au fur et à mesure qu’ils avançaient vers Jérusalem, le lieu où Jésus se révélerait comme messie, mais souffrant, prenant sur lui toutes les souffrances des hommes et du monde créé dans l’ensemble.
Cette autre qui chassait les mauvais esprits au  nom du Messie, ne savait pas que le Messie était là, juste à côté. Et pourtant son efficacité était prouvée. 



II. Comment comprendre cela pour nous aujourd’hui ?


Jusqu’où aller dans la reconnaissance d’une telle action ? Dans la première lecture nous avons probablement une clef pour avancer : Les deux hommes, Eldad et Médad,  prophétisaient dans le  camp, alors qu’ils ne faisaient pas partie de 70 anciens du peuple.
Moïse, répond au jeune homme choqué par ce qu’il vient de voir : ‘Ah, si le Seigneur pouvait  mettre son esprit  sur eux, pour faire de tout le peuple, le peuple de prophètes’. 


Prophétiser c’est parler au nom de Dieu, mais aussi agit au nom de Dieu. Qui peut le faire mieux que son propre fils Jésus-Christ ?  Et par lui, tous ceux qui lui appartiennent ; le désir de Dieu est là ! Moïse le dit sous forme d’un souhait ou plutôt d’une action possible dans le futur qui se réaliserait à la Pentecôte.       


Nous sommes ce peuple de prophètes, comme le rappellera le dernier Concile de Vatican II. Nous qui reconnaissons en Jésus ce Messie puissant et  que nous devons annoncer.


Mais peut-on aller plus loin, jusqu’à,  par exemple,  attribuer à la science moderne une telle filiation, lorsqu’elle accomplit des gestes qui sauvent.
Je pense évidemment à ce qui est arrivé à Antoine, lui ne pouvant pas être sauvé physiquement,  mais à partir des greffes de certains de ses organes d’autres vies l’ont été.
Evidemment, dans tout cela, il faut une dimension spirituelle pour parler du salut au sens biblique.
Mais que savons-nous du lien qu’il peut-y avoir entre le bon geste  technique  qui sauve la vie physique et la dimension spirituelle à l’intérieur de laquelle s’opère une action divinement inspirée et qui ouvre à la vie spirituelle, à la vie véritable ?



III. Chercher des signes


Et si Jean, tout comme le jeune homme de la première lecture -les deux sont jeunes !- identifie mal l’action de Jésus, en la limitant aux signes qu’il pourra seulement lui-même reconnaître, cela peut constituer pour nous un indice.
A savoir que l’Evangile d’aujourd’hui nous invite à chercher  des signes de la puissance du Messie au-delà de ce dont nous étions éventuellement habitués  à voir. 


Avec le refrain du psaume, nous pouvons alors prier : 
Ô Seigneur, notre Dieu, envoie ton Esprit sur ton Peuple’.