2013/12/29 - Homélie Sainte Famille

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Sainte famille-havre de Paix.


Que la paix du Christ  règne dans vos coeurs...,  soyez pleins d’action de grâce... en chantant des psaumes,  et des chants religieux avec la gratitude à Dieu dans vos coeurs (Col 3, 15-16)


Nous sommes presque à la fin de l’année civile, le temps du bilan s’impose. Mais nous sommes surtout  en début de l’année liturgique. Le temps de fondation s’impose aussi. Croisons donc les deux, le bilan et la fondation.


Le temps de Noël nous invite à être dans la joie de la naissance d’un enfant pas comme les autres. La joie de savoir  qu’il est né pour nous, lui, le Sauveur, l’Emmanuel, Dieu avec nous. ‘Si Dieu est avec nous qui est contre nous’, nous  rappelle saint Paul dans un autre texte. Voilà une bonne raison d’être dans la joie.  


Mais il y a  une autre raison pour être dans la joie. Celle qui est  en lien avec la fête de la sainte famille, toujours le premier dimanche qui suit  Noël. Jésus, cet enfant sans défense, comme tous les enfants,  avait une famille, certes,  un peu particuliére, différente  de celles des autres familles.


Mais,  ce fut une famille où l’amour  entre parents et enfant circulait  de la meilleure manière que ce soit. Pourquoi ? Parce que l’amour de Dieu y était au coeur même de la vie. Voilà les fondations de notre foi.


Hélas, tous les enfants n’ont pas de famille tout court ou n’ont pas de famille où un  amour humain circule sans encombre. Tous les enfants n’ont pas de famille où un tel amour déjà humainement bien mûr,  n’est cependant   pas alimenté par l’amour de Dieu. Le bilan est aussi là.


Nous commémorons la naissance de Jésus  dans la foi, alors que beaucoup s’y réfèrent pour des raisons liées au respect et à l’affection pour leurs enfants, pour tous les enfants. Nous le savons, dans cette  fête nous célébrons l’amour de Dieu qui est au centre de nos vies, qui est à remettre au centre de nos vies, et au centre de la vie de tous. Long et pas vraiment paisible chemin pour y parvenir.


Mais st Paul nous donne la clef. Nous pouvons entreprendre un tel chemin, parce que nous sommes sûrs d’y arriver. Evidemment avec la grâce de Dieu. 


En effet, nos fondations sont là !
« Que la paix du Christ règne dans vos coeurs. »


Combien de fois, dans notre vie, avons-nous déjà désiré une telle paix ?  Et c’est quoi au juste ? La paix du Christ, n’est pas la tranquillité de la vie, elle est le repos de l’âme en Dieu. Car c’est par le Christ, qui rejoint tout homme et qui nous communique sa paix, que nous pouvons nous sentir, au sens spirituel du terme, comme paisiblement unis aux autres. De temps en temps, souvent, tous les jours, jamais ?


Evidemment cette union n’est pas vraiment paisible en elle-même, puisque nous ressentons tellement des choses dans ce monde avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord dans le monde. Notre paix n’est pas  une absence de lien avec les autres, mais une manière de les assumer. Comment ? Par, le Christ lui-même.


Cet enfant qui vient de naître est le prince de la paix, comme nous l’avons entendu dans le passage d’Isaïe lu lors de la veille de Noël.  Et quand on regarde la situation dans le monde, le bilan de l’année sur ce point n’est sûrement pas très réjouissant. 


Alors comment ai-je favorisé l’avènement de la paix du Christ ?  Dans ma famille, entant qu’époux, épouse, en tant qu’enfant, adolescent etc.   Est-ce que je l’ai chanté, en exprimant le coeur qui déborde d’amour et de gratitude,  et en  devenant  ainsi contagieux de la sorte  pour les   autres ?


La Sainte famille n’avait presque rien d’exceptionnel dans son histoire. Presque, car une telle dose d’amour ne pouvait être vécue que dans une famille où l’amour de Dieu circulait de façon unique. Unique car, l’enfant l’accueillait dans sa vie de façon directe de son Père,   lui-même étant Dieu.


La mère  le vivait dans sa vie toute humaine  sans obstacle imposé par le péché. Et Joseph -lui qui  nous est le plus proche- et donc  pas exempt des conséquences du péché originel, il a cependant su  vivre le mieux possible cet amour de Dieu en lui-même et dans sa famille.


Certes, une épouse  comme Marie et un Enfant comme Jésus, l’ont sûrement aidé à s’améliorer tout au long de leur vie à Trois. En méditant sur  Joseph, on mesure alors ce que peut vouloir  dire  que  le couple et la famille sont  des lieux ordinaires de sanctification. 


Et comment  pouvons- nous nous imprégner d’une présence sanctifiante de Jésus lui-même et de Marie,  sa mère ? Comment la vie de la Sainte Famille déteint-elle sur la nôtre ?  Et de quelle manière  la communauté chrétienne que nous forment est une autre famille, au sens large, c’est –à-dire composé de nos familles, mais  où règne la vie du Christ et donc sa paix.


En voyant ces trois  différents aspects de notre appartenance au Christ (par la sainte famille dans notre famille et dans notre communauté chrétienne), nous saurons, comment  la paix du Christ, que procure la fréquentation de  la vie de Dieu, est  possible en nous. 


Et le monde  ne changera qu’au fur et à mesure de nos changements.  Pour cela passons peu à peu d’un désir de paix qui, normalement nous habite tous humainement parlant,  au désir de la paix en Christ. 


Lorsque nous allons la donner juste avant  la communion, pensons-y. Pensons comment Dieu lui-même nous inspire pour  être dans sa paix pour nous et autour de nous.


Et que la Sainte Famille demeure pour nous  comme référence à nos vies familiales et communautaires. Ainsi nos fondations sont assurées et nos bilans agréables à Dieu.             Amen !