2014/04/27 - Retraite de confirmation - Miséricorde divine

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Rencontre d’amour et donc de miséricorde.


INTRO


Dieu dans l’AT se manifeste comme un époux et Israël  y est considéré comme épouse.  Quel est le but d’une telle union, qu’elle fécondité à en attendre ?
Certes, un couple pas comme les autres. Mais la première caractéristique semble être celle justement de la Miséricorde. Elle vient de Dieu aimant et se répond sur le Peuple d’Israël.  C’est aussi le fruit d’un tel couple. L’épouse tant désirée et si aimée, alors qu’elle est si peu à la hauteur des attente de ce Dieu époux, que tout en étant objet des remontrances celle-ci chaque fois se terminent par la révélation de la Miséricorde. 


Dieu en tension, voir en procès. Miséricorde y apparaît comme résultat d’une relecture  par les prophètes, des sages,  donc théologiens et des guides de ce peuple « à la nuque raide ». Mais cette vision s’oppose à celle d’un autre visage de Dieu, celui d’un Dieu  de colère avec laquelle il s’abat  sur  les infidèles d’om qu’ils viennent, parmi son peuple ou d’ailleurs.  Ils sont aussi guides, théologiens, sages, prophètes, qui  récupèrent ce visage  de Dieu en faveur de leur vision.  Ce conflit dure  toujours et  vaut à Jésus de retrouver la Croix.  Ce conflit est présent dans la bible, il est aussi présent dans l’Eglise. Pour qu’il ne tourne pas à la confrontation ou se solde par une schizophrénie à l’intérieur du christianisme, il doit être constamment dépassé.


Nous sommes à l’époque où  ce conflit  semble être très important. Car tant que l’Eglise pouvait tenir, gérer la Miséricorde à partir des sacrements et la charité à l’égard des pénitents, des fidèles faibles, mais désireux d’être missionnaires par la force de ces sacrement, la question de la Miséricorde  semblait maitrisée et donc dans le pouvoir de l’Eglise. Mais, à partir du moment om la miséricorde est réclamée par exemple pour les divorcés remariés,  ou les couples homosexuels, cela fait exploser le cadre traditionnel, bibliquement fondé, dans lequel l’Eglise avait l’habitude d’agir. Car, si l’on admet quelque chose de positifs dans ces deux situations (et il en a certainement d’autres  similaires que l’on pourrait identifier et mettre dans la même catégorie), on fait alors exploser précisément le lien entre la nature prohibé de ce type de situation et la conversion. C’est en effet la conversion, c’est –à-dire la capacité à accueillir la Miséricorde de Dieu,  qui est attendue car considérée comme indispensable d’une telle manifestation miséricordieuse. Or, même si il y a de la reconnaissance  véridique c’est-à-dire dans la foi, du caractère délictueux d’une  telle situation, mais la situation ne change pas,  le temps, la durée   sans effets attendus contredit la loi et donc ne semble pas pouvoir y trouver  place pour la miséricorde. A moins que celle-ci se manifeste par des effets dits secondaires, en quelques sortes par l’arrière- boutique de la vie des personnes concernées.  Dans ce cas, nous ne sommes pas capables de constater objectivement les effets d’une telle présence de la Miséricorde, alors qu’elle est justement effective et agissante dans le croyant qui  avec confiance la reçoit. Mais même ainsi reçue, elle sera tôt ou tard agissante de façon visible par l’ensemble du corps de l’Eglise. Ne sommes-nous pas dans une période qui d’un côté ouvre à la multitude des formes sous lesquelles la miséricorde se manifeste et que l’on peut le constater et le nombre suffisamment grand des bénéficiaires de toutes ces formes connues et inconnues, mais à connaître, de l’autre. De sorte qu’à la longue, changent non seulement les points d’appuis philosophico-théologiques   changent d’emplacements pour pouvoir mieux cerner la réalité de la miséricorde que certains croient détecter sous des formes que l’on ne sait pas qualifier ni donc admettre dans le langage connu jusqu’à présent.  Mais aussi de sorte, que le sensus fidei puisse s’exprimer en connaissance de cause et donc simplicité que l’on lui connaît.


II. Revenons  la Bible


1.    Le peuple en procès d’accusation par Dieu.


Personne ne peut se croire à l’abri. L’acte d’accusation est sans appel :


« Ecoutez la Parole du Seigneur, fils d’Israël : le Seigneur est en procès avec les habitants du pays, car il n’y a ni sincérité ni amour du prochain ni connaissance de Dieu dans le pays. Imprécations, tromperies, assassinats, vols, adultères se multiplient : le sang versé succède au sang versé. Aussi le pays est désolé et tous les habitants s’étiolent, en même temps que les bêtes  champs  et les oiseaux di ciel ; et même les poissons de la mer disparaîtront. Attention ! que personne n’ait l’audace de se défendre, que personne ne conteste, que n ton peuple ni toi prêtre, n’ose plaider » Osée 4,1-4


SEQUENCE


I. SEQUENCE : sens général


1° le mot : Gaffiot : latin sequens (part. présent de sequor=suivre, accompagner)
                 Littré :    latin sequentia, 13e siècle nom féminin, pièce de plain-chant, en vers mesurés et rythmés, qu’on appelle aussi prose ; au jeu de cartes, suite d’au moins trois cartes de la même couleur 


Donc : suivant, qui suit, ce qui suit la lecture et donc précède l’annonce de l’Evangile.


2° la nature : poésie non-biblique, utilisée  au cours de la liturgie


3° le but :      expliquer le mystère  célébré en le développant


4° l’histoire :   -     à partir du IX siècle, époque carolingienne,  floraison

- Pie V (1570) garde seulement quatre séquences ; pour Pâques (A la victime pascale, chrétiens offrez le sacrifice de louange), pour la Pentecôte (Veni sancte Spiritus, pour les funérailles  (Dies irae, jour de colère XIIIs) ; pour la fête du Saint-Sacrement (Lauda Sion- de St Thomas d’Aquin)

-    Et au XVIII s.  : pour la fête de Notre-Dame de Douleurs, Stabat mater (XIIIs)

-    Vatican II  les a conservées toutes, elles sont facultatives, sauf pour Pâques et Pentecôte où elles sont donc obligatoires.


II.    SEQUENCE :  Chant au Saint Esprit


1° Il y a plusieurs chants au Saint Esprit. 


Nous connaissons  :


- Veni creator Spiritus  chanté lors des messes d’ordinations, mais aussi  au début de retraites spirituelles, ou pour ouvrir des réunions importantes dans les  congrégations religieuses (chapitres) etc.  Composé au IX s.


- VENI SANCTE SPIRITUS
Il y a plusieurs versions françaises de l’original latin, attribué au pape Innocent III    (XII/IIIs.) ou à un archevêque de Cantorbéry de la même époque.
- structure : 10 strophes de trois lignes
- prière à l’Esprit Saint pour lui demander de venir en nous, en déployant les dons attendus
- fait écho au récit biblique de la Pentecôte


3° Contenu :


-  Qui parle ? le croyant s’adresse à l’Esprit Saint.
-  Deux groupes de verbes :

« viens, fais jaillir et  accorde, donne » expriment cette attitude  du croyant en la puissance  qui peut de façon générale le  rejoindre en vue  du salut.    
« console, purifie, fortifie... » désigne ce qu’Il fait  pour accompagner le croyant dans sa vie souvent difficile.
-  Action : va de l’Esprit Saint décrit comme Lumière destinée au cœur et à l’âme, jusqu’à l’intime du croyant.


- 1 et 2     expriment le désir d’être ouvert à l’Esprit Saint
- 3 et 4     expriment ce que l’Esprit Saint peut faire  pour rendre la vie moins rude
- 5     reprend le désir d’être ouvert


- 7 et 8     constituent des supplications : lave et assouplis, baigne et réchauffe, guéris et rends droit
- 9 et 10 rappellent la finalité de cette prière : donner les 7 dons sacrés et la finalité de toute vie chrétienne, la vie éternelle.


4° Dynamique :


 Tout repose sur le constat n° 6 :


Sans ta puissance divine
Il n’est rien en aucun homme
Rien qui ne soit perverti


... qui pose les bases de l’anthropologie chrétienne.


- comment pouvons-nous accueillir une telle affirmation aujourd’hui ?

- est-ce aussi grave, n’exagère-t-on pas ?

- comment ne pas reconnaître ce qu’il y a de bon en moi par nature, par  éducation...


 - revenir aux fondamentaux : 

- la conscience du péché qui empêche l’amitié avec Dieu (constat de la misère)

- mais qui  pousse à déployer le désir de demander à l’Esprit saint de venir faire son travail  (réaction de non-enfermement)

- et prendre  les dispositions nécessaires pour l’accueillir vraiment (conséquence assumée : vertu).