2007/06/17 - Méditation personnelle - Il était une fois en 1947.

Imprimer

Un dimanche après-midi de juin, je me suis trouvé dans une famille de Groslay. Les grands parents fêtaient leurs soixante ans de mariage : tous les deux, bon pied, bon œil, entourés de leurs enfants et d’une multitude de petits et arrière petits enfants. La maison était pleine à craquer mais ce qui allait craquer en premier, ce fut le ciel qui avec son teint bleu marine bien dense, presque noir, annonçait l’orage plein d’éclairs, de pluie ; une violence tout compte fait, bienveillante et bien naturelle.
La maison est pleine à craquer : comme si la famille n’était pas assez nombreuse, de nombreux amis, voisins et paroissiens sont là et moi aussi. Quelle joie d’être là au milieu de toute cette foule heureuse, pour Geneviève et Georges, mais aussi pour ce qu’ils représentent pour Groslay, dans la société d’aujourd’hui.
De belles rencontres, des éclats de rire ! Beaucoup de rires ! D’abord à cause des Trois Grâces qui avaient leurs immenses chapeaux pour attribut, ont finement d’étape en étape re-tissé avec des fils de soie la vie de ces deux joyeux tourtereaux qui se sont rencontrés, se sont plus et se sont connus. Puis le temps est venu d’entendre une prestation musicale remarquée de deux petits fils : remarquée parce que quelque chose dans la guitare fut cassée, serait-ce une corde ? mais une guitare avec une corde en moins est comme un cordonnier sans chaussures. Suite à la séquence émotion, à en pleurer, tellement c’était beau. Le mot »prestation » n’est pas assez fort. Nous écoutons religieusement, je n’exagère pas, la voix d’une soliste dont la justesse musicale et l’interprétation du chant aux accents québécois n’a laissé personne de marbre : une de leurs petites filles, adolescente, mais déjà une grande dame. Enfin mais quel bouquet, réalisé par deux filles des heureux jubilaires, la prestation magistrale du sketch des « Vamps » dans la série « Dites-moi Gisèle, quand on vient à Lourdes, c’est toujours pour un miracle ? » Et l’autre de répondre : « déjà le fait que je fasse le voyage avec vous, c’en est un ! ».Là le rire s’arrête, parcourt toute la maison, sort de là et rejoint le tonnerre d’une foudre (bienveillante, je suppose).
En sortant sous la pluie, j’entendais dans ma tête : « quel beau moment je viens de vivre », puis cette réflexion me vint à l’esprit : « Si en France, il y a encore des familles comme celle de Geneviève et Georges où règne une culture populaire pleine de vie, de larmes et de rires (plus souvent des larmes de rires que de souffrances), alors il y a l’espoir que les générations à venir pourront l’apprécier avec bonheur et fierté.
Puis m’est revenue cette pensée qui m’accompagnait au moment où je franchissais le seuil de la maison : 1947 ; c’est aussi l’année du mariage de mes parents. Comment ne pas les associer à la joie de la fête de Geneviève et Georges.
Bonnes vacances à tous et appréciez bien les joies pour que la vie soit toujours plus belle. Et si vous êtes dans la tristesse, passagère ou durable, je vous embarquerai chez Geneviève et Georges pour une autre fête, j’en suis sûr, ils seront d’accord.