2014/08/05 - Méditation personnelle - Ce que la main

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ENTRE RESPECT ET RUSE


Ce que la main gauche ne peut pas
Que la main droite le fasse,
A condition qu’elles changent de côté :
Voici la conclusion d’une saynète vécue.


Je marche avec une femme.
Je suis à sa droite.
Elle, dans sa main gauche
Porte un sac que je considère lourd.
Je lui propose de le porter. Elle refuse.
Alors, en la contournant par derrière, je change de côté
Et le lui prends de sa main gauche dans ma main droite.
Elle accepte.


La morale : pour aider quelqu’un il vaut mieux être bien placé,
Le plus près  de la réalité  à servir
Et pas forcement  de la personne concernée.
Ce qui importe, c’est le fait qu’elle porte et non ce qu’elle porte.
Et ce qu’elle est, cela lui appartient.
Le poids du jour est le lien et non pas une confusion.


La communion est tirée du sac, à partir de ce que nous avons sous la main.
Pour le chrétien elle prend forme de communion eucharistique : don et partage de promesses.


C’est alors que j’ai compris : ce qui est christique  n’est pas dans les corps de ceux qui communient de la sorte, mais dans ce qui les unit.    


Le contournement s’est fait spontanément,
en marchant, il est plus facile  de ralentir et de se déporter
par derrière pour rejoindre son côté gauche.


En faisant de la sorte, la femme n’est pas alertée outre mesure.
Elle voit le déplacement  ou plutôt elle constate la disparition  de son compagnon de route de son champs visuel.
L’on peut supposer qu’avant l‘apparition de celui-ci à sa gauche elle a d’abord senti  le poids dans sa main gauche s’alléger.


L’essentiel de mon action se passe donc derrière son dos.
Cependant elle n’est semble nullement inquiète,
car nous marchons ensemble, sans que ce qui est devant nous, à elle et à moi-même,
ne soit nullement préempté, occupé par l’envergure de mon geste. 


Un geste tout compte fait banal. 
La relation fut établie, car  non seulement provoquée, mais surtout accueillie.