2015/12 - Conte de Noël

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Conte de Noël, au goût de vourst.


Nous sommes à Hong Kong. A quelques jours de Noël. Une société (pas anonyme, mais dont l'identité n'est pas à révéler) reçoit un gros colis, une commande qu'elle n'a jamais faite. Il s'agit de deux tonnes de saucisses. Une erreur de commande. Cela arrive. Mais le patron doit réagir. Qu’en faire ? Les réexpédier ? Impossible. Les intégrer dans son réseau de distribution ? Ce n'est pas tout à fait  la même gamme de produit. En effet le foie gras et les saucisses ce n'est pas du tout le même rayon de ventes.

Avec ses collaborateurs réunis au tour de la table ronde, il fait donc le tour de la question pour savoir quoi en faire. Détruire ? Dommage ! Donner ? A qui ? Aux pauvres ! Mais, comment les joindre? Par des organismes caritatifs. Qui s’ont-ils, qui s’en occupe ? Beaucoup de personnes. Le directeur voyant que cela ne débouche pas, coupe court pour cesser la discussion de tourner en rond. Concrètement, qui connaît quelqu'un  qui… ?

Mr, dit un jeune  collaborateur, je connais la communauté catholique francophone.  Et alors, quel rapport, se demandent les autres en croisant des regards interrogateurs. Ils sont tout de même surpris par une telle irruption de la réalité religieuse. Rien que par l’alignement de trois mots à une telle consonance si peu appropriée  au sein d’une entreprise. Du jamais vu ! Mais, quand il faut trouver une solution  à un problème, on ne va tout de même pas rechigner sur les moyens pour y parvenir. Et puis on est à quelques jours de Noël, se disent certains dans leur tête, malgré tout réveillée pour une telle considération. Le jeune homme qui a déclenché toutes ces réactions aux confins du désarroi, non seulement il  connaît la communauté, il la fréquente même.

Contact est donc pris et deux tonnes de saucisses atterrissent dans les chambres froides des congélateurs des petites soeurs   des pauvres d’Aberdeen. Elles ont à charge deux maisons de retraite en plus de deux cent repas distribués chaque semaine aux pauvres etc. Et dans cette chaîne de la vie, ainsi constituée, celle de l’amitié humaine, même la chaîne de froid était garantie.

Voilà comment non pas le ciel nous tombe sur la tête, mais comment la vérité se révèle dans cet Enfant qui naît et renaît dans nos coeurs. Quel rapport ? Un peu d’effort pour y arriver tout seul.  Et surtout prenons- en soin ! Prenons soin de cet Enfant  qui renait en nous et qui doit être porté aux autres, d’une manière ou d’une autre, même en se servant de la vourst qui de l’Europe atterrit sur le marché hongkongais. Mais puisque tout n’est pas mercantile, et pourtant essentiel pour vivre, n’hésitons pas à emboiter le pas. Et si nous y sommes déjà, réjouissons-nous.  Et les étoiles depuis le ciel nous diront avec les anges : paix aux hommes et joie dans le ciel.

PS.

1°  cette histoire est véridique, mais en partie.

2° Si en visitant le p. Gabriel Lajeune, un ancien missionnaire au Vietnam,  qui fait partie des pensionnaires d’Aberdeen, vous constatez qu'il a grossi, vous saurez pourquoi. Mais peut-être un peu de foie gras pourrait équilibrer son alimentation ?, pas sûr ;  en tout cas, n’oublions pas ceux qui sont seuls…