2015/12 - Méditation personnelle - Je crois moi non plus

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Je crois moi non plus, dialogue entre un évêque et un mécréant, Michel di Falco et Frédéric Beigbeder, Le Livre de Poche, Calmann-Lévy, 2005


‘Je crois moi non plus’ 
La page 239 donne la clef.
Toutes ces questions que tu m'adresses ne cachent en fait que tes silences, des points que tu sembles ne pas vouloir aborder. Je n'hésite pas à dialoguer sur des sujets presque scabreux quand toi, tu te gardes bien de te livrer.
Devinez qui le dit?


Frédéric n'est pas à une contradiction près. Il met cela sur le compte de son éducation bourgeoise. Il n'est pas encore entièrement libéré pour vivre libre, comme il l'entend. Michel fait des efforts pour l'entendre. Il n'est pas encore entièrement libéré pour l'entendre. Entendent-ils la même chose? Rêvent- ils d'un même ciel où enfin tout sera fluide? L'un pourrait le savoir, l'autre doit le savoir dès maintenant.
C'est une banalité que de dire qu'en chacun de nous il y de l'un et de l'autre. Mais il y des banalités qui font avancer, voire même grandir,  sinon l'humanité, tout au moins le débat qu'elle mène. C'est que je constate pour moi. En effet  rien ne doit être occulté à une seule condition: celle d'être livré dans et par amour. A ce titre,  Le livre ‘Je crois moi non plus ‘ est couvert d'un secret de confession faite à ciel ouvert, face au Christ en croix qui  pardonne le bon larron. Ne cherchez pas à savoir qui de deux l'est, car sur ce chemin le raisonnement ne conduit qu'à l'impasse de l'échangisme moralement aggravé par le voyeurisme, toujours de mauvais aloi. Et s’il  s'agissait du lecteur quel qu'il soit ?


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Je vous souhaite du plaisir à chercher le bonheur, pas  comme si l'un conduisait  fatalement hors de l'autre. Justement, prenez l'hypothèse inverse et vous constaterez que cela fonctionne aussi. Michel et Frédéric ont débattu  sur l'écologie de la terre et de l'homme, sur l'économie équitable entre le plaisir et le bonheur aussi. Pas de miracle cela passe par le respect infini des corps et des âmes animées d'une manière ou d'une autre. Respect et amour sont les contours d'un sujet qui vaut le détour.


Suite


Je suis un homme cassé dit l'un (p.253) alors que l'autre se qualifie d'ultra libertaire (p.89) qui cherche des repères. L'un a dû se reconstituer intérieurement alors que l'autre est entre  deux eaux. Pas étonnant, ils naviguent à une bonne génération de distance. Leur rencontre est latérale légèrement en biais comme biaisée par l'illusion optique. Celle du lecteur y en ajoute du trouble, qui ne concerne que lui – même,  et de la saveur qui vient du livre composé de deux aveux livrés.