2020/07/11 - Chère Odile

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Chère Odile,


L'autre  soir je vous ai appelée comme les deux fois précédentes pour m'enquérir de votre état de santé et surtout pour passer quelques instants en votre compagnie. Quelle n’a pas été ma surprise lorsque à la place de votre voix j'ai entendu celle de Gilles, votre mari, mais à ce moment-là je ne savais pas que celui qui me répondait le faisait en qualité de veuf. "Vous ne saviez pas, elle est décédé mardi" me dit-il ;  vite j'ai fait le calcul dans ma tête, c'était quatre jours après la dernière conversation.


Chère Odile,


Si je m'adresse à vous dans ces circonstances douloureuses pour vos enfants, petits enfants, pour votre mari, pour tant d'amis parmi lesquels j'ose me compter, c'est pour parler de votre joie. Joie de vivre  d'une convertie adulte qui a trouvé la source, joie partagée avec tous ceux qui voulaient bien en goûter et la trouver à leur tour.


Je voudrais évoquer juste un fait parmi tant d'autres qui se bousculent aux portes de la mémoire, celui des célébrations de réconciliation organisées ensemble dans cette  collégiale. Vous avez proposé que ceux qui le veulent écrivent une lettre à leur défunt parent, conjoint, enfants... pour mettre la paix dans une relation jugée comme tumultueuse et pas encore apaisée.


Vous avez disposé une petite table couverte d'une jolie nappe, une élégante lampe dont l'abat-jour éclairait la table et laissait disséminer la lumière rouge autour, du papier blanc et un stylo.


Merci pour cette idée comme pour bien d'autres et surtout merci pour la fidélité dans votre présence à l'égard de tant de personnes qui avaient besoin d'un tel soutien. Aujourd'hui nous rendons grâce à Dieu pour tant de merveilles accomplies à travers votre vie et avec votre douce acceptation  et une  ferme fidélité. Reposez en paix !