2020/03/29 - Homélie - 5e dim. de Carême

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Résurrection de Lazare


“Sors dehors”, ces paroles ont retenti comme une manifestation d’une nouvelle puissance. Celle de Dieu qui s’attaque au dernier rempart des conséquences du péché qu’est la mort. Lazare est une préfiguration de ce qui va s’accomplir en Jésus. Notre foi s'enracine dans la mort et la résurrection du Christ.


Mais la mort est toujours là, et dans cette période d’épidémie qui touche probablement pour la première fois dans l’histoire de l’espèce humaine aussi massivement, elle s’invite à cette danse macabre que certains constatent de près. Quel est donc le sens de la résurrection, celle de Lazare étant le signe avant coureur  de celle du Christ? Avec la résurrection du Christ, la mort n’est pas disparue, mais elle est déjà combattue, elle n’aura pas le dernier mot sur nos existences. Marthe et Marie apprennent cela en grandissant dans leur foi. L’entourage se pose la question “Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle  ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir?”  Pour eux l’affaire est classée.


Nous essayons d'apprendre ce que Marthe et Marie apprennent, mais c’est probablement plus difficile. Faut-il être confronté comme elles à un deuil pour éventuellement entrer dans une telle espérance? Jérémie dans la première lecture exprime cette espérance à sa façon, lui qui est marqué par le désastre personnel et de tout son peuple dont il partage les peines et les souffrances. Nous sommes tellement attachés à cette vie, que parfois nous ne voyons pas l’autre. Et pourtant comme nous dit st Paul nous sommes déjà marqués par l’Esprit qui fait vivre. Mais entre en être marqué et se laisser imprégner pour que cela nous  transforme, nous avons à parcourir un long chemin. 


Le carême est ce temps qui nous permet de refaire ce chemin de conversion pour accueillir au plus profond de nous même cet Esprit qui fait vivre. Esprit qui nous permet de façon consciente de susciter le désir de grandir dans la foi au moyen de la reconnaissance de notre vie de péché. Égarements et erreurs sont toujours possibles, mais le retour à la vie en Dieu est plus fort que la mort qui nous guette. Notre espérance en la vie éternelle nous permet de traverser le temps de notre vie sur terre de façon la plus paisible possible. A l’image de ce pasteur italien qui mourant il y a quelques jours du coronavirus, par son témoignage de paix a converti deux médecins. 


Au milieu de ce magma de mauvaises choses qui ressortent provoquées par  l'épidémie, des signes de la vie vont apparaître et nous nourrir dans notre vie. La mort physique n’est pas  supprimée, elle est naturelle, mais elle ne nous enferme pas dans la peur, car nous avons la certitude que la résurrection du Christ est aussi la nôtre. AMEN