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2009/05/08 - Homélie du 8 mai

Category: Homélies prononcées par le Père Rémy
Créé le vendredi 8 mai 2009 09:02

1° Toute commémoration renvoie à l’événement fondateur.

C’est aussi vrai pour les lectures que nous venons d’entendre que pour le 8 mai qui nous rassemble. L’événement fondateur n’est jamais chimiquement pur, il est le résultat d’une naissance dans les douleurs. Douleurs d’enfantement d’une réalité nouvelle.  Les spasmes de la séparation avec la réalité précédente troublent et hypothèquent l’avenir.   

Les communautés chrétiennes naissantes sont soumises à cette règle  du lien avec le lieu de leur naissance. La visite actuelle du pape Benoît XVI en Israël réactive la mémoire de ce lien privilégié que le christianisme entretient avec le judaïsme. C’est une occasion d’affirmer que ce lien que l’Eglise catholique exprime dans le document « Nostra aetate »  de 1965 voté au Concile Vatican II, non seulement n’a rien perdu de sa valeur, mais s’approfondit et s’enrichit des avancées nouvelles.  


2° Tout événement fondateur de notre vie individuelle ou collective, entraîne bouleversement.
 
Comment s’y positionner ? Quelle particularité de l’approche spirituelle et religieuse ?  Quelle est la différence dans la gestion de ce bouleversement entre l’approche religieuse et l’approche politique ? La différence dans la gestion de ce bouleversement entre l’approche religieuse en générale, - et dans la révélation judéo-chrétienne ceci prendre une forme qui m’est plus familière - et l’approche politique au sens de la gestion du bien commun, de la « res publica », la chose publique est de taille.

Dans la dimension religieuse, et  peut-être chrétienne en particulier, le bonheur de vivre ensemble est déjà donné par Dieu dans l’Amour qu’il communique à tous. « Dans la maison de mon père beaucoup pourront trouver leur demeure ». Le chrétien va s’atteler à rechercher les moyens les plus adaptés pour  rendre compte de cette possibilité qu’il accueille avec joie pour lui-même et pour les autres. Or, dans la démarche  politique, ce bonheur est à susciter et, en quelque sorte, à construire en s’appuyant sur les forces humaines, les meilleurs possibles.

 

3° Toute commémoration renvoie à l’événement fondateur,   qui nous invite à revisiter notre enracinement dans ce qui est à la fois le fondement de notre vie et notre horizon.          

2007/10/14 - Conférence-débat - Comment être chrétien alors qu’on porte en soi des origines juives ?

Category: Exposés et dialogue sur divers thèmes de religion
Créé le dimanche 14 octobre 2007 18:43

- À partir de la figure du cardinal Lustiger

 

Cette conférence s’inscrit dans un cycle qui consiste à « régler sur l’Evangile  l’opinion publique du chrétien à partir d’un fait qui marque l’Eglise et qui est relaté par les médias. Le Père Rémy Kurowski a précisé que nous ne sommes pas sur un plan missionnaire extérieur. Les intervenants sont le frère Ribeiro qui enseigne l’ancien testament, responsable de la congrégation Notre Dame de Sion et de Muriel M une paroissienne néophyte qui témoignera de sa conversion. Le débat est animé par Philippe Casassus.

 Philippe Casassus revient sur la vie du cardinal Lustigier  qui se présentait comme étant cardinal, juif et fils d’immigré. Il a vu le nazisme avec ses yeux d’enfant. Sa mère est morte à Auschwitz. A la lecture d’une bible protestante,  il a eu une révélation comprenant que le Nouveau Testament s’imposait comme l’aboutissement de l’Ancien Testament. D’abord accusé d’avoir trahi son peuple, il a été reconnu comme un véritable passeur entre juifs et catholiques.

Le frère Ribeiro nous parle de sa congrégation qui a beaucoup travaillé sur l’image du judaïsme transmise par la catéchèse dans le monde francophone. Durant la guerre, plus de quatre cents enfants ont été accueillis par la congrégation Notre Dame de Sion. Il précise que nous ne pouvons être chrétiens si nous n’écoutons pas le témoignage du peuple juif. Il n’y a qu’une seule et unique alliance. Nous témoignons d’une même histoire de foi, d’un même texte, d’une même compréhension des écritures. Les chrétiens s’enrichissent au contact des juifs et du peuple d’Israël. Comment donc le juif devenu chrétien reste juif ?. Nous avons, juifs et chrétiens un devoir de témoignage de la foi en Dieu. Ce n’est pas la même religion mais nous portons des valeurs communes. A la suite de Nostra Aetate, la tradition insiste sur notre patrimoine commun. Nous ne pouvons plus nous ignorer.

Muriel M, récemment baptisée témoigne. De mère juive et de père protestant, elle a toujours eu conscience de la complémentarité du judaïsme et du christianisme. Elle cite le livre « le choix de Dieu » du cardinal Lustiger  : « …le christianisme est le fruit du judaïsme. Pour être clair, j’ai cru au Christ, Messie d’Israël » ; « la nouvelle alliance réalise le testament divin et les promesses qu’elle rend anciennes en même temps qu’accomplies ». Troublée par la violence rencontrée dans l’ancien testament, elle s’est d’avantage retrouvée dans le nouveau testament, où l’amour semble plus présent. Pour Muriel, Jésus nous libère du péché et nous apporte un message de confiance et d’espérance. Juifs et chrétiens, nous sommes dans l’attente de l’accomplissement des promesses divines. Désormais, Muriel porte en elle le christ, sa force et son amour. « Nous sommes ses mains pour agir ». Il donne un sens à sa vie.

Suite à ces témoignages, une personne de l’assistance précise que la nouveauté chez le  cardinal Lustiger était qu’il réfutait le terme de conversion. Il prétendait être resté pleinement juif tout en étant devenu catholique. Par ailleurs, nous confondons l’Ancien Testament, issu de la tradition hébraïque et ce qu’est aujourd’hui la religion juive. Le judaïsme a été élaboré par les rabbins après la vie du Christ et ne se base pas sur les mêmes textes que le christianisme. Nous ne connaissons pas les textes judaïques parce qu’ils ne font pas partie du canon chrétien. Il y a deux traditions religieuses distinctes et séparées. Il n’y a pas au sens propre de « judéo-christianisme ». La question qui se pose est le rapport à l’élection et de la portée de cette élection. Le judaïsme a toujours refusé le prosélytisme et donc toute forme d’universalité. Dés son origine, la religion chrétienne a refusé de se limiter au seul monde juif. Jésus a mené sa prédication sur une terre de confluence entre le monde juif et le monde païen. Il a délibérément dissimulé sa filiation davidique. Le problème de la portée universelle de l’élection s’est posé tout au long de l’histoire. A chaque fois qu’un chrétien est allé chercher dans l’Ancien Testament pour « judaïser » rétrospectivement la théologie des Evangiles, c’était toujours dans un sens de restriction de la portée de l’élection et de l’universalité de l’Eglise.

Une paroissienne prend la parole pour préciser que le cardinal Lustiger dans son livre « La promesse » regrette qu’il n’y ait pas eu l’Ecclésia, l’Eglise d’Israël dans l’Eglise totale et l’Eglise des païens. Le cardinal précise que, pendant deux ou trois siècles, il y a eu une communauté judéo-chrétienne avec Saint Jacques. Le cardinal a toujours pensé que dans l’Eglise, il manquait Israël. Les apôtres étaient les descendants d’Israël.

La personne qui avait ouvert le débat reprend la parole. La question fondamentale qui a ressurgi récemment avec la shoah et le film de Mel Gibson est le rôle du Sanhédrin dans la condamnation à mort de Jésus Christ qui a nourri la notion de peuple déicide. L’élection du peuple juif impliquait-elle aussi que ce fût précisément ce peuple qui était destiné, par la voix de ses autorités sacerdotales, à refuser la révélation du Christ et à le condamner à la crucifixion ? Le revirement de Vatican II sur la question aurait-il eu lieu sans la Shoah ?
L’autre sujet concerne le thème de l’incarnation faite homme du Verbe de Dieu, qui est aussi son Fils. Cette notion n’a pas d’antécédent dans la Bible hébraïque. C’est cela qui fait scandale auprès du monde juif. Dans l’idée de l’incarnation de Dieu, il y a un saut théologique et métaphysique infranchissable.

Le frère Ribeiro précise que le conflit était interne à la communauté juive. Jésus par son incarnation est devenu parfaitement homme et vrai homme et a pris en charge l’histoire de son peuple. Tous les juifs ne sont pas devenus chrétiens. Jésus était juif. La séparation s’est faite au 2ème siècle lors des révoltes juives, la plupart des chrétiens d’origine juive ne se sont pas sentis concernés par la guerre contre les romains. Le judaïsme n’est pas obligé de passer par le judaïsme mais tous deux sont obligés de rendre compte de leur histoire complexe.

Le Père Rémy Kurowski cite Pie XI , nous sommes des fils spirituels d’Abraham, donc cousins. Le Père Kurowski explique qu’il se sent  fier lorsque qu’il rencontre des pères juifs qui se rendent à la synagogue avec leurs fils.  Sereins, ils portent en eux ce qui va les nourrir dans leur vie de tous les jours. Pourquoi cette fierté, sans doute parce qu’entre chrétiens et juifs, nous avons une  même intuition spirituelle et humaine.

La même personne qui s’est exprimé par deux fois revient sur la notion de messianité et du saut théologique qui sépare la notion juive de Messie et celle chrétienne de Christ. Des juifs messianiques, il y en a eu dans l’histoire, mais ils niaient que Jésus soit le fils de Dieu. Le propre du chrétien est de comprendre que Jésus ne pouvait naître en dehors du peuple juif, porteur de l’élection d’Abraham. La vision chrétienne de l’Incarnation divine et la vision juive de la messianité différent radicalement du fait d’annoncer l’incarnation de Dieu dans le monde. La religion chrétienne est devenue universelle parce que répandue dans les sociétés païennes.

Le frère Ribeiro précise  qu’il y a une pluralité de groupes messianiques. Ils ont une certaine compréhension de Jésus mais ne vont pas jusqu’à affirmer que Jésus est Dieu.

Le Père Rémy Kurowski précise qu’il y a eu une sorte de dynastie familiale de la famille de Jésus, à Jérusalem jusqu’à la moitié du 2ème siècle qui imposait un christianisme extrêmement dur. Pierre et Paul quittent Jérusalem. Luc développe la vision universelle de l’histoire du salut. La capitale ne pouvait pas être Jérusalem.

Pour revenir sur Jérusalem, Le Père Ribeiro indique que le contexte politique de l’époque est important. Aujourd’hui encore, des chrétiens de langue hébraïque habitent Jérusalem.

En conclusion, le Père Rémy Kurowski revient sur la personne très complexe de Monseigneur Lustiger. Il y a à la fois cet amour absolu formé par la foi du Christ et la judaïcité de son enfance. La foi ne se loge que dans la complexité de la personne humaine. Il faut s’accepter tel que nous sommes, combattre nos peurs respectives, l’Evangile nous y invite pour le bonheur de tous.

 

Post-Scriptum :

Depuis l’an dernier, un groupe d’amitié judéo-chrétienne se réunit le dernier jeudi du mois à 20 H 30. au Centre communautaire Ermont Eaubonne et des environs 2 rue Jules Verne Saint Leu la Forêt Contact : Marie-France Garrigou Tél. : 01.30.40.82.14.

2007 - Témoignage - Du judaïsme à la chrétienté, un parcours catéchuménal

Category: Expériences de vie spirituelle - Documents liés
Créé le lundi 3 août 1908 16:52

Je suis Néophyte. Je me suis fais baptisée avec mon mari à la veillée pascale 2007.
Je suis née dans une famille croyante, ma mère est juive et mon père est protestant.
Avant de trouver ma propre voie, j’avais du mal à savoir quelle serait mon église.
Du côté de ma famille juive ou de mes amis, je sentais ce regard qui me disait ta mère est juive tu es juive.
Et de l’autre côté mon oncle pasteur me disait que le salut de l’âme ne pouvait venir que de l’engagement dans le baptême.
Mais moi, j’ai toujours eu conscience de ce côté complémentaire de ces deux religions, et puis je ne pouvais renier cet amour profond de Dieu pour son peuple juif ou chrétien.
Quand après avoir supplié maintes fois Dieu de m’aider à trouver ma voie, Dieu m’a montré à pâques 2004 que je devais choisir l’église catholique alors que je ne connaissais pas du tout cette religion ni des catholiques pratiquants, j’ai douté un temps car j’avais peur de perdre mon identité.
Mais ma marraine m’a prêté dès notre rencontre un livre sous forme d’interview sur le choix de Dieu du cardinal Lustiger. C’est alors que je n’ai eu plus aucun doute sur ce chemin de foi qui s’ouvrait à moi.

Je citerai quelques passages de ce dernier qui m’ont permis de voir qu’un autre frère dans la foi m’avait précédé sur le même chemin difficile de trouver le bon chemin, le bon choix soit Dieu.

Je le cite par des extraits de ce livre extrait avec Jean Louis Missika et Dominique Woton « Jean Marie Lustiger le choix de Dieu »

Il dit
J’ai « trouvé la portée, la signification de ce que j’avais reçu dès ma naissance »

Plus loin il dit
« Mais le christianisme est un fruit du judaïsme. Pour être plus clair, j’ai cru au Christ, Messie d’Israël… Je savais que le judaïsme portait en lui l’espérance du Messie. »

Mais aussi
« Pour la foi chrétienne, la venue du Messie est une intervention divine, d’avance annoncée, promise et préparée. La nouveauté de cette visite de Dieu n’annule pas les interventions divines antérieures : elle les atteste et en révèle la portée universelle, divine. Dieu ne se renie pas lui-même quand il manifeste en son propre fils ce qui était caché en son peuple choisi ; et qu’il fallait paraître, dans la résurrection de son Christ, l’éternelle nouveauté promise à Israël et espérée de tous les fils d’Adam. C’est ainsi que la nouvelle alliance réalise le testament divin et les promesses qu’elle rend anciennes en même temps qu’accomplies. C’est l’adage traditionnel le nouveau testament est caché dans l’ancien, et l’ancien se fait jour dans le nouveau. »

Je voudrais maintenant partager avec vous ma propre expérience de croyante, je voudrais partager mes réflexions de l’époque et la maturité que j’ai acquise auprès de vous pendant la préparation de mon baptême.

Quand j’étais jeune je m’étais mis dans la tête que la religion était une histoire d’hommes, aussi je lisais en cachette la bible de mon père. Seule pour lire la bible ce n’est pas facile, et je m’étais un temps rebuté sur l’ancien testament qui abordait un Dieu souvent en colère contre son peuple et dans lequel je ne retrouvais pas ma relation privilégiée de croyante.

Le nouveau testament, les paroles encourageantes et chaleureuses de Jésus, ses paraboles me parlaient plus et me montraient plus la voix de l’amour, de ce Dieu d’amour.

N’étant pas baptisée jeune, je sentais déjà cet appel fait au peuple juif dont je faisais parti par mes liens de sang. Mais c’était comme cet appel fait à Samuel qui ne savait pas qui l’appelait et pourquoi.

Mon éducation chrétienne était encrée en moi, avant même de décider d’être baptisée, mais mon appartenance au peuple juif aussi. Pour moi Chrétiens et Juifs n’étaient pas si différents, je savais qu’ils se rejoindraient enfin lors du retour de Jésus dans sa gloire et que dores et déjà nous étions tous frères et enfants de Dieu.

Trouvant ma voix de catéchumène à pâques 2004, le chemin s’est peu à peu éclairé et tout m’a paru évident.

J’ai vu alors la continuité entre l’ancien et le nouveau testament, je comparais alors l’ancien testament comme notre relation au père et le nouveau testament comme la relation à la mère. Or pour se construire il faut ses deux parents.

J’ai vu dans l’alliance avec Abraham et le sacrifice stoppé d’Isaac l’importance du Sacrifice de Jésus signe de l’amour total de Dieu avec nous, et symbole de son alliance éternelle.

J’ai vu en Jésus ce nouvel Adam qui libérait du péché originel et nous offrait un nouveau moyen de vivre notre vie dans un éclairage nouveau sur nos souffrances quotidiennes, mais surtout dans la confiance et l’espérance.

La souffrance du peuple d’Israël rejoignait la souffrance de Jésus pour nous sauver de nous même, et donc de notre souffrance à tous d’être pêcheur.

La venue du Messie prochaine dans sa gloire, ce retour que nous attendons tous juifs et chrétien est aussi signe de nos attentes d’enfants de Dieu pour vivre dans la résurrection et la nouvelle Jérusalem céleste. Nous sommes tous dans l’attente de l’accomplissement des promesses divines.

Mais le plus grand cadeau que la vie m’a fait c’est d’être baptisée adulte et de comprendre la chance d’être chrétien.
Avant quand je parlais à Dieu, j’appelais et il répondait à sa manière.
Désormais il vit en moi, comme dans tout baptisé. Nous portons son sceau protecteur comme le sceau protecteur que Moise avait mis sur les portes des juifs pour leur éviter la dernière plaie d’Egypte, Dieu nous connaît, nous protège et nous guide.
Nous formons vraiment spirituellement le corps du Christ. Il me soutient, il me donne sa force, son amour.
Mais mon baptême n’est pas un engagement dans un seul sens.
J’ai compris le message de la nouvelle alliance Dieu nous veut dans l’action à ses côtés. Il veut que nous soyons ces mains pour agir, ses témoins, cette parole qui réconforte nos frères…
J’essaye désormais de me laisser guider malgré les tumultes de la vie de tous les jours, de lui dire à ma manière « merci Seigneur d’être présent pour nous et d’avoir fait le sacrifice de ta vie pour donner un sens à la notre ».

 

1999 - Enseignement - L'Église selon l'histoire - Cours

Category: ICP, formations extérieures - Documents liés
Créé le vendredi 31 juillet 1908 17:01

Cours complet.



Resumé



1.1. Christianisme naissant.

A. Naissance dans le judaïsme et le paganisme.

A Jérusalem, l’amour fraternel  lie les premiers témoins du Ressuscité, mais surtout la fraction du pain (Ac 2, 41-47; 4, 32-35). Première ouverture: vers les Juifs de culture grecque, premières difficultés (Ac 6-9). Deuxième ouverture: admission des non-juifs (Ac 10-11), d’autres difficultés (Ac 15).
Structuration interne (presbytres et épiscopes), martyr de Pierre et Paul, destruction du Temple de Jérusaleme, structuration de la mémoire (canon des Ecritures).

B. Empire Romain et réception du christianisme naissant.

La religion officielle en crise: à cause de son caractère politique et à cause de l’impossibilité de faire face à l’inquiétude religieuse croissante qui cherche des solutions dans le mystérieux et salutaire.
Trois calomnies populaires antichrétiennes: athéisme, inceste, anthropophagie.
 Quatre difficultés majeures dans la réception du christianisme: pas d’ambitions socioculturelles, mais devoir éthico-religieux, revendication d’exclusivité, refus des sacrifices rituels, scandal de la Croix.
Trois atouts chrétiens: liberté (face au fatalisme : faste/néfaste), égalité, fraternité (agape).
Tros oppositions chrétiennes: contre la gnose, l’élitisme et le syncrétisme. 


1.2 Passage d’un christianisme minoritaire à une religion d’état.

A. Passage d’une religion à l’autre.

Pour répondre à la pression multireligieuse et multiethnique, la democratie républicaine est remplacée par la tyrannie impériale (Dioclétien 284-305). Le caractère théocratique de cette tyranie impériale  entraîne la perte des libertés locales des régions. Pendant ce temps là,  la rivalité des pouvoirs grandit. Constantin élimine tous ses rivaux  et fait le choix stratégique en s’appuyant sur une religion vivante (christianisme). En février 313 à Milan, lors de la rencontre avec Licinius, empereur de l’Orient, il s’accorde avec lui sur la politique de tolérance à adopter envers les chrétiens (dit Edit de Milan). Après avoir éliminé son dernier rival, Licinius, il fait de Constantinople sa nouvelle capitale en 330.
Conclusion: pour sauver l’Empire, ne faut-il pas mieux romaniser par le christianisme que par l’armée? L’efficaité de l’un semble prévaloir sur la force de l’autre.

B. De l’Eglise constantinienne à l’Empire chrétien.
Le concept du sacré,  introduit par Dioclétien, à partir de Constantin s’applique désormais non pas à l’Empereur mais à l’Eglise chrétienne. Paganisme reste la religion d’état jusqu’en 380, puis interdit en 392, alors que  le christianisme se répand très rapidement (à la fin du V siècle, 70% de la population de l’Empire est baptisée).
Triple compromis du christianisme  des premiers siècles: avec le judaïsme, avec le monde (païen) et avec la politique (deux cas de figures: césaro-papisme à l’Orient et distence de deux pouvoirs à Occident); compromis accompagné du passage de l’apologétique au théologique.


1.3. Chrétienté: vers les temps modernes.

A. La distinction clercs/laïcs.

Nouveau Testament n’emploie . jamais  le mot ‘laïcos’, mais ‘cleros’=ensemble du peuple chrétien.
III siècle: naissance du mot laïc=fidèle baptisé de sexe masculin qui peut baptiser, désigne l’élite chrétienne.
IV siècle: s’applique aux femmes et à tout chrétien.
A partir du V siècle: trois catégories de société chrétienne : clercs, moines et laïcs.

B. L’empire chrétien de l’Occident.
Structure sociale du Moyen-Age : les clercs (Oratores) se mettent en caste, l’aristocratie (Bellatores) se mue en classe militaire, le peuple reste (Serfs). Ce modèle fige l’ordre social, en interdisant tout changement, puisque cet ordre est voulu par Dieu.
Chrétienté bicéphale: spirituelle et politique à la base d’une étrange alliance entre Pépin le Bref (VIII siècle) et le pape. L’un a besoin d’une consécration royale que seul le pape peut confier, l’autre d’un pays pour gouverner. Ainsi le pape est reconnu comme ayant pouvoir temporel sur une partie de l’Italie centrale jusqu’en 1870. Cette alliance s’appuie sur un faux émanant de la Chancelerie pontificale selon lequel le pouvoir temporel du pape est né avec une donation de Constantin. En échange le pape consacre Pépin comme roi en 752.


1.4. Sortie de la chrétienté.

A. Conflits d’autorités.
-Querelles des investitures avec l’Empereur (Grégoire VII et Henri Barbarousse, XI s.) et le roi de France (Boniface VIII et Philippe le Bel XIII/XIV S.).
-Les croisades,
-le développement des villes, du commerce, des universités.

B. Déplacements/déséqilibre.

- Insécurité,
- pauvreté comme idéal franciscain,
- conception juridique de l’Eglise et la thèse de la monarchie théocratique pontificale universelle,
- émergence des idées nationales et concilaires,
- l’intérêt pour la foi chrétienne se déplace des universités vers l’art populaire et entraîne le déplacement du centre de gravité de Dimanche de Pâques vers le Vendredi-Saint; devotio moderna  rééquilibre un peu.


1.5. Modernité.

A. L’horizon toujours actuel de l’entrée dans la modernité.

- Réforme et Contre-Réforme,
- humanisme et l’homme pour centre,
- les missions et le nouveau monde,
- les Lumières et l’autonomie de la science,
- athéisme et idéologies modernes (socialisme, communisme comme réaction au capitalisme),
- Eglise repliée sur elle-même (protection du dépôt de la foi : Syllabus de Pie IX en 1864 et de la papauté: le pape se constitue prisonnier de Vatican à partir de 1870).

B. L’Eglise face aux défis modernes.

- Eglise ne se résume pas à l’attitude des papes. D’une Eglise repliée sur elle-même, affaiblie par des querelles intestines et assaillie de tout part (foi, science, politique), elle tente à se transformer en Eglise qui entre en dialoque avec elle-même et avec le monde. Elle s’éveille au désir d’être plutôt partenaire que gouverneur au service de Dieu d’Amour et de Miséricorde à travers le service de  l’humanité. Ainsi se réalise le rêve de beaucoup: le  concile Vatican II.


1.6. Conclusions.
De manière grossièrement schématisée, on peut dire que l’Eglise du Moyen-Age (chrétienté) a construit sur la terre, alors que l’Eglise moderne essaie de construire  sur la personne. La vision territoriale du champs d’action de l’Eglise est remplacée par la vision personnaliste. L’horizon de l’existence de l’Eglise militante n’est plus la terre mais l’homme qui l’habite. Est-elle à la sortie du quadrillage? Alors que la mission continue! Quelle mission, à partir de quelle Eglise? Les réponses possibles renvoient  à la foi et, à ce titre,  appartiennent plutôt à la théologie qu’à l’histoire.

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