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2008/05/07 - Méditation personnelle - Bernard Thiebault

Category: Partages spirituels livrés par le Père Rémy
Créé le mercredi 7 mai 2008 15:01


Bernard !

La véhémence de ta présence nous laisse dans l’opulence de souvenirs
Souvenirs qui  sont comme des gardiens du trésor du temple,
Temple de la vie, de ta vie et de la vie de Dieu
Rien n’y est fade, rien n’y est niais, tout y est.

Et la vie de la foi et la foi en la vie
La confiance qui ne déçoit  pas,
Et la vigilance qui  impose
Du respect et des paroles pour les dire.

Tout les deux vous étiez comme Anne et Siméon
A soupirer après le messie à venir
Pour l’accueillir dans la totalité de vos vies,
Lui que vous accueilliez dans chaque Eucharistie.

« Ô doux Jésus » sortait de votre bouche qui s’apprêtait à l’accueillir,
Et des « je t’aime » soupiraient comme les autres aspirent
Après une longue attente de  ce je ne sais quoi de l’accomplissement.
Dans votre grand âge vous n’étiez en rien le vieillissement.

Vous êtes la preuve évidente que l’esprit ne vieillit pas,
Il mûrit comme du bon vin déposé dans les fûts,
Avant que ceux-ci n’éclatent en répandant
son jus qui était et qui n’est plus.

Quel gâchis, il y en a tant et tant
Qui confondent mortier avec bourbier ;
Lui, jamais mortifère, ne s’empresse pas
D’être dans la boue, par terre.

Bernard

Un jour, un lundi de Pentecôte devant l’église de Groslay avec le P. Georges Szozda, tous les quatre nous prenions le temps de printemps, le temps de la rencontre, temps offert.
Vous étiez dans le soupire de la foi, vous languissiez après l’éternité bienheureuse,
Celle que vous espériez, tout aussi donnée que promise.

Quelques années plus tard vous avez écrit un texte sur ce qu’est la vie éternelle pour vous
Pour la Toussaint pour tous les saints et pour nous

Vous étiez la vie éternelle ambulante sur terre,
Maintenant  nous vous y confions
Par amour du ciel !

2008/01/15 - Méditation personnelle - Jean Malewicz

Category: Partages spirituels livrés par le Père Rémy
Créé le mardi 15 janvier 2008 14:46


Jean !

Qui suis-je pour t’écrire dans cette ambiance morose et terne
La vie si souvent nous floue et berne
Qui suis-je pour t’écrire une lettre pour te voir partir.

Ni les cieux ni les terres
Ni les voyages ni le coffrage
Ni nostalgie ni antalgie
Ne valent ce que vaut la vie

Dans les coups d’éclat de colère
-Tu voulais qu’elle n’ait rien de sainte-,
dans tes prises de paroles à l’emporte pièce,
tu voulais que la Tunique soit recousue

Ils te reconnaîtront chez toi maintenant
Là haut, plus haut  que les cimes d’audace

Ils te reconnaîtront, car tu voulais être
Un vrai sans apparence, un solide sans être piètre

Ils chantent ils te recueillent
Nous chantons, mais sans pareil.
Ils portent au loin ta vie
Nous suivons ton corps dans un cercueil.

Ton corps mort, ta vie vit
La folle, la vieille nous poursuit

2007/09/25 - Méditation personnelle - PAUL Thielin

Category: Partages spirituels livrés par le Père Rémy
Créé le mardi 25 septembre 2007 14:44

Paul !
Aujourd’hui nous allons porter
Au loin le regard posé sur ton cercueil

Aujourd’hui en signe de tes luttes
Acharnées contre tous les enfers
Nous allons porter ton corps et
Faire reposer en terre

Aujourd’hui du haut des cieux
Chante le chœur bien céleste
Pour t’accueillir ce qui en toi
Pour les autres, pour Dieu
Encore reste

Ta hanche déhanchée
Ta lutte de nuit et de jour
Ton futur serré dans les dents
Et ton cœur incéré dans la vie

Qui ne trompe pas
Jacob est ton cousin lointain
Et sont frères sans toit ni voix.

2007/06/10 - Méditation personnelle - Weiss Krystyna

Category: Partages spirituels livrés par le Père Rémy
Créé le dimanche 10 juin 2007 13:49

Ma prière va vers toi Seigneur Dieu, Yahwé de la Loi bienveillante et des paroles de Vie. Vers toi va ma prière, Seigneur, car vers toi va Krystyna et toute sa vie.

Béni sois-tu, Seigneur, pour tout le bien qu’elle a su accueillir et fructifier. Beni sois- tu, Seigneur, pour tous les pardons qu’elle a pu donner et recevoir.

Aujourd’hui pour elle nous te disons « Bonjour » car tu es là et à elle nous nous disons « au revoir » car nous seront là-bas dans la paix et avec Toi, Seigneur notre Dieu, nous lui disons notre adieu.

2007/04/08, Pâques - Concert-méditation - HOMMAGE A BERNARD ET A PIERRE

Category: Partages spirituels proposés en paroisse
Créé le dimanche 8 avril 2007 10:16


Église de la Collégiale Saint-Martin (Montmorency).

Musique : messe de Nicolas de Grigny par Yannick Daguerre,
Texte. Rémy Kurowski


 

I. Intro :

 

Bernard était organiste à Groslay.
A l'âge de 8 ans il a perdu la vue.
Le cancer en était la cause.
Cinquante ans plus tard il en est mort.
Depuis plus d'un mois il n'est plus.

 

La cécité l'a fait plonger dans l'obscurité.
Apprendre à voir autrement est devenu indispensable.

L'Abbé Pierre est décédé un mois avant Bernard, en janvier.


Tous les deux vivaient dans une foi profonde qui les animaient et dictaient leurs actes.

Espérer n'était pas pour eux une réalité à remettre à plus tard.

 


II. LA RESSURECTION DES ECLOPES

Quand vous n'avez plus d'yeux pour voir, vous en avez pour pleurer. Mais, Vous avez encore des oreilles pour entendre. Et quand vous n'avez ni yeux ni oreilles, vous n'avez ni parole ni visage.
Vous n'êtes que le lien de passage où comme un cratère béant se loge le souvenir d'une explosion géante qui Vous a mutilé.
Qu'est-ce qu'il vous reste ? Des yeux pour pleurer et un peu d'espace sur votre peau (deux mètres carrés en moyenne) pour porter votre masque. Vous, vous le savez, vous êtes vivant tant que vous portez ce masque, vous êtes vivant tant que vous portez ce masque, vous portez ce masque de la mort, alors que vous êtes vivant. La dense rituelle du masque de mort ne s'arrêtera jamais. Tant que vous êtes vivant !
Ce masque vous protégera des autres qui ne sont pas comme vous, eux qui ne sont qu'à quelques instants de pensée… surtout de la vôtre, parce que la leur est ailleurs.
Ils sont à quelques instants de Votre pensée quand vous êtes mutilés de l'extérieur, eh, oui, ce qui reste pour vous c'est la pensée.

Oui, peut-être, vous pensez… surtout en ces quelques moments quand elle se présente, elle la pensée, dans sa bienveillance généreuse pour attirer ou éloigner - allez savoir! - cette forme d'existence la plus hideuse qu'est la mutilation.
Oui, peut-être qu'elle existe vraiment, la pensée et qu'elle vient même de l'intérieure, mais elle n'est que l'expression d'un oiseau qui déploie ses ailes, alors qu'il n'en a pas et d'un poisson qui nage à sec.
Oui, pensée peut-être, mais bien plus encore et toujours de plus en plus, quand vous êtes mutilés de l'extérieur. Etre mutilé de l'extérieur c'est peut-être aussi, être comme le cratère d'un volcan qui ouvre le chemin de Votre vie tout en y attirant Vous-même et les curieux qui s'y penchent avec religiosité onctueuse, angoissés à l'idée qu'ils pourraient un jour peut-être, bel et bien eux aussi, comme vous, qui jadis étiez tout entier, désormais ne plus l'être.

Eux, les autres, ils sont à quelques instants de chez vous, à la distance d'une pensée bien-veillante. Ils sont là, Vous regardent, vous considèrent, vous dévisagent, vous sidèrent.
Vous n'avez aucune défense. Vous êtes là, livrés à leur seul bon plaisir d'être à vos côtés, ou ne pas être.
Ils sont là, ils vous touchent, ils vous frôlent ; est-ce pour être sûrs de ne rien oublier de vous-même ? Oh, non, pas par charité, encore moins par vanité! Ils sont là et vous frôlent pour être sûrs de ne rien oublier de ce que vous êtes parce que un jour peut-être ils pourraient être comme vous.
Ils vous circonscrivent, ils vous inscrivent, ils vous amarrent à l'autre rive pour éviter toute sorte de maladresse, comme celle d'une bouteille avec son message à la dérive.

Quand vous êtes mutilés du dehors, Vous ne sortez pas de chez vous, car vous êtes vite dehors.
Tous les mutilés du dehors et ceux du dedans aussi, les uns comme les autres, ils ont signé pour la vie sur cette terre et dans leur chaire, ils ont signé pour la vie, ils ont signé un pacte avec la mort. Et elle les aura un jour. Et eux, ils vont tenir jusqu'à la lâchée de blanches colombes.

C'est ça, la Résurrection ?

 


III. BERNARD ET SON CHIEN

Les chiens de St Bernard sont robustes, calmes et efficaces ;
Bernard avait un chien comme un saint.
Bernard avait un labrador
L'un comprenait, l'autre avait pour comprendre ;
L'un venait, l'autre avait pour prendre ;
L'un se penchait, l'autre avait pour rendre.

Bernard avait un chien qui fréquentait l'église assidûment, écoutait de la musique religieusement et dérangeait personne royalement.

Bernard avait un chien, un serviteur, un serviteur du serviteur.
L'on se comprend bien entre serviteurs !
Disait l'un à l'autre.
Et on se le disant, il ne faisait pas de grande littérature : juste quelques mots simples, doux et gentils, qui se comprenaient à mi-mot, à mi doux et à mi-gentil.

Bernard avait un chien.
Saint Bernard priez pour nous !

 


IV. BERNARD ET PIERRE

Je ne sais pas si Bernard a rencontré l'abbé Pierre.
Mais ils ont eu quelque chose en commun.
Tout comme Bernard qui depuis qu'il a perdu la Vue, et il ne l'a plus jamais retrouvé de l'extérieur de son corps ;
L'Abbé Pierre depuis qu'il a perdu la Vie pour le Christ, il n'a plus jamais retrouvé l'intérieur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.
L'un et l'autre sont morts.
Bernard a recouvert à part entière toute sa dignité du membre de Corps du Christ
Et dans la grande cathédrale fût accueilli le corps mort de l'autre.
Les deux pour la résurrection bienheureuse si douloureusement par notre Seigneur Jésus-Christ acquise qui leur fut promise comme elle l'est pour nous, pour toujours et de partout.


Ainsi soit-il ! Ainsi soit le grand silence !

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