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2017/12/03 - Homélie - 1er dim. de l'Avent

Category: Homélies prononcées par le Père Rémy
Créé le dimanche 3 décembre 2017 06:22

NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION


1° Ce n’est sûrement pas par hasard que c’est à partir d’aujourd’hui, premier dimanche de l’Avent, que la nouvelle traduction du Notre-Père entre en vigueur. En fait, il s’agit juste d’une expression que constitue la sixième demande. La formulation  actuelle en français, nous la connaissons par cœur : « ne nous soumets pas à la tentation » Lc11,4 (« Lead us not into temptation », « ne nos inducas in tentationem »). Elle change donc.

Pourquoi une nouvelle formule que nous allons désormais utiliser, dès aujourd’hui ? C’est une longue histoire, celle de deux mille ans du christianisme. C’est une histoire de traduction. Une histoire constituée des tentatives de compréhension de l’expression grecque dont nous avons héritée en français, comme dans d’autres langues. 

Et déjà l’expression grecque est une traduction (maladroite, au dire de spécialistes !) de la formule araméenne. C’est en araméen que Jésus a donné aux disciples cette prière : lorsque vous priez, dites…. Et le malaise vient de la traduction de l’araméen en grec. Et par conséquent du grec en latin, français etc. 

Accrochez-vous : 

Comme l'hébreu, l'araméen possède une conjugaison particulière, le mode causatif. Mais, ce causatif exprime à la fois la cause et l'effet, ce qui est bien distinct en français, par exemple. Donc "entrer", peut aussi signifier "faire entrer". La négation placée devant le causatif peut s'appliquer à l’un ou à l’autre. Elle peut s’appliquer, soit à la cause, soit à l'effet. C’est selon le contexte ou le jugement du lecteur. On aura ainsi "ne pas faire entrer" ou "faire ne pas entrer". (Dans la formule de Notre Père, est-ce que les deux  sont possibles en même temps???, je n'ai nulle part trouvé trace de cela)

Donc, le sens réel du texte hébreu perdu du Pater aura été : "fais que nous n'entrions pas en tentation". Le traducteur grec, ne pouvant rendre sans s'écarter du mot à mot une nuance que lui-même, sémite, sentait en grec, s'en est finalement tenu à un décalque servile. 

καὶ

μὴ εἰσενέγκῃς
ἡμᾶς
εἰς πειρασμόν,
et
ne nous fais pas entrer (texte grec)
ou fais que nous n'entrions pas
(texte araméen)
en tentation

Donc en grec la négation s’applique à la cause qu’est Dieu. C’est lui l’acteur et le sujet de la phrase. L’expression « Ne nous fais pas entrer », nous est connue sous la formule de vigueur jusqu’à présent « ne nous soumets pas à la tentation ». Nous y sommes seulement passifs, sans aucune possibilité d’action de notre part. Et du coup, si nous y entrions, c’est Dieu qui aurait voulu. Logiquement donc si tel est le cas, c’est la faute de Dieu. C’est un malheureux glissement de sens. Donc, c’est sa faute, puisque c’est lui qui agit sur nous, sans que nous ayons mot à dire, sauf cette prière. D’où d’une certaine façon cette expression de Jacques Prévert : « Notre Père qui êtes aux cieux, restez-y et nous, restons sur la terre qui est quelques fois si jolie ». 

Or en araméen la négation porte sur le causatif ‘faire’, et non plus sur le causatif ‘faire faire’. Ce qui donne : « fais que nous n’entrions pas en tentation ». Dans ce cas, nous sommes le sujet de la phrase subordonnée. Nous  y sommes des acteurs principaux. Nous sommes ceux qui font appel à un Auxiliaire. Dieu, sujet principal de la phrase, il garde toujours la main sur tout et donc sur nous. Mais dans la partie subordonnée de la phrase, Dieu devient est un Auxiliaire de notre liberté. Auxiliaire veut dire quelqu’un qui aide. « Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours », c’est ainsi que commencent les prières du bréviaire. 

C’est donc pour une raison de traduction que l’on a trainé ce problème pendant si longtemps, sans savoir comment avancer. Les protestants, comme souvent, très versés dans l’étude des Ecritures, les premiers ont tiré le signal d’alarme. Le travail œcuménique entre les chrétiens de différentes confessions aboutit à cette prise de conscience. Et la nouvelle formulation en résulte. Elle résulte de l’affinement d’étude linguistique de la Bible. Elle résulte aussi de l’affinement de la place de la liberté de l’homme face à Dieu souverain en tout. 


2° La première lecture et l’évangile nous invitent à être vigilants dans les situations d’épreuve qui sont souvent situations de tentations. « Pourquoi Seigneur, nous laisses-tu errer, hors de tes chemins, nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ». Bonne question formulée par le prophète Isaïe. 

Maintenant, nous avons déjà une bonne partie de la réponse. Dieu nous laisse le temps de nous convertir. Mais cela prend justement du temps, le temps de notre décision. Jésus fait pareil : « Prenez garde, restez éveillés ». (On a fait l’anniversaire de nos enfants ou chez leurs copains et donc on n’est pas allé à la messe ; on a fait un super voyage à Noël, Pâques, on a même pensé d’aller aux offices, mais c’était trop compliqué : attention danger !) Ces tentations de vie facile, endormie, selon nos goûts…, elles doivent être stoppées. Et si elles ne le sont pas, elles conduisent à la mort spirituelle et parfois même physique. 

Qui est à l’origine des tentations ? Pas Dieu. Certes, il y a le Malin. Mais, pour la plus part du temps, c’est notre chair. C’est notre chair vouée à la mort (donc au sens paulinien du terme) qui génère des tentations. C’est notre chair qui nous met dans des situations éprouvantes. C’est vrai pour chacun de nous individuellement. C’est vrai aussi en couple, en famille. C’est vrai dans la communauté  humaine, en société, dans le travail, vie associative, clubs divers et variés… C’est vrai aussi en communauté spirituelle comme la nôtre. Tant de tentations qui viennent de Babel et qui contredisent le souffle de l’Esprit de la Pentecôte.

Comme dit st Jacques dans son épitre, « nous sommes éprouvés à cause de notre propre convoitise ». (1,13-15). Cependant, Saint Paul apporte une nuance intéressante. Il précise que Dieu ne nous permet pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces (1Co10,13) (L’interprétation de la Bible n’a rien de fondamentaliste, uniquement littéral, elle résulte d’un long chemin au cours duquel on apprend comment débusquer le sens de l’ensemble de la Bible et non pas uniquement à partir  d’un seul mot ou d’une seule expression.)

Donc, comment, avec quelle force agir ? Force de la grâce divine, certes. Mais pour être active, cette force-là doit se traduire en conviction intérieure. Alors, désirons-nous que Dieu nous garde de toutes les tentations ? Et surtout de celles qui nous éprouvent le plus ? Celles  qui nous titillent et nous remettent en cause ? Jusqu’à troubler notre conscience et impacter notre statut d’enfant de Dieu ? !


3° Ne nous laisse pas entrer en tentation, répétons cette phrase dans nos têtes, 
Ne nous laisse pas entrer en tentation, répétons-la pour l’apprendre par cœur
Ne nous laisse pas entrer en tentation, répétons avec conviction intérieure
Ne nous laisse pas entrer en tentation, répétons avec une conviction spirituelle
Ne nous laisse pas entrer en tentation, répétons pour avoir la force de résister
Ne nous laisse pas entrer en tentation, et finalement délivre nous du mal. AMEN


PS. D’autres sujets attenants resteraient à développer :
- celui de la Providence et de la suprématie du Bien sur le mal,
- celui de la vision rencontrée aussi dans l’Ancien Testament selon laquelle c’est Dieu qui éprouve (par ex. psaume 66),
- celui de l’homme qui éprouve Dieu (par ex. Psaume 95 à Massah (lieu-dit d’épreuve) et Meriba (lieu-dit de contestation de querelle) « où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avez vu mon exploit »
– celui des tentations du Tentateur à l’égard de Jésus et tout disciple…

2016/12/18 - Homélie - 4e dim. de l'Avent

Category: Homélies prononcées par le Père Rémy
Créé le lundi 27 mars 2017 14:11

NOEL : Attendre avec et comme Marie. 

Noël c’est un rappel de l’incarnation  du Fils de Dieu dans la vie humaine, charnelle et spirituelle à la fois. Marie avec sa grossesse est là pour nous le faire comprendre à nouveau. Aujourd’hui, à quelques jours avant les fêtes de Noël, posons-nous cette question : Comment la vie du Christ s'incarne dans ma vie ?

Est-ce qu’il est comme un angle incarné qui fait mal  quand on veut marcher sur nos propres sentiers au lieu de suivre la voie du Seigneur ? Mais cette douleur, on l’explique  souvent autrement. On l’explique par le trop-plein de la vie et des choses à assumer. Est-ce si sûr que ce n’est que cela ? Ou est-ce que nous préparons sa route en nous pour qu'il vienne Vraiment ? Et alors ce n’est pas de l’angle incarné qu’il s’agira, non pas pour nous faire mal, mais bien au contraire pour le bonheur sans fin, jusqu’) dans la vie éternelle. 

Marie nous est un exemple bien outil, mais très haut placé. Durant l’Avent nous revivons l’attente de Marie et ainsi, à ses côtés, nous revisitons la nôtre. 

Comment je permets à ce Jésus, Jésus de la foi, donc l’intime de ma vie, comment je lui permets de renaître de nouveau en moi ? Avec Marie je l’attends pour le faire renaître en moi et le porter aux autres. Mais, Marie était sans péché originel et donc exempte de tout péché. Moi, même si le baptême avait effacé le péché originel, mais  tout de même je demeure  pécheur et donc les conséquences de mon état sont toujours là. 

Il ne faut pas beaucoup d’effort pour s’en convaincre. A moins d’être vraiment aveugle, comme le pharisien ou scribe de l’époque de Jésus qui se croyait posséder les savoirs pour vivre en homme religieux, et qui ne se croyait pas concerné par la vérité que Dieu connaissait à son sujet.

 Donc, moi-même, je n’ai pas le cœur totalement  pur, comme celui de Marie. Je peux y aspirer, je peux soupirer vers. Et cela me prend parfois. Mais si cela ne dépasse pas le périmètre  des voeux pieux, je demeure un menteur. Pour m’en sortir, il me faut donc d’abord sortir de moi, sortir de mon cercle des pensées auto-justificatrices, dont je suis le seul à avoir le secret. Et combien mêmes elles seraient partagées avec bien d’autres. Il me faut sortir tel que je suis et me présenter tel quel à Dieu. Alors qu’est-ce que je fais donc pour m’en rapprocher d’une telle situation ? 

Comment j’intègre donc le pardon de mes péchés dans la préparation aux fêtes de Noël. Est-ce que j’ai saisi l’occasion de la semaine dernière pour le faire ? Quelle joie de l’avoir vécu, de l’avoir ressenti chez les autres ! Sinon, j’ai encore une semaine pour le faire. Si je veux être dans la joie de Marie, je dois purifier mon cœur. Et mon âme redeviendra alors ce lieu de gestation de la présence renouvelée de Jésus.  Et la communion sera une vraie communion, car dans la joie d’un cœur nouveau. 

Mais peut-être, finalement cela m’est égal de savoir, si Jésus va renaître dans ma vie selon  ce que Dieu désire pour moi, ou pas. Moi, j’ai ma vérité pour moi, elle me suffit. Et elle m’a guidé jusque-là et donc, je suis heureux avec cela. Et le pardon, je le donne quand je le veux et à qui je  veux. Après tout je ne suis pas un monstre.

Mais d’aller plus loin, me confesser, non ! J’ai mes raisons pour y résister avec efficacité. Et quand je  m’y mets, je peux être très performant. J’ai mon idée de la religion et j’y reste. Cela ne m’empêche pas de venir à la messe, souvent, parfois, de temps en temps, quand je peux et quand je veux. Certes,  en nous, il y a de la présence divine. Notre vie en est déjà bien marquée pour la plus part d’entre nous à cause de la culture chrétienne. 

Mais, les puissances du mal et  les influences du monde extérieur sont là  pour l’affadir,  pour la rendre stérile. Sans nier tous ces apports et toutes ces difficultés, il reste à savoir comme cette culture ambiante m’aide à devenir le croyant, selon le cœur de Marie.  Qu’est-ce que je fais pour m’y mettre et pour y mettre de la présence vivante de ce Jésus qui me guide et  me rassure.

Seigneur Dieu, Esprit de Dieu !  Aide-moi à me  préparer, comme tu le désires, pour être dans ta lumière et dans ta joie. Nous nous appuyons sur l’heureuse attente de Marie et nous te prions avec elle : Je vous salue Marie…. Et comme elle : Mon âme exalte le seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur…. Amen.

2016/12/11 - Homélie - 3e dim. de l'Avent

Category: Homélies prononcées par le Père Rémy
Créé le lundi 27 mars 2017 11:30

Les lectures d’aujourd’hui sont pleines de promesses. Face à toutes ces promesses, je me suis imaginé quelqu’un d’assez éloigné de tout cela, voire même hostile, car déçu et peut-être même amer. Voici ce qu’il aurait pu en dire : 

« Qu’est-ce que l’on a à faire de toutes ses promesses. Ces sont des paroles en l’air destinées à consoler des faibles,  qui de toutes les façons ne verront jamais rien d’autre que  misère et souffrance. Des promesses pareilles sont des mensonges et âneries. Ou alors si c’est vrai, et ce que l’on voudrait toute de même y croire, croire au bonheur,  c’est alors qu’il faut changer de Dieu. Car celui en qui on croit, il ne le fait pas, il ne réalise pas tout cela.  Il ne l’a jamais fait, il ne le fera jamais rien. Il faudrait trouver un Dieu bien plus efficace, plus compétitif, plus sûr. Quelqu’un sur qui on pourra vraiment compter, quelqu’un qui immédiatement réagira. Mais un Dieu pareil on ne l’a pas  encore  trouvé. 

A moins de le fabriquer de toutes pièces. Le faire à partir de nos rêves. Ce serait donc fabriquer une sorte de super puissance, capable de nous guider dans notre vie, capable de nous faire éviter  les dangers et nous remettant toujours sur le chemin du bonheur  immédiat et durable. Une sorte de super ordinateur. Dans notre civilisation, nous sommes déjà sur le chemin vers une telle réalité.  

Et c’est si loin de Dieu D’Isaïe, de Jean Baptiste et de Jésus de Nazareth. Leur Dieu promet, toujours promet, promet toujours, mais… Et de plus est un Dieu qui demande de la patience comme nous le rappelle Jacques dans la seconde lecture. Et tout cela c’est toujours pour retarder le constat de l’intervention de Dieu. Et le comble, on va interdire de gémir contre ceux qui ne pensent pas comme eux. La réalité ce que Jean-Baptiste est vraiment en prison, il risque sa vie pour rien, pour une promesse en l’air.  Et Jésus pour le consoler ne trouve pas mieux que de  répéter la même chose : les boiteux ceci et les aveugles cela, puis les lépreux et ainsi de suite. Et, le comble, tout est couronné par les pauvres qui reçoivent la bonne nouvelle ». 

Les pauvres d’aujourd’hui, c’est nous. Nous qui n’avons plus aucune assurance dans cette vie, nous qui sommes dans la pauvreté du raisonnement au sujet de notre propre vie, comme celle de Dieu et de sa place dans notre vie par exemple. Nous qui sommes dans la pauvreté physique, mentale et spirituelle, l’une ou l’autre, voire les deux ou même les trois à la fois. C’est parce que nous sommes dans cette pauvreté que, finalement à ce moment seulement, nous pouvons entendre Dieu nous parler de la sorte. A savoir nous annoncer la Bonne Nouvelle du salut pour tous, et donc aussi pour nous.  

Tu es boiteux dans ta vie, éclopé pour peu importe quelle raison, appuie-toi sur mon épaule et marche. Ah, tu es aussi aveugle, donc permet-moi de t’ouvrir les yeux sur ta vie pour la regarder en vérité et dans l’amour sans continuer à te faire mal, ni à toi, ni aux autres. Car tu ne voyais ni ton péché à reconnaître, ni la grâce de la Miséricorde à accueillir. Qui pourtant, et le péché et la grâce, chacune à sa façon, frappaient depuis si longtemps aux portes de ton âme, aux portes de ta conscience. Et ton frère, c’est le Christ lui-même, qui t’es envoyé par ton ange qui veille sur toi et tu finiras par entendre et voir durablement, et marcher à pas sûrs ! Le reste ne sera que du bonheur, sans te demander inquiet : où est-il ce bonheur ? Car, il sera là. Amen.

2016/12/03 - Homélie - 2e dim. de l'Avent

Category: Homélies prononcées par le Père Rémy
Créé le mardi 24 janvier 2017 11:14

L’Avent, c’est le temps propice pour nous arrêter sur notre manière de pratiquer la foi. Tout au moins sur un de ses aspects, celui de la nourriture que constitue la parole de Dieu et le fait de venir à la messe au cours de laquelle nous entendons des passages de la Bible. 

Comment résonnent-elles, les lectures d’aujourd’hui ? Étions-nous vraiment attentifs à ce qui vient d’’être lu ? Est-ce clair à la première lecture ? Sont-elles d’actualité pour nous ? Nous touchent-elles dans notre intelligence, dans notre cœur, dans notre âme ? 

 Les livres saints, dont est composée la Bible, sont là pour nous instruire ! Elles sont pour nous faire enseigner sur Dieu et son plan de salut pour chacun de nous. Or, si nous venons à la messe, comme ce soir, c’est en principe dans deux attitudes possibles par rapport à la Bible et plus généralement par rapport à ce qui se vit lors d’une messe. Soit effectivement, nous y venons pour nous faire instruire et donc nous faire enseigner. Soit pour nous faire renseigner

La première  attitude, celle de nous faire enseigner, est justement celle de nous faire instruire. Celle qui nous faire enseigner quelque chose que nous ne connaissons pas encore. Ou quelque chose que nous aurions éventuellement entre temps oublié. Qu’est-ce qui nous est enseigné ? 

C’est la connaissance du Seigneur qui nous est enseignée. Et elle est enseignée pour savoir qui est Dieu et comment est-il présent dans notre vie, au quotidien, dans nos familles, au travail, dans la rue, dans le métro etc. 

Comment nous parle-t-il et comment change-t-il notre cœur. Car nous laisser enseigner c’est nous laisser nous changer, modifier, améliorer pour être plus vrai, plus juste et davantage dans l’amour véritable, celui de Dieu lui-même. Nous y apprenons que Dieu est fidèle à sa promesse et qu’il y exprime sa miséricorde. 

Si nous venons pour nous renseigner, c’est juste dans l’intention de prendre la température de l’ambiance de la communauté : me convient, ne me convient pas, je me sens accueilli ou pas. C’est d’écouter ce qui s’y dit et peut-être se dire qu’il y aurait quelque chose d’intéressant pour moi.  

Si vous revenez plusieurs fois pour vous renseigner de la sorte, tôt ou tard, vous serez amenés à changer quelque chose en vous. Rien que dans votre agenda pour venir à la messe. Peut-être, ce changement se fera de façon imperceptible. Peut-être sera-t-il constatable en sautant aux yeux, les vôtres et ou ceux des autres ? 

Le fait de vous renseigner prendra alors peu à peu l’allure d’un véritable enseignement. 

Car vous allez être peu à peu transformés, travaillés, changés, modifiés, améliorés, plus justes et plus vrais. Et Dieu sera déjà à l’œuvre dans votre cœur. Par son Esprit il façonnera déjà votre cœur. En même temps, cet Esprit de Dieu fera des connexions dans votre cerveau. Puis, ce que vous avez compris intellectuellement, il le fera connecter avec votre cœur. Pour finir ce travail d’unification  de votre vie intérieure. 

Ce même Esprit vous poussera hors de vous-même afin que vous  exprimiez cette nouveauté. Il vous poussera hors de vous-même pour que cette unification intérieure bien que fragile mais déjà suffisante pour qu’elle s’exprime en servant du support aux actions. 

Cette unification encore en devenir elle-même, elle servira déjà de canevas  aux œuvres qui vont s’y imprimer. Ouvres que vous allez accomplir désormais au nom d’une telle nouvelle connaissance  de Dieu, au nom de la véritable charité christique.  

Ce Dieu qui nous ouvre à la réalité du monde, non pas pour juger le monde, mais pour le sauver en le soutenant dans sa marche sur les chemins si divers, voire contradictoires de son histoire. 

Vous devenez alors des Jean-Baptiste qui n’hésitent pas à appeler un chat un chat dont l’évangile d’aujourd’hui nous fait le récit avec ses expressions qui frappent les esprits : engeance de vipères et la cognée est déjà à la racine de l’arbre. 

Et si nous étions un peu les deux, un lieu qui grouille de vie, mais pas forcément selon le plan de Dieu. Et si nous étions en partie, tout au moins, ce bois mort qui va être enlevé. Ces paroles, en les entendant pour nous, mais qui peuvent aussi concerner les autres, nous les appliquons  avant tout à  nous-même.  

Avec le courage de la vérité, vous devenez  alors ce disciple qui indique le chemin à suivre avec insistance, mais plein de douceur dont st Paul fait preuve dans la seconde lecture. Ou encore dans une attitude pleine de la belle espérance, comme l’exprime le prophète Isaïe dans la première lecture. 

Nous venons donc pour nous laisser enseigner et pour nous renseigner. Et peu importe, car nous sommes là et c’est aujourd’hui que la Bonne Nouvelle nous est annoncée. Reconnaître Dieu, c’est en prendre connaissance. Prendre connaissance de sa vie telle qu’elle se donne au travers toute la Bible. 

Nous y accédons par l’intermédiaire de son Fils Jésus Christ. Reconnaître Jésus comme Dieu, c’est se laisser baptiser dans l’eau en vue de la conversion. Et ainsi préparer le baptême dans l’Esprit et dans le feu. Ce qui veut dire être capable d’accueillir l’Esprit Saint et être prêt à accueillir les effets de son passage par notre existence. 

Avec st Paul qui cite l’Ancien Testament, je peux donc dire : 

« C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations, je chanterai ton nom » AMEN

2016/11/26 - Homélie - 1er dim. de l'Avent

Category: Homélies prononcées par le Père Rémy
Créé le mardi 24 janvier 2017 09:53

1° Le début de cette nouvelle année liturgique  est marqué par  le temps de préparation à la fête de Noël ; c’est l’Avent. C’est l’occasion de nous pencher sur les trois différentes venues de Jésus ;

- dans la naissance  donnée par Marie

- dans  notre baptême

- à la fin des temps

2° suivant la période et la situation de notre vie, nous accentuons l’une ou l’autre de ces trois :

- Noël, la fête de tous les enfants

- notre baptême ou celui de notre enfant à préparer, ou qui vient d’être célébré

- et quand la mort s’invite pour rappeler la finitude de notre vie ou celle de nos proches, quand elle s’invite par la violence de la maladie grave ou de la  guerre… nous méditons sur la fin des temps, de notre temps et de tous les temps, et de la venue de ce Jésus-Christ dans la gloire. 

3° nous vivons l'une ou l’autre, parfois deux  de ses étapes, mais très rarement toutes les trois à la fois. Mais nous avons à la vivre toujours en lien avec les deux autres. Nous avons à le faire pour renouer notre espérance. Nous avons à le faire pour donner à l’espérance la possibilité  de s’enraciner dans notre cœur d’enfant, d’adolescent, d’adulte qui  ne cesse de découvrir Jésus et son message. 

Espérance est ce lien qui nous permet de vivre dans l’attente des choses que nous ne voyons pas encore, mais qui sont déjà présentes dans nos vies comme germes de cette autre vie. 

Cette même espérance nous permet aussi de traverser des moments difficiles et donc attendre avec confiance ce que nous n’avons pas encore. Et ce que nous n’avons pas encore, mais vers quoi nous tendons dès part notre nature humaine éclairée par la foi, c’est le bonheur durable. Nous cherchons le bonheur qui nous comblera sans faille, sans qu’il disparaisse au bout des quelques instants.

4° Période de l’Avent, dans l’ensemble de sa durée, nous permet de réactiver les trois chemins par lesquels passe et où vit Jésus, lui non seulement chemin, mais aussi vérité et vie. Certes, le temps de l’Avent est surtout tourné vers la commémoration de la naissance de Jésus et la nôtre, celle des  enfants, de tous les enfants de la terre. 

Et quoi de plus légitime dans une telle extension du sens de la fête de Noël. Mais si cette extension est horizontale, couvrant l’étendue de toute la terre, de tous les enfants du monde d’aujourd’hui, elle ne doit pas cependant se faire au détriment  de l’autre extension, celle qui est verticale. En effet, l’extension ou dimension verticale nous rappelle d’où nous venons, et vers qui nous allons, à savoir de Dieu et pour Dieu. Et cela peut s’étendre sur toute la terre.  AMEN

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