2016/12/18 - Homélie - 4e dim. de l'Avent
NOEL : Attendre avec et comme Marie.
Noël c’est un rappel de l’incarnation du Fils de Dieu dans la vie humaine, charnelle et spirituelle à la fois. Marie avec sa grossesse est là pour nous le faire comprendre à nouveau. Aujourd’hui, à quelques jours avant les fêtes de Noël, posons-nous cette question : Comment la vie du Christ s'incarne dans ma vie ?
Est-ce qu’il est comme un angle incarné qui fait mal quand on veut marcher sur nos propres sentiers au lieu de suivre la voie du Seigneur ? Mais cette douleur, on l’explique souvent autrement. On l’explique par le trop-plein de la vie et des choses à assumer. Est-ce si sûr que ce n’est que cela ? Ou est-ce que nous préparons sa route en nous pour qu'il vienne Vraiment ? Et alors ce n’est pas de l’angle incarné qu’il s’agira, non pas pour nous faire mal, mais bien au contraire pour le bonheur sans fin, jusqu’) dans la vie éternelle.
Marie nous est un exemple bien outil, mais très haut placé. Durant l’Avent nous revivons l’attente de Marie et ainsi, à ses côtés, nous revisitons la nôtre.
Comment je permets à ce Jésus, Jésus de la foi, donc l’intime de ma vie, comment je lui permets de renaître de nouveau en moi ? Avec Marie je l’attends pour le faire renaître en moi et le porter aux autres. Mais, Marie était sans péché originel et donc exempte de tout péché. Moi, même si le baptême avait effacé le péché originel, mais tout de même je demeure pécheur et donc les conséquences de mon état sont toujours là.
Il ne faut pas beaucoup d’effort pour s’en convaincre. A moins d’être vraiment aveugle, comme le pharisien ou scribe de l’époque de Jésus qui se croyait posséder les savoirs pour vivre en homme religieux, et qui ne se croyait pas concerné par la vérité que Dieu connaissait à son sujet.
Donc, moi-même, je n’ai pas le cœur totalement pur, comme celui de Marie. Je peux y aspirer, je peux soupirer vers. Et cela me prend parfois. Mais si cela ne dépasse pas le périmètre des voeux pieux, je demeure un menteur. Pour m’en sortir, il me faut donc d’abord sortir de moi, sortir de mon cercle des pensées auto-justificatrices, dont je suis le seul à avoir le secret. Et combien mêmes elles seraient partagées avec bien d’autres. Il me faut sortir tel que je suis et me présenter tel quel à Dieu. Alors qu’est-ce que je fais donc pour m’en rapprocher d’une telle situation ?
Comment j’intègre donc le pardon de mes péchés dans la préparation aux fêtes de Noël. Est-ce que j’ai saisi l’occasion de la semaine dernière pour le faire ? Quelle joie de l’avoir vécu, de l’avoir ressenti chez les autres ! Sinon, j’ai encore une semaine pour le faire. Si je veux être dans la joie de Marie, je dois purifier mon cœur. Et mon âme redeviendra alors ce lieu de gestation de la présence renouvelée de Jésus. Et la communion sera une vraie communion, car dans la joie d’un cœur nouveau.
Mais peut-être, finalement cela m’est égal de savoir, si Jésus va renaître dans ma vie selon ce que Dieu désire pour moi, ou pas. Moi, j’ai ma vérité pour moi, elle me suffit. Et elle m’a guidé jusque-là et donc, je suis heureux avec cela. Et le pardon, je le donne quand je le veux et à qui je veux. Après tout je ne suis pas un monstre.
Mais d’aller plus loin, me confesser, non ! J’ai mes raisons pour y résister avec efficacité. Et quand je m’y mets, je peux être très performant. J’ai mon idée de la religion et j’y reste. Cela ne m’empêche pas de venir à la messe, souvent, parfois, de temps en temps, quand je peux et quand je veux. Certes, en nous, il y a de la présence divine. Notre vie en est déjà bien marquée pour la plus part d’entre nous à cause de la culture chrétienne.
Mais, les puissances du mal et les influences du monde extérieur sont là pour l’affadir, pour la rendre stérile. Sans nier tous ces apports et toutes ces difficultés, il reste à savoir comme cette culture ambiante m’aide à devenir le croyant, selon le cœur de Marie. Qu’est-ce que je fais pour m’y mettre et pour y mettre de la présence vivante de ce Jésus qui me guide et me rassure.
Seigneur Dieu, Esprit de Dieu ! Aide-moi à me préparer, comme tu le désires, pour être dans ta lumière et dans ta joie. Nous nous appuyons sur l’heureuse attente de Marie et nous te prions avec elle : Je vous salue Marie…. Et comme elle : Mon âme exalte le seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur…. Amen.