2016/12/11 - Homélie - 3e dim. de l'Avent

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Les lectures d’aujourd’hui sont pleines de promesses. Face à toutes ces promesses, je me suis imaginé quelqu’un d’assez éloigné de tout cela, voire même hostile, car déçu et peut-être même amer. Voici ce qu’il aurait pu en dire : 

« Qu’est-ce que l’on a à faire de toutes ses promesses. Ces sont des paroles en l’air destinées à consoler des faibles,  qui de toutes les façons ne verront jamais rien d’autre que  misère et souffrance. Des promesses pareilles sont des mensonges et âneries. Ou alors si c’est vrai, et ce que l’on voudrait toute de même y croire, croire au bonheur,  c’est alors qu’il faut changer de Dieu. Car celui en qui on croit, il ne le fait pas, il ne réalise pas tout cela.  Il ne l’a jamais fait, il ne le fera jamais rien. Il faudrait trouver un Dieu bien plus efficace, plus compétitif, plus sûr. Quelqu’un sur qui on pourra vraiment compter, quelqu’un qui immédiatement réagira. Mais un Dieu pareil on ne l’a pas  encore  trouvé. 

A moins de le fabriquer de toutes pièces. Le faire à partir de nos rêves. Ce serait donc fabriquer une sorte de super puissance, capable de nous guider dans notre vie, capable de nous faire éviter  les dangers et nous remettant toujours sur le chemin du bonheur  immédiat et durable. Une sorte de super ordinateur. Dans notre civilisation, nous sommes déjà sur le chemin vers une telle réalité.  

Et c’est si loin de Dieu D’Isaïe, de Jean Baptiste et de Jésus de Nazareth. Leur Dieu promet, toujours promet, promet toujours, mais… Et de plus est un Dieu qui demande de la patience comme nous le rappelle Jacques dans la seconde lecture. Et tout cela c’est toujours pour retarder le constat de l’intervention de Dieu. Et le comble, on va interdire de gémir contre ceux qui ne pensent pas comme eux. La réalité ce que Jean-Baptiste est vraiment en prison, il risque sa vie pour rien, pour une promesse en l’air.  Et Jésus pour le consoler ne trouve pas mieux que de  répéter la même chose : les boiteux ceci et les aveugles cela, puis les lépreux et ainsi de suite. Et, le comble, tout est couronné par les pauvres qui reçoivent la bonne nouvelle ». 

Les pauvres d’aujourd’hui, c’est nous. Nous qui n’avons plus aucune assurance dans cette vie, nous qui sommes dans la pauvreté du raisonnement au sujet de notre propre vie, comme celle de Dieu et de sa place dans notre vie par exemple. Nous qui sommes dans la pauvreté physique, mentale et spirituelle, l’une ou l’autre, voire les deux ou même les trois à la fois. C’est parce que nous sommes dans cette pauvreté que, finalement à ce moment seulement, nous pouvons entendre Dieu nous parler de la sorte. A savoir nous annoncer la Bonne Nouvelle du salut pour tous, et donc aussi pour nous.  

Tu es boiteux dans ta vie, éclopé pour peu importe quelle raison, appuie-toi sur mon épaule et marche. Ah, tu es aussi aveugle, donc permet-moi de t’ouvrir les yeux sur ta vie pour la regarder en vérité et dans l’amour sans continuer à te faire mal, ni à toi, ni aux autres. Car tu ne voyais ni ton péché à reconnaître, ni la grâce de la Miséricorde à accueillir. Qui pourtant, et le péché et la grâce, chacune à sa façon, frappaient depuis si longtemps aux portes de ton âme, aux portes de ta conscience. Et ton frère, c’est le Christ lui-même, qui t’es envoyé par ton ange qui veille sur toi et tu finiras par entendre et voir durablement, et marcher à pas sûrs ! Le reste ne sera que du bonheur, sans te demander inquiet : où est-il ce bonheur ? Car, il sera là. Amen.