2020/01/18 - Premières communions - Parents


Introduction


Principe des trois cercles de la vue de l'enfant qui prépare et vit sa première communion.


1. Son entourage immédiat familial

2. Ses amis

3. La Communauté


Ces trois cercles sont en lien les uns avec les autres dans des configurations variables. Les configurations expriment proximité et éloignement réciproques. Si les trois se superposent totalement, on peut penser que  c'est une situation idéale.
Mais la situation idéale n'existe pas dans le réel. Il y a seulement à tendre vers. C'est la dynamique qui est propre à toute vie chrétienne. C'est aussi vrai dans le cas de la première communion.


Dans chacun de ces trois cercles, il y a des lois qui lui sont propres pour en exprimer la particularité.


I. Présentation des trois cercles


1° La famille est le premier et naturel lieu de vie de l'enfant et pourvoyeur de sens (orientation et contenu). Les modèles culturels et  éducatifs, bien que semblables, pour autant varient d'une famille à l'autre.  L'argent de poche et l’accès à l'internet, déjà ces deux éléments peuvent servir d’indicateurs  de cette différence. Comment est appliqué le principe de temps de qualité, cela aussi varie d'une famille à l'autre. Et combien de temps l'enfant passe-t-il en famille? 


2° Les amis sont à l'école, dans les clubs de sports et autres lieux de rencontres dont l'accès est possible, avec surveillance parentale plus ou moins évidente et ou efficace. Ces sont eux qui dictent le tempo de l'évolution de l'enfant. Tous ne sont pas amis, mais tous exercent une influence plus ou moins forte. Influence que l’enfant accueille “amicalement”. La diversité des sources d'influences et leur non homogénéité peuvent enrichir la personnalité de l'enfant en croissance. Elle peut également rajouter à la difficulté de se construire. Tout dépendra de la jonction avec les deux autres cercles que sont donc la famille et la communauté chrétienne catholique en l'occurrence.


3° La communauté, pas la seule, mais sur le plan  spirituelle principale car en lien avec la famille est pourvoyeur des repères pour s'orienter. Elle est aussi pourvoyeur des valeurs pour remplir la vie. Les deux sont résumés par la quête de sens. Sens comme orientation et sens comme contenu de ce qui est considéré comme important, voire primordial. Mais le sens de tout cela ne serait ni réel ni efficace qu'à condition d'être enraciné dans le terroir de la foi. Foi comme confiance partagée dont on se nourrit et rayonne.


La nourriture en question est identifiée dans la communion eucharistique. Cette communion, c'est manger l'hostie, la victime offerte, Dieu lui-même. Cette communion-là  exprime par excellence le désir du croyant d'aller cahin caha vers la source. Cette source est identifiée comme indispensable, première, unique capable de nous satisfaire au sens le plus profondément existentiel et spirituel du terme.


Famille, amis, communauté, naturellement se caractérisent par des intérêts communs et donc par les divergences. Or, l’approche chrétienne est celle d’une réflexion et d’action à partir de la notion de bien commun. La notion du bien commun intègre la vie en générale et la vie de la foi en particuliers. Tout étant relié à Dieu créateur et son Esprit qui se donne comme un don gratuit que l’on ne peut ni posséder ni perdre.C’est dire le mystère de la vie de Dieu en nous que nous avons à prendre en compte et qui est la base de toutes nos actions. La tension qui résulte des interactions entre ces trois cercles d’appartenances et donc d’influences devient l’occasion, voire le lieu même  de la vérification de la profondeur des liens qui unissent et renvoient aux autres cercles.


II. Comment cela interagit-il dans le cas de la préparation à la première communion et dans la suite, c'est-à-dire dans l'apprentissage du habitus pour en vivre ? 


1. “Faire ou ne pas faire sa communion”. Déjà dans l'intitulé il y a un problème. Il exprime une vision socio culturelle de l'approche de l'accès à l'eucharistie. Faire sa première communion est-ce la même chose que “accéder à l'eucharistie” ? La première, faire sa communion décrivent une action, mais de façon différente de la seconde, accéder à l'eucharistie.  Ce qui prime ce n’est pas le faire mais l’être, l’attitude profonde, personnelle, dans laquelle on se reconnaît connecté à un mystère plus grand que soit et qui agit sur nous. Faire sa première communion peut être considéré comme description complémentaire. Mais à condition  de vraiment vouloir exprimer cette complémentarité. Quand on a résolu le problème sémantique, on peut aller plus loin.


Qui décide ? D'abord l'enfant, mais sous quelle influence ? Les parents, la fratrie et les amis (de catéchisme ou autre) sont les trois sources habituelles d'où vient le désir de l'enfant. La qualité de stimulation va rejaillir sur la qualité de la réponse. On peut banaliser on constatant que peu importe la vraie motivation. C'est vraiment que de toutes les façons l'enfant ne comprend pas tout, loin de là. Et l'adulte alors comprend-t-il davantage? Et comprendre quoi? D'ailleurs derrière cette explication se cache un aveu des adultes que nous sommes d'être dans l'incapacité à saisir un tel mystère. Justement, il n'y a pas à le saisir, mais à l'approcher, mais pour cela il faut de la curiosité et de la confiance. Donc accéder à l'eucharistie.


La décision revient à plusieurs, et le résultat d'un discernement entre enfant, parents, catéchiste et prêtre responsable de la communauté. Ceci est surtout indispensable de façon explicite dans les situations qui ne sont pas évidentes d'emblée. Mon enfant veut faire sa communion sous l'influence des camarades de caté. Mais nous les parents ne sommes pas convaincus que cela a du sens. Car on l'a inscrit au caté pour avoir des connaissances en religion chrétienne et y trouver des valeurs pour être bon et gentil. Ou l'inverse, même si mon enfant ne veut pas, mais moi je sais ce qui est bon pour lui. Par ailleurs, pour  ce qui est de moi-même, c'est mon problème, cela ne regarde personne. Le cercle familial est en lien avec les deux autres


2. L'influence des amis peut être forte ou pas, à l'adolescence,elle sera décisive en plein ou en creux. Mais elle le sera en contradiction avec le projet pédagogique familial. Et ce qui va trinquer en premier, c'est ce qui est considéré comme un superflu, la religion. A la faiblesse de la conviction des parents va s'ajouter la force de leur contestation. Vous les parents vous ne survivrez pas, si vous vous contentez d'un saupoudrage de la vie par quelques sucres glacés fournis par la référence à la religion qui à certaines conditions dans certaines situations en en général ne peut pas faire de mal. 


De toutes les façons, l'enfant choisira. On confond alors la liberté de choix, qui est un élément parmi d'autres de l'exercice de la liberté avec la liberté de dire oui. Comme Marie et son Fiat, comme les oui des époux dans le sacrement de mariage. Dans ce cas, les parents sont comme des camarades, et l'enfant choisira, à ce stade la facilité.


3. La communauté est là pour mettre en communion, en partage la vie humaine avec la vie divine. C'est ici que s'exerce l'échange, lequel se propage en famille et chez les amis. La relation individuelle décisive dans le choix, se nourrit de et dans la dimension communautaire qui ainsi devient primordiale.


Pour résumer et terminer


La communion est un acte de foi. Foi telle qu'elle est connue et portée par l'Eglise.


La communion exprime le désir de nouer des liens forts avec Dieu et les autres, considérés comme frères et sœurs.


La communion (faire sa première communion)  on ne peut pas la séparer de la préparation, ni de la communauté de vie. 


Faire sa première communion à Hong Kong, ce n'est pas oublier la distance et la séparation avec ceux qui ne peuvent pas venir. D'où l'encouragement à faire en France une fête familiale pour célébrer la énième communion de facto de l'enfant,  mais la première en France.