2014/03/02 - Homélie - Professions de foi

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Nous voici avec les lectures de ce jour. A leur façon elles nous parlent de la profession de Foi. Celle des ceux qui ont écrit ces textes. Comme nous le croyons ils l’ont fait sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Et nous  reconnaissons que le  souffle de l’Esprit  est à l’origine des paroles révélées.  Comment nous parlent-elles ?


Elles sont témoins de la foi des nos pères. Nous les écoutons avec les yeux écarquillés et les oreilles bien ouvertes, pour  ce qui est de la bouche, elle reste muette. 


Elles commencent avec une plainte : « Le Seigneur m’a abandonné », une expérience de foi qui passe par des hauts et des bas. Nous nous sentons si souvent abandonnés, voire même oublié par Dieu. Alors que naguère nous étions si bien ensemble.  Il me revient cette réponse d’un enfant de trois ans à qui les parents demandent d’aller à l’école maternelle. Il dit à son papa, avec qui,  préretraité forcé pour des raisons économiques  il passait les journées, pourquoi dois-je aller à l’école et être séparé de toi, alors que nous étions si bien ensemble ?


Dans notre vie de fois, nous sommes souvent soumis à des expériences similaires. Pour grandir nous allons chercher de gré ou de force, une autonomie. Pour nous affranchir des nos propres parents, de la génération qui nous a précédée pour assumer à notre tour la vie d'adulte. Dans ce processus Dieu en prend aussi un coup. Souvent, lorsque nous sentons seuls, pas bien, nous  faisons appel à lui, comme nous les faisons avec nos proches qui sont parfois physiquement si loin. 


Mais les connexions ne sont pas toujours bonnes. Le skype avec Dieu ne fonctionne pas toujours la faute à qui ? Certainement pas à Voltaire, Car comme poursuit le texte de la première lecture, même si la mère peut oublier son enfant (traduisez : nous pouvons oublier de faire des choses qui nous semble naturelles, normales, parce que par solidarité, amour obligation assumée etc.) Lui Dieu ne nous oublie jamais.  Il  n’est pas toujours détectable, lui, mystérieuse présence ! 


Où peut-on se rappeler une telle vérité ? Ici entre autres, mais en particulier, car c’est à la messe que nous sommes vraiment à l’écoute d’une telle présence divine. Et nous y sommes, comme dit le psaume, « mon âme se repose en paix » En nous  reposant  sur le coeur d’un tel mystère, nous sommes à l’écoute des battements du coeur de Dieu qui  par son esprit nous transmet ses pulsations. 


Comme les amoureux savent le faire en étant  l’un tout contre l’autre.  Mais les amoureux ne sont pas toujours dans une telle posture. Le croyant non plus, souvent il a plus envie d'épancher son coeur que de célébrer dans l’amoureuse joie. 


Alors professer la foi pourquoi faire ?


St Paul nous le rappelle : pour être serviteur et intendant des Mystères. C’est vrai pour les prêtres, évêques, etc. ; c’est aussi vrai pour tout baptisé. Servir c’est être pour l’autre. Service ce n’est pas juger, car nous n’avons pas la capacité de le faire de façon juste, comme Dieu seul en est capable. Le jugement  ne peut se faire que dans la lumière de Dieu. 


Si nous sommes, comme le dit Jésus dans le sermon sur la montagne, «  lumière du monde » c’est pour guider, pas pour juger, car  le jugement est dernier c’est à dire réservé à la fin de temps. C’est de ce jugement que Paul parle, sans exclure par ailleurs  la nécessité de dire la vérité en opposition aux mensonges pour bien guider, et parfois la ligne de partage n’est pas facile à saisir.  C’est le discernement, pas le jugement.


Vous voyez à quoi sert la profession de  foi.  A dire  le Dieu créateur du bonheur des hommes libre d’aimer. C’est dire  Jésus-Christ qui a montré le chemin d’amour jusqu’au bout. C’est dire l’Esprit saint  qui envoie des signes et qui aide à réfléchir aux Mystères de Dieu et de la Vie. Cette vie infinie qui triomphe de la mort.


Voilà à quoi sert la profession de la foi et donc la foi. A porter témoignage y compris par la prière. Pour soutenir ceux qui faiblissent dans la foi, pour exprimer les quêtes de tendresse et de joie, pour  soutenir les éprouvés et découragés, pour attiser en nous le désir de témoigner d’une telle foi. AMEN