2014/09/21 - Homélie - 25e dim. ord.

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                                         Ce Dieu qui surprend toujours


Les lectures d’aujourd’hui nous montrent Dieu qui ne cesse de nous surprendre. Déjà être croyant, cela ne va pas de soi.  Plusieurs préfèrent de ne pas l’être que l’être, un pari sur la vie, comme un autre pourrait-on dire. Puis si l’on est toutefois tenté d’y croire, croire à ce quelque chose d’autre, le choix d’une voie plutôt que d’une autre tôt ou tard  s’impose.


Et si l’on se dirige vers la religion chrétienne, sans parler des différentes églises, confessions, obédiences qui la composent,  tôt ou tard aussi, il va falloir re-préciser cette foi dans le Dieu de chrétiens, révélé  pleinement par Jésus-Christ et déjà si fortement présenté par les prophètes. 


Elle est pleine de surprises pour nous qui nous en approchons tant soit peu. Et ces quelques extraits des lectures d’aujourd’hui suffisent à le démontrer :


La plus grande surprise  je crois vient de l’Evangile : Dieu en gestionnaire de ses biens se comporte bien différemment que ce que font les humains. Personne n’aurait l’idée de payer de la même façon des personnes ayant effectué un travail différent ! A moins que cela s’appelle, dans certains cas, les surfacturations dénotant d’un favoritisme à l’égard de certaines personnes ou de certaines situations.


Il est tout Autre c’est-à-dire Saint et il dispose de sa sainteté à profusion. Dans la parabole du maître d’un domaine derrière lequel se cache Dieu lui-même, Dieu donne à chacun de sa sainteté. Et celle-ci n’est peut pas être quantifiée,  comparé au prorata du temps et des énergies investies pour l‘accueillir.   Dès l’instant que le désir du croyant d’en recevoir est sincère, Dieu donne tout.


Dieu est tout-autre donc car il dispose de sa sainteté selon le principe de la gratuité, la seule condition pour en bénéficier c’est de l’accepter, mais qui n’en voudrait pas !? Et pourtant si tant et tant de gens ne semblent pas en vouloir, ce qu’il y a un problème. Il serait où, ce problème ?  


Peut-être dans le fait que l’on se fabrique un Dieu à notre image et que nous ne cherchons pas  un Dieu qui veut que nous soyons à son image. « Miroir, miroir dis-moi qui suis-je ? Et surtout, dis-moi comment je suis beau ou belle ? »  Qui se regarde dans quoi ou qui ? C’est Dieu qui se regarde en nous-même. Quand c’est lui qui le fait, aucun danger de nombrilisme. Il est tout-autre, il est saint.


Donc ne mesurons pas Dieu à partir de notre mesure, mais de sa gratuité faisons le modèle de notre comportement. Si nous avons réussi à passer le cap pour arriver jusqu’à admettre cela, c’est déjà beaucoup. Mais alors se dresse devant nous d’autres dangers. Comment appliquer cela dans notre vie qui est tellement pétri du donnant-donnant, où tout se paye dans ce bas monde, n’est-ce pas ? même la gratuité.


Quelle solution ? Pas de miracle, juste un regard patient sur nous même pour avancer peu à peu. Dans la première lecture nous entendons Isaïe qui s’adresse au peuple d’Israël  qui est découragé par tant de déboires dans  sa vie. 


Il s’adresse aux gens qui se croient abandonné de Dieu et s’ils reconnaissent leur péché, ils ne croient plus au pardon.  Il leur dit : « Chercher Dieu tant qu’il se laisse trouver »   Dieu est toujours très proche de nous.


Mais c’est nous qui nous éloignons de lui. Partis de ce postulat, entendons cette invitation comme un encouragement à approfondir notre relatons avec lui dans les moments où nous nous sentons proche de lui, c’est-à-dire en confiance. 


Et s’il y a des périodes dans notre vie, où nous sommes à l‘égard de Dieu, comme ces adolescents soupçonneux  qui ne profitent pas des gestes de tendresses que leurs parents pourtant leur offrent, ce n’est pas parce que Dieu nous a quittés (il ne manquerait que cela !)


C’est parce que nous nous trouvons en situation d’une certaine mise à distance, sans forcement être en froid avec lui.


Il y a mille raisons d’être éloigné de Dieu, et à chaque âge ses  propres raisons. Mais y en a-t-il  une seule pour rester proche de lui et chercher à ne pas se laisser emporter ?


C’est celle de la gratuité avec laquelle la tendresse de Dieu façonne  notre coeur. Et comment ce Dieu agissant en nous donne à notre tendresse de quartiers de noblesse, ceux de la gratuité divinement fondée.