2014/11/23 - Homélie - Christ-Roi
Intro
Pour terminer l’année liturgique l’Eglise catholique célèbre la fête du Christ roi. C’est pour nous rappeler que toute notre vie chrétienne est conduite sous sa domination. Sa domination c’est tout simplement le service qu’il nous rend. Celui de nous amener à la vie éternelle. Mais vu depuis notre vie sur terre, nous ne sommes pas toujours au clair avec cela ! Voulons-nous d’une telle vie ? Notre cheminement, notre péché aussi parfois, grand ou petit, font que nous ne sommes pas vraiment, dans un tel désir. Mais en début de cette messe, comme de chaque messe, nous pouvons en être certains, il nous accueille, tels que nous sommes, pour, avec notre accord, nous conduire vers son royaume.
En toute sincérité du fond de notre c?ur présentons-nous donc à ce Dieu tout puissant. Et demandons-lui d’être patient avec nous et ainsi de nous aider à accueillir profondément dans notre cœur son pardon et le don de son amour.
Prière de Collecte
Seigneur notre Dieu, toi qui constamment veille sur nous et patiemment nous relève pour nous retrouver dans notre vie, aide nous à écouter Ta Parole et ainsi être capables de t’accueillir en toute confiance dès maintenant et dans les siècles de siècles. Amen.
Homélie
Nous connaissons tous ce mot ROI. Il évoque des choses communes de pouvoir et de souveraineté. Parfois nous le voyons comme quelqu’un qui fait ce qu’il veut, entouré d’une cour à son service, jusqu’à ses pieds. Il n’en ait pas ainsi pour le Christ Roi. Christ règne avec la force de son amour. Il se réjouit avec ceux qui vont bien. Mais son amour le pousse à aller s’en occuper de ceux qui ne sont pas bien, pour qu’ils aillent mieux. Il le fait gratuitement, pour eux.
La première lecture nous décrit la situation pour nous dire comment un tel roi s’occupe des siens. Les siens sont donc, dans la première lecture, les membres du Peuple d’Israël. L’image d’un berger, bon pasteur, va être apposée sur la figure du Christ pour dire de quelle manière le Christ est roi. Il l’est à l’image d’un berger. Un roi berger, qui se soucie de son troupeau. Le Christ roi, est roi pour ses disciples, mais il l’est aussi pour tous les autres.
Cela se voit dans l’évangile d’aujourd’hui. Le roi qui est mis en scène par Jésus dans la parabole, est un roi effectivement semblable à berger. Mais ce berger roi est dans une fonction particulière. Ici, il sépare les brebis des chèvres, les unes des autres. Il est en situation de jugement. Et son jugement concerne tout le monde, croyants ou pas, ceux qui se reconnaissent comme ses disciples ou pas.
Là nous sommes à la fin de temps. Sûrement, c’est bien loin de nous, mais ce n’est pas une raison pour le négliger. Sur quoi seront-ils tous jugés, sur l’espérance, sur la foi, même pas, mais sur la charité. Certains auront accompli ce geste et auront vécu dans cette attitude sans même le savoir, alors que d’autres tout en se comptant parmi ses disciples n’y seront pas. Ou alors s’ils avaient su, ils l’auraient fait mais seulement par intérêt.
De quel roi donc et de quel royaume est-il ici question ? Ce royaume est à l’image de la foi chrétienne qui est à la fois mystique et politique, sécrète et visible, intérieure et efficace.
Pour certains d’entre nous il est peut-être plus facile d’imaginer l’un ou l’autre de ces aspects. Certains se lancent dans les actions à caractère politique pour influer sur la société en l’aidant à être plus attentive aux plus faibles, aux laisser pour compte, aux malades, à ceux qui sont sans travail, où alors se tournent vers ceux que personne d’autre ne voudrait aider : les déracinés, mal dans leur corps et dans leur esprit...
D’autres vont le vivre avec une intériorité mystique, sans que cela se voit trop à l’extérieur, peut-être seulement en ceci qu’ils seront plus attentifs à enlever quelques obstacles qui dans leur vie empêchent le royaume d’avancer.
Les premiers seront donc dans l’action bien visible aux yeux de beaucoup : vie associative, voire purement politique, ou encore en appliquant dans leur travail les règles élémentaires d’attention aux situations des autres, partenaires ou hiérarchie, vers le haut ou vers le bas de l’échelle.
Alors que d’autre vont plus être portés vers la prière et méditation. Les deux aspects, visible et invisible, sont très importants. Et ceux qui commencent par travailler leur intériorité, tôt ou tard finiront par l’exprimer dans la vie de tous les jours.
Et ceux qui se lancent d’avantage dans les actions concrètes et visibles, grâce à la patience que Dieu seul connaît, finiront par comprendre que sans le soutien discret mais efficace de la prière et de la méditation, d’abord celle des autres, et in fine la leur, ils n’iront pas loin dans l’annonce consciente et assumée du royaume de Dieu.
Nombreux sont en effet ceux qui de tradition chrétienne mais éloignés de la source de la foi, demeurent dans l’attitude de l’annonce du royaume de Dieu sans se référer explicitement à ce royaume, comme la foi nous permet de le comprendre.
C’est la deuxième lecture qui nous permet de comprendre ce qui s’y joue. La foi chrétienne consiste à reconnaitre la victoire de la Vie en Christ sur la mort. Et l’annoncer demeure toujours la première tâche de l’Eglise. Pourquoi faire ? Pour que le plus grand nombre soit au Christ. Et comment le sont-ils ou peuvent-ils l’être ?
Par l’annonce que les uns font auprès des autres. C’est d’une manière heureuse que les lectures d’aujourd’hui, comme très souvent, (même si la deuxième lecture et plutôt déconnectée des deux autres en suivant sa logique propre) se complètent et que les éclairages supplémentaires jaillissent de tous les textes à la fois.
Seigneur, tu nous dis comme tu veux être notre roi, aide-nous à accomplir dans nos vies ce qui est nécessaire pour ton Royaume, de façons à la fois, mystiques et politiques, secrètes et visibles, intérieures et efficaces. Amen.