2015/06/27 - Homélie - Deux guérisons
Deux guérisons.
Leur récit tressé en une seule natte.
La foi de ceux qui cherchent transcende bien des frontières.
Chef de synagogue et une païenne.
On pourrait s’étonner d’une telle proximité.
Ils ne se connaissent pas, mais sont mis ensemble.
Tous deux concernés par Jésus.
Ils reconnaissent en Jésus quelqu’un d’extraordinaire.
Alors que de prime abord, cela n’était pas évident,
Ni pour l’un, ni pour l’autre.
Ni quand on attend le messie,
Ni quand on ne l’attend pas.
Car pour savoir que dans Jésus se cache le Messie
Il fallait tout de même bien de l’audace
Et pour le trouver en Jésus sans le savoir, aussi.
La païenne et le chef de synagogue sont poussés à agir par un besoin vital.
Voilà à quoi se résume l’audace, ce courage dans la nécessité.
Peut-être quelque part à l’image de ces femmes chinoises
Qui parlent entre elles au sujet de la religion
Pour conclure que si un jour elles deviennent riches
Elles choisiront d’être athées
Et si elles restent dans la pauvreté
Elles continueront à croire en quelque chose.
Certes, en choisissant ce qui semble vital,
Parfois on peut faire fausse route,
Au sens de se fourvoyer dans des situations
Encore plus dangereuses et plus compliquées
Que ce que l’on connaissait avant.
Toutes les addictions l’illustrent à souhait,
Y compris sur le plan de l’athéisme
Comme celui d’une religiosité,
Car là aussi on peut tomber
Dans l’addiction de ne pouvoir
S’en passer sur le plan intellectuel
Et/ ou psychosomatique
Juste dans une dépendance
Qui au lieu de rendre libre
Emprisonne et fait user des forces à perte.
Mais ne voudrait-on pas tout faire
Pour trouver une solution aux problèmes qui tenaillent,
Pour être en bonne santé,
Et tant qu’à faire dans la richesse,
En croyant que celle-ci comble suffisamment
D’un bonheur dont on peut se contenter
Au point de ne pas éprouver
Le besoin de chercher ailleurs.
Qui ne voudrait pas tout faire,
Quitte parfois
Jusque risquer de vendre son âme.
Jusqu’où sommes-nous capables d’aller ?
Jusque vendre notre âme au diable
Dans tous les sens du terme
Ou, car pour nous
Il n’y a pas de troisième voie,
Jusque vouer notre vie à Jésus,
Qui ne demande que de croire :
Si simple et si compliqué à la fois.
Presque trop peu,
Juste un acte de volonté et c’est tout,
Alors que l’on aurait aimé lui offrir
De belles choses pour le prouver.
Certes, l’offrande viendra après,
Une fois l’acte de foi posé.
Offrande, non seulement des belles choses de notre vie
Mais aussi des moches et dont on n’est pas fier.
Les unes pour implorer le pardon,
Les autres pour exprimer comment en vivre, d’un tel pardon.
Et in fine c’est toute la vie qu’il est question de lui offrir.
Pour reconnaitre Jésus comme la bonne adresse
Où envoyer tous nos problèmes
De santé que l’on traduit parfois à l’époque actuelle
Par le bien-être matériel, physique,
Évidemment mentale et pourquoi pas spirituelle.
Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas tout.
Car ce qui pour la femme malade et guérie
Pouvait être de l’ordre du bien-être,
Était de l’ordre d’être tout court
Pour la fille qui dormait et que Jésus réveilla.
Elle dort,
Quelle délicatesse pour parler de la mort,
Comme si Jésus ne voulait pas même
Effrayer non seulement l’entourage,
Mais l’intéressée elle-même.
Entendant Jésus parler de la fille qui dort
Des rires narquois parcouraient la foule.
La foule n’était pas encore touchée
Par ce que Jésus comptait faire,
Alors que la femme a osé toucher Jésus
Pour qu’il fasse ce qu’elle attend.
En nous reconnaissant dans l’un ou dans l’autre
Voire dans le chef de synagogue,
Totalement, un peu, pour certaines choses de la foi,
Nous avons à parcourir ce chemin qui va
D’un rire incrédule
Aux cris de joie et de louange !
Il y est question de notre Confiance et donc de notre FOI.
Le chef de synagogue et la femme syro-phénicienne
Sont pour nous des modèles et des remparts.