2015/12/27 - Homélie - Sainte Famille
Noël, et la fête de l’Enfant, d’un enfant pas comme les autres, fêtes de tous les enfants. Et aujourd’hui, l’évangile nous place dans la vie de Jésus déjà un grand garçon. L’enfant a grandi, il prend ses libertés. Il est au temple, alors que les parents l’ont perdu, mais il est retrouvé.
Marie et Joseph s’occupaient de leur fils comme tous les parents. Ils lui donnaient l’éducation religieuse, ils l’emmenaient au temple pour qu’il se familiarise avec les affaires de Dieu. Mais là, il les a devancés. Non seulement, il y allait et passait le temps qu’il fallait. Il s’y est même attardé. Trois jours sans nouvelle. C’est long, et je pensé à tous les parents qui ont perdu pour un temps ou pour toujours leur enfant.
On peut s’imaginer la panique l’angoisse. Et comment comprendre la réponse du haut de ses 12 ans : ne saviez-vous pas que je devais être aux affaires de mon Père ? Cela sonne comme un rappel à l’ordre. Certes, sa vie est confiée à ses parents, mais la destinée de sa vie dépasse infiniment le cadre d’une éducation la plus ouverte qu’elle soit. Certes, Marie et Joseph l’ont élevé pour qu’il puisse accomplir sa mission que l’Ange Gabriel leur avait fait connaître. Ils ne l’ont pas oublié. Mais à 12 c’est un peu tôt, c’est encore un enfant, il a encore tant à apprendre...
Par cette épisode de la vie de Jésus, St Luc signifie clairement qu’à cet âge Jésus avait la conscience de la divinité.Les parents, Marie et Joseph l’entendent. Ils s‘inquiètent seulement pour sa vie. Quoi de plus naturel ?
Tout parent s’inquiète pour la vie de chacun de ses enfants. Comment accompagner les dans leur croissance, sans étouffer en eux la mission à laquelle ils sont destinés par Dieu. Et il y a mille façons de l’étouffer.
Nous avons tous notre mission à accomplir sur terre, en général, nous la découvrons tôt ou tard, mais quelle tristesse si jamais on ne parvient pas à la découvrir.
Comment permettre à l’enfant de grandir en taille et sagesse ?
A l’époque de Jésus, l’éducation se faisait tout autant dans la famille que dans la rue au sens du quartier, village, une famille élargie. Ce que l’on apprenait à un endroit était en conformité avec ce que l’on apprenait dans l’autre. En principe, en tout cas bien plus davantage que ce que la rue peut offrir aujourd’hui. Et aujourd’hui, la rue est dans les maisons, ce sont les terminaux des jeux, les sites d’internet, etc. C’est dans une telle rue que se trouvent aujourd’hui toutes les bibliothèques du monde auxquelles on peut aussi avoir accès. Comment y faire le tri pour ne chercher que ce qui est nécessaire pour grandir et pour accomplir la mission.
Pour nous les chrétiens, l’Eglise, la communauté rassemblée comme ce soir, est un lieu qui prolonge la vie familiale, celle qui se déroule à la maison. Ce n’est pas un lieu du dehors en plus, comme un autre lieu d’un espace public, celui de la rue. La famille est cette église domestique, cette cellule fondamentale dont est composée l’ensemble de communautés d’Eglise. Et venant en famille, ou dans l’esprit de cet amour familial, nous reconnaissons que Jésus au Temple est chez lui, et que nous sommes chez nous dans une église, parce que à la suite de Jésus, nous essayons de marcher vers le Père qui qui est aux cieux. AMEN.
PS. Est-ce que nous avons déjà grandi dans sa divinité comme il avait grandi durant ces premières douze années dans notre humanité ?